Jean-Luc Addor pour une réforme du service civil

Mon intervention du 4 juin 2020 au Conseil national comme rapporteur de la Commission de la politique de sécurité au sujet de la révision de la loi sur le service civil

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L'armée suisse "aura besoin de plus de personnel" dans le futur

Le commandant de corps Thomas Süssli.
L'armée suisse "aura besoin de plus de personnel" dans le futur Le Journal de 8h / 22 sec. / à 08:00
Le chef de l'armée suisse Thomas Süssli met en garde, samedi dans le Blick, contre la diminution régulière des effectifs. "D'ici à la fin de la décennie, il manquera environ un quart de soldats", assure-t-il.

"Nous perdons chaque année quelques milliers de jeunes, qui devraient en fait être en service", déclare-t-il dans l'entretien. Et pour Thomas Süssli, il faut une discussion sur les capacités de l'armée: "Si la Suisse veut la même armée qu'aujourd'hui, les forces armées auront besoin de plus de personnel" dans le futur.

Service civil en cause?

Beaucoup de jeunes décident avant l'école de recrue (ER) de faire le service civil, explique le commandant de corps de 53 ans. "D'autres veulent aller à l'ER, mais ne sont pas autorisés à le faire pour des raisons médicales. Ensuite, des jeunes sortant de l'ER passent au service civil, souvent parce que cela est compatible avec leur profession".

Pour Thomas Süssli, l'armée doit s'orienter vers les nouvelles menaces. "Je veux une armée moderne, surtout en matière de culture et de numérisation".

Ces déclarations interviennent alors que les débats sur l'accès au service civil ont occupé le Parlement cette semaine.

>> Lire: Référendum en vue face au tour de vis visant à freiner le nombre de civilistes

ats/oang

source et lien vers l'audio: https://www.rts.ch/info/suisse/11379427-l-armee-suisse-aura-besoin-de-plus-de-personnel-dans-le-futur.html

Publié à 08:21

Berne propose huit mesures pour rendre le service civil moins attractif

Le Conseil fédéral veut durcir le service civil –  Le Journal horaire / 1 min. / à 15:00

Le Conseil fédéral veut garantir les effectifs de l'armée tout en diminuant le nombre de civilistes. Le gouvernement a transmis mercredi au Parlement huit mesures concrètes pour décourager les futurs candidats.

Les admissions au service civil sont passées de 4670 en 2011 à 6205 l'année dernière. Un nombre en recul par rapport à 2017 mais qui reste trop élevé aux yeux du Conseil fédéral, qui souhaite favoriser l'armée. "Quand le nombre de recrues diminue, il y a un problème de sécurité et de crédibilité", défend le chef de l'Economie Guy Parmelin.

Départ à l'étranger proscrit

D'après le conseiller fédéral, la règle est aujourd'hui trop souple, ce qui donne aux candidats un choix "à la carte". "Le service civil a été prévu uniquement pour les personnes qui ont un problème de conscience, pas pour des soucis de convenance, insiste-t-il. La tendance actuelle ne respecte pas la volonté du peuple et des cantons."

Selon le projet de réforme, les civilistes ne pourront notamment plus être affectés à l'étranger et auront un nombre minimum de 150 jours de service à accomplir. De plus, les militaires incorporés dans l'armée au moment où ils confirment leur demande d'admission au service civil devraient attendre une année. Pendant ce délai, ils ne seraient pas libérés de l'obligation d'accomplir leur service militaire. En 2017, 40,4% des civilistes admis ont déposé leur demande à l'issue de l'école de recrues.

Attirer les recrues

Pour réduire les départs de cadres et de spécialistes, la règle qui veut que les civilistes fassent une fois et demie le nombre de jours de service militaire s'appliquerait aussi aux sous-officiers et aux officiers admis au civil. Les médecins ne pourraient plus faire de service civil à des postes équivalents.

En parallèle, le Conseil fédéral assure augmenter l'attractivité de l'armée. "Un accent est mis sur une meilleure formation, explique également Guy Parmelin. Nous avons introduit des bonifications financières pour les personnes qui souhaitent suivre un cursus d'officier et de sous-officier et les résultats sont encourageants."

Référendum éventuel

Le message du gouvernement a suscité des réactions tranchées en consultation. "L’obligation d’accomplir au minimum 150 jours de service est incompatible avec le principe de l’égalité de traitement", dénonce la conseillère nationale Lisa Mazzone, co-présidente de la Fédération suisse du service civil (CIVIVA).

"Avec les huit mesures présentées, le Conseil fédéral met encore plus d'obstacles sur la voie des jeunes hommes qui veulent faire quelque chose pour la société", critique pour sa part le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA). Ce dernier soutient un éventuel référendum contre cette révision.

Ecouter l'interview intégrale de Guy Parmelin dans Forum, mercredi à 18h

Propos recueillis par Pietro Bugnon/ats/ani