“Parler”, le nouveau réseau social sur lequel les conservateurs se ruent

A l'heure où les géants Twitter et Facebook sont exhortés à surveiller les contenus qu'ils laissent circuler, les conservateurs américains qui s'estiment censurés par ces réseaux se ruent sur la toute jeune plateforme Parler, qui met en avant la liberté d'expression.

«Parler a été créée sur le principe que chacun a le droit de parler et d'être entendu», explique dans une lettre ouverte John Matze, directeur général du réseau et son cofondateur avec Jared Thomson, son ancien camarade de promotion de l'Université de Denver.

Leur credo: «nous refusons les censeurs et la censure», ajoute-t-il.

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Bluewin.ch / Site du réseau social Parler

Le dernier chic du Web américain ? Se moquer des Blancs

« Oh mon dieu, c’est trop épicé ! » Cette phrase postée sur Twitter est illustrée par un verre d’eau sous le robinet. Alliance étrange entre le texte et l’image qui ne prend son sens qu’avec le hashtag #whitepeoplebelike.

Traduire « White people be like » en français est délicat. La formule sonne mal et met le doigt sur un tabou racial. « Les Blancs sont comme ci, les Blancs sont comme ça »… Une façon de pointer les habitudes des Occidentaux et de se moquer de leur façon d’être, de faire et de penser.

Aux Etats Unis, sur les réseaux sociaux Twitter, Instagram, Tumblr et Vine, les phrases, images et vidéos pullulent portant ce hashtag et ses nombreuses variantes, #whitesbelike, #whitepeoplesayings, #onlywhitepeople ou #whitepeopleproblems. C’est même l’une des tendances virales les plus populaires du moment sur la Toile américaine.

« Les Blancs ont peur de manger du gluten, mais ils sont prêts à faire des trucs comme ça », lit-on au-dessus de la photo d’un jeune homme en train de caresserun tigre.

Certaines saillies sont devenues cultes sur la Toile, comme celle-ci, partagée plus de 17 700 fois sur Tumblr et plus de 1 300 fois sur Twitter. « Les Blancs ont détruit les trois quarts du monde pour importer des épices mais ils ont le culot de ne pas assaisonner leur bouffe. »

Aux Etats-Unis, l’humour en ligne participe du débat de société sur les stéréotypes et les privilèges des Blancs. Les médias l’ont compris et abondent dans cette forme de dérision. Buzzfeed, un des sites au contenu le plus viral et au trafic le plus important, publie régulièrement des articles intitulés : « 17 façons qu’ont les Blancs de danser », « Le genre de trucs que les Blancs disent », ou encore « Les 10 choses les plus racistes qui sont arrivées à des Blancs ».

On y trouve aussi des quizz afin de tester son niveau de blanchité (ou blanchitude ?) : « Bénéficiez-vous de la suprématie blanche ? », « A quel point êtes-vous un stéréotype blanc ? » Selon vos réponses, plusieurs conclusions s’offrent à vous. « Bravo, vous n’êtes pas blanc ! », « Vous n’êtes pas si blanc que ça ! » ou « Vous êtes super-blanc ! ».

La tendance virale s’est même invitée au cinéma dans un film de 2014 acclamé par la critique, Dear white people (Chères personnes blanches), du réalisateur Justin Simien, une satire sur le fait d’être noir dans un environnement blanc. Samantha White, une étudiante métisse, y anime une émission de radio controversée sur un campus américain. Elle dénonce les stéréotypes et les discriminations. « Le nombre d’amis noirs requis pour ne pas avoir l’air raciste vient de passer à deux. Et désolée, mais non, votre dealer ne compte pas », ironise-t-elle au micro.

Critique des privilèges

Cette façon très décomplexée d’évoquer la race et la couleur de peau peut paraître étrange voire problématiques en France, où les statistiques ethniques sont interdites. Mais aux Etats-Unis, tourner en dérision ces différences est devenu un sport national en 2008 grâce à Christian Land et son blog Stuff white people like(Les choses que les Blancs aiment). 138 activités prisées des Blancs y sont passées au peigne fin : boire du café, être obsédé par l’idée de sensibilisation aux problèmes de la société, aimer la diversité ethnique (mais seulement quand il s’agit de restaurants). « Si vous vous retrouviez bloqué dans le fin fond des bois sans électricité, sans eau courante et sans voiture, vous pourriez décrire cette situation comme un cauchemar ou comme le pire des scénarios après un crash d’avion. Les Blancs appellent cette situation : faire du camping. » écrit-il. Le blog est devenu si populaire que son auteur en a tiré un livre classé parmi les best sellers duNew York Times.

« Des tendances virales peuvent très bien traiter de véritables problèmes de société à travers l’humour », estime Eric Weitz, chercheur de l’université Trinity de Dublin et spécialiste de l’humour sur les réseaux sociaux. « Le hashtag #whitesbelike semble offrir une plate-forme qui permet la critique ironique des privilèges invisibles des Blancs qui régissent notre société occidentale », poursuit-il.

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#BlackOutDay sur Twitter: pour un web moins «blanc»

DIVERSITÉ — Sur le web comme ailleurs, les modèles de beauté sont encore bien souvent blancs. A l'initiative d'un internaute, les afro-américains ont été invités à diffuser leurs selfies.

Tout a commencé sur Tumblr, avant que le #BlackOutDay ne gagne Twitter, Instagram Facebook and Co.

L'idée: célébrer la beauté des afro-américains dans une société dominée par des modèles de beauté largement blancs.

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