Réaction de Sami Aldeeb et de François Sweydan
Le bulletin de Saint-Georges à Lyon, no 271, février 2015 a publié l’éditorial suivant qui a provoqué des échanges sans concessions entre l’auteur de cet éditorial et deux Prêtres de son diocèse, dont nous tairons les noms:
L’éditorial signé par l’Abbé Hugues de Montjoye (photo ci-dessus)
« Lumen ad revelationem gentium »
Le jour de la chandeleur, nous chantons ces paroles du vieillard Siméon, tandis que le célébrant distribue les cierges aux fidèles qui les reçoivent dévotement et à genoux. « Lumière pour éclairer les nations, et gloire d’Israël ton peuple ». Quelle est cette lumière ? Le Christ. Il n’est encore qu’un enfant porté au temple par ses parents, quarante jours après sa naissance (25 décembre-2 février) mais il est déjà annoncé comme la lumière du monde, la lumière qui doit éclairer toutes les nations, toutes les civilisations, toutes les cultures, bref tout homme et toute femme venant en ce monde. Celui qui marchera dans sa lumière ne marchera pas dans les ténèbres. Le vieillard divinement inspiré prophétisait en même temps qu’il serait un signe en butte à la contradiction, pour la chute ou le relèvement de beaucoup en Israël. 2000 ans plus tard, les choses n’ont pas changées. Le Christ est toujours la Lumière du monde et Il est toujours signe de contradiction. Ignorer le Christ c’est toujours vivre dans les ténèbres et l’ombre de la mort. Même pour un païen de bonne volonté qui chercherait à faire le bien et à éviter le mal et qui ignorerait le Christ sans faute de sa part, quand bien même il serait mystérieusement uni au Christ (par ce qu’on appelle en théologie la « foi implicite »), c’est toujours un défaut, un manque, un vide, une pauvreté réelle que d’ignorer l’unique Sauveur du monde. Et c’est pourquoi l’Eglise est toujours et par nature missionnaire, répondant ainsi au commandement de son Seigneur : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé » (Matt. 28, 19-20).
Le monde est à feu et à sang et on ne veut surtout pas voir la réalité en face, c’est-à-dire les causes de ces malheurs. Comment nos contemporains pourraient-ils trouver la paix en gardant à distance Celui qui en est le vrai gardien et l’auteur même, réconciliant les hommes avec Dieu et entre eux-mêmes par son sacrifice sur la Croix ? L’islam s’est introduit dans notre paysage et y a pris une place de plus en plus importante depuis quarante ans. Il est évident qu’il existe des musulmans qui aspirent à une bonne coexistence entre croyants de différentes religions. Quelle proportion ? Difficile à savoir, d’autant que les gens changent. Reste que les fondements de l’islam sont ce qu’ils sont : la vie de Mahomet (gardons son orthographe française), le coran, les hadiths. Et ces fondements placent l’islam (et pas seulement l’islamisme) sous un autre jour que le christianisme : la vie du Christ est belle, celle de Mahomet pleine de violences, de meurtres, de mensonges, de passions désordonnées, et l’évangile a une tout autre saveur que le coran qui fait l’apologie ouverte et explicite du meurtre des mécréants, des idolâtres, des associationistes (= les chrétiens). Et les sourates qui ont le plus d’autorité dans l’islam sont les plus récentes et également les plus violentes. Les djihadistes n’ont pas à chercher ailleurs la source de leur inspiration et ils ne se privent pas de le clamer. La réponse « Pas en notre nom ! » de certains musulmans voulant dédouaner l’islam de ces pratiques est insuffisante.
C’est au nom de l’islam que l’Arabie Saoudite, dont on a entendu récemment vanter les mérites, maintient la femme dans une condition de mineure permanente, pratique l’amputation de la main pour les voleurs, la flagellation pour des délits mineurs, la lapidation des femmes adultères, la décapitation des criminels ou même des trafiquants de drogue. Le blogueur et militant Raif Badawi a été condamné le 7 mai 2014 par le tribunal pénal de Djedda à dix ans de prison et 1000 coups de fouet par série de 50 pour avoir créé le forum de discussion en ligne « Libérez les libéraux saoudiens ». Cette condamnation est assortie d’une interdiction de voyager pendant 10 ans à l’issue de sa peine, d’une interdiction d’utiliser les médias et d’une amende d’1 million de riyals saoudiens (226 000 €). Il a été flagellé en public de 50 coups vendredi 9 janvier 2015. La cicatrisation ne s’étant pas faite, la deuxième séance la semaine suivante a dû être reportée. Et nous sommes au cœur de l’islam, là où convergent tous les musulmans pour accomplir un des cinq piliers de l’islam, le pèlerinage à La Mecque à faire une fois dans sa vie. Au début du XXème siècle, l’école juridique représentée par l’Arabie, le wahhabisme, la plus rigoriste du sunnisme, était très minoritaire. Mais la manne pétrolière lui a donné une influence grandissante si bien qu’elle est aujourd’hui l’école de référence dans le monde entier.
Pourquoi rappeler ces quelques éléments épars, qui pourraient être longuement développés ? Pour reprendre l’appel du Pape Benoît XVI à l’université de Ratisbonne le 12 septembre 2006 qui n’a pas été vraiment entendu à cause de la polémique qui a suivi sa conférence et qui a embrasé le monde musulman. Le pape appelait à approfondir la question des relations entre foi et violence (notamment la contrainte en matière religieuse), entre foi et raison. Quelques jours après, le 25 septembre, rassemblant à Castel Gondolfo des diplomates pour consolider les liens d’amitié et de solidarité entre le Saint-Siège et les communautés musulmanes du monde, Benoît XVI reprenait dans son discours les propos de Jean-Paul II à Casablanca, au Maroc : « Le respect et le dialogue requièrent la réciprocité dans tous les domaines, surtout en ce qui concerne les libertés fondamentales et plus particulièrement la liberté religieuse. Ils favorisent la paix et l’entente entre les peuples ». La liberté religieuse est une pierre de touche du respect de la dignité de la personne. Benoît XVI en voyage en Turquie quelques mois seulement après Ratisbonne y revient avec insistance : « La liberté de religion, garantie par les institutions et respectée de manière effective, tant pour les individus que pour les communautés, constitue pour tous les croyants la condition nécessaire de leur contribution loyale à l’édification de la société, dans une attitude de service authentique, en particulier à l’égard des plus vulnérables et des plus pauvres » (rencontre avec le Président pour les Affaires Religieuses, 28 novembre 2006). « C’est le devoir des Autorités civiles dans tout pays démocratique de garantir la liberté effective de tous les croyants et de leur permettre d’organiser librement la vie de leur communauté religieuse. Je souhaite bien sûr que les croyants, à quelque communauté religieuse qu’ils appartiennent, puissent toujours bénéficier de ces droits, certain que la liberté religieuse est une expression fondamentale de la liberté humaine et que la présence active des religions dans la société est un facteur de progrès et d’enrichissement pour tous » (Rencontre avec le Corps Diplomatique auprès de la république de Turquie).
Le problème de la violence, de la contrainte et de l’irrationalité dans l’islam demeure et semble recouvert d’une lourde chape de plomb. On se satisfait des bons propos sur le « vivre ensemble » et sur l’islam religion de paix et d’amour… En rentrant de Munich après avoir signé avec Hitler et Mussolini les accords de septembre 1938, Daladier et Chamberlain furent acclamés comme des sauveurs : ils avaient préservé la paix ! L’illusion fut de courte durée… On connait le bon mot de Churchill, un mois plus tard : « Ils devaient choisir entre le déshonneur et la guerre. Ils ont choisi le déshonneur, et ils auront la guerre ».
Nous le savons : la politique de l’autruche ne résout rien. Prions pour que nous puissions entamer un vrai dialogue de vérité avec nos frères musulmans de bonne volonté. Sans cacher toutes les horreurs de la vie de Mahomet, du coran, des hadiths, et de la pratique courante aujourd’hui en bien des pays musulmans. Courageusement, en Egypte le Président Al-Sissi appelle quant à lui à une vraie révolution dans l’islam pour qu’il se purifie (cf. discours à l’université Al-Azhar du Caire le 28 décembre dernier). Puisse-t-il être entendu !
Prions pour que la lumière du Christ brille un jour aux yeux de tous ceux qui, autour de nous, l’ignorent encore, et qui cherchent Dieu sincèrement. Reprenons pour terminer les belles oraisons du Vendredi Saint :
Prions pour les Juifs : que le Seigneur notre Dieu illumine leurs cœurs, afin qu’ils reconnaissent Jésus-Christ comme sauveur de tous les hommes.
Dieu éternel et tout puissant, vous qui voulez que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la Vérité, soyez favorable à nos prières : que, la multitude des nations entrant dans votre Église, tout Israël soit sauvé.
Prions pour les païens, afin que le Dieu tout-puissant ôte l’iniquité de leurs cœurs et que, abandonnant leurs idoles, ils se convertissent au Dieu vivant et véritable et à son Fils unique, Jésus-Christ notre Dieu et notre Seigneur.
Dieu tout-puissant et éternel, qui ne voulez pas la mort, mais la vie des pécheurs, exaucez la prière que nous vous faisons en faveur des idolâtres ; délivrez-les du culte des idoles et donnez-leur place dans votre sainte Église pour l’honneur et la gloire de votre Nom.
Abbé Hugues de Montjoye +
Recteur
Réaction de deux prêtres du diocèse de Lyon
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Réaction de Sami Aldeeb
Cher Père Huges de Montjoye,
J’ai lu attentivement votre éditorial, ainsi que la lettre que deux Prêtres de votre diocèse vous ont adressée. Cette lettre nécessite une réponse de ma part.
La lettre des deux Prêtres dit:
« Que l’on aime ou pas les musulmans et ce que représente l’islam, nous n’avons pas d’autre destinée désormais que celle de vivre ensemble, et donc d’apprendre à nous connaître et à nous respecter afin de construire et de maintenir une société de paix ».
J’ai répété dernièrement à mes étudiants que nous devons aimer tout le monde, mais pas nécessairement leur idéologie, leur religion ou leurs pratiques:
- Je dois aimer les allemands, mais pas le nazisme.
- Je dois aimer les italiens, mais pas le fascisme
- Je dois aimer les espagnols, mais pas la corrida
- Je dois aimer les japonais, mais pas la chasse à la baleine
- Je dois aimer les musulmans, mais pas l’islam
Je l’ai dit et je le répète: je suis islamophobe et fier de l’être, mais nullement musulmanophobe. Il faut distinguer entre les êtres humains et leur idéologie. Il faut aimer les malades, mais pas la maladie. Les deux Prêtres font la confusion entre les deux.
Si une idéologie ou une religion donnée ne porte pas préjudice à la société et au vivre ensemble, on a l’obligation de la respecter. Une de mes étudiantes est Hindouiste. Une de ses divinités est Ganesh, un éléphant. Tant qu’elle le garde dans son temple, je n’ai pas à m’en mêler… surtout que je suis pour la défense des animaux. Je suis même prêt à lui offrir un cierge et de l’encens pour faire plaisir à ses adeptes. Mais si cette étudiante fonce contre moi avec son Dieu éléphant, je suis dans l’obligation de me défendre et de lui lancer des flèches. Il s’agit d’un droit à l’autodéfense. C’est l’exemple donné à mes étudiants en présence de l’Hindouiste, et elle était d’accord sur ce point.
Un autre exemple donné à mes étudiants: j’adore la Reine d’Angleterre que je trouve extraordinaire. Malgré toute l’admiration qu’on peut avoir pour la Reine Elisabeth, personne ne peut lui permettre de conduire à gauche à Paris comme elle le fait à Londres. Cela serait un danger pour elle et pour les autres. Et si jamais la Reine d’Angleterre s’entêtait à vouloir conduire à gauche à Paris, les autorités françaises sont dans l’obligation de lui donner une amende et de la renvoyer avec le premier avion dans son pays d’origine… tout en gardant intacte l’admiration à cette Reine. Mes étudiants, dont certains sont britanniques, étaient d’accord sur ce point.
Ce qui vient d’être dit doit s’appliquer aux musulmans. On doit les aimer, mais on n’a pas le droit de respecter leur religion et leurs pratiques lorsqu’elles mettent en danger la paix dans la société. Faire la remarque aux musulmans que leur religion et leurs pratiques sont contraires aux droits de l’homme et représentent un danger pour la société est non seulement un droit, mais un devoir. Tant qu’ils gardent leur religion dans leurs maisons et leurs mosquées, sans prêcher la haine envers les autres et sans discriminer les autres, on n’a pas à se mêler de leur religion. Mais de toute évidence, ceci n’est pas le cas. Se taire face aux musulmans c’est capituler et se suicider individuellement et collectivement. Ce serait une négation de toute possibilité du « vivre ensemble ». Ce serait aussi une trahison envers les musulmans eux-mêmes qui ont un droit à la vérité. Le mensonge et les caresses dans le sens du poil ne servent à personne, même pas les musulmans. J’ai l’impression que les deux Prêtres ne sont pas conscients de ce problème, pour des raisons que j’ignore. La citation que j’ai faite de leur lettre démontre qu’ils font de la confusion entre l’islam (qu’on a le droit de critiquer s’il met en danger la société et viole les droits de l’homme) et les musulmans (qu’on doit aimer, et auxquels on doit dire la vérité). Le vivre ensemble serait une justification mortelle si elle est utilisée pour faire taire les critiques à l’égard de la religion musulmane et les pratiques de ses adeptes.
La lettre des deux Prêtres dit:
« La question du respect non seulement des hommes mais aussi de leurs croyances nous paraît essentielle pour le vivre ensemble »
Ceci ne tient pas debout. Et c’est suicidaire lorsque les croyances mènent à ce que nous voyons quotidiennement dans les pays musulmans, en France et ailleurs. On doit respecter les croyances seulement lorsqu’elles ne mettent pas en danger la société et ne violent pas les droits de l’homme. Le contraire serait capituler et vouloir sa propre mort et la mort de la société. Que la Reine Elisabeth trouve dans l’usage de la voiture une utilité cela ne lui donne pas le droit de conduire à gauche à Paris. Que les Hindouistes trouvent des qualités dans leur Dieu Ganesh, cela ne leur donne pas le droit de faire usage de l’éléphant Ganesh pour piétiner les autres. Est-ce si difficile de le comprendre?
Je ne nie pas que Mahomet ait eu de bonnes qualités, mais dire qu’il n’avait que de bonnes qualités s’est se tromper. Tant que les musulmans mettent en application les bonnes qualités de Mahomet, il ne viendrait à l’idée de personne de le critiquer. Le problème est que Mahomet sert de modèle pour les bonnes comme pour les mauvaises attitudes. Et il en est de même du Coran. C’est la raison pour laquelle le soudanais Mahmoud Muhammad Taha, qualifié de Gandhi africain, demandait de faire la distinction entre l’Islam de la Mecque, relativement pacifique, et l’Islam de Médine qui est violent, discriminatoire et contraire aux droits de l’homme. Malheureusement Taha a été pendu en 1985 pour avoir dit cela, et ce sur incitation de l’Azhar, la plus importante institution religieuse du monde musulman sunnite. Si on avait suivi sa pensée, aujourd’hui les pays musulmans et la France n’auraient pas eu ces problèmes tragiques auxquels nous assistons.
La lettre des deux Prêtres dit:
« Il paraît difficile de nier que [Mahomet] fut d’abord un homme en quête de Dieu et un priant ».
Cette affirmation en soi ne pose pas de problème. C’est l’homme guerrier et le Coran guerrier et discriminatoire qui pose problème. Que la Reine Elisabeth conduise une voiture, n’est pas un problème. Le problème est de conduire à gauche à Paris. Que les Hindouistes adorent le Dieu Ganesh n’est pas le problème, mais ce serait un problème s’ils se servent de l’éléphant pour piétiner les autres. Est-ce si difficile de comprendre? Ceci semble échapper aux deux Prêtres.
Gens du Livre, associateurs et polythéistes
Certes, le droit musulman fait une distinction entre les Gens du Livre et les polythéistes. Mais cela ne signifie nullement que les Gens du Livre soient traités, aujourd’hui comme hier, en conformité avec les droits de l’homme: sur un pied d’égalité sans distinction sur la base de la religion. Faut-il ici rappeler toutes les discriminations dont sont victimes les gens du Livre? Si les deux Prêtres les ignorent, je suis prêt à leur donner des leçons gratuites, pour leur bien et le bien de leurs concitoyens musulmans et non-musulmans. Il suffit ici de rappeler que les musulmans doivent répéter chaque jour 17 fois le premier chapitre du Coran: «Dirige-nous vers le chemin droit. Le chemin de ceux que tu as gratifiés, contre lesquels tu n’es pas en colère et qui ne se sont pas égarés.». Chez l’écrasante majorité des exégètes, les gens contre lesquels Dieu est en colère sont les juifs, et les gens égarés sont les chrétiens. Voir à cet effet mon livre La Fatiha et la culture de la haine. Et dans le Coran, la Sunna et les exégèses, les chrétiens et les juifs sont traités d’associateurs…. même s’ils ne sont pas mis sur le même pied avec les polythéistes. Mais a-t-on le droit de négliger les polythéistes? Ne faut-il pas rappeler que les musulmans ont exterminé environ 80 millions d’indouistes parce qu’ils sont considérés comme polythéistes? C’est probablement le plus grand génécide de l’histoire…. et qu’on passe généralement sous silence.
Certes, la question de l’abrogation est controversée. Mais dire que « la tradition majoritaire, chiite comme sunnite, a toujours considéré que les versets favorables aux juifs et aux chrétiens sont toujours valides et prioritaires » est absolument faux. Les versets mecquois, désormais considérés comme abrogés, ne font aucune distinction entre les gens sur la base de la religion ou du sexe, et ne comportent pas de sanctions cruelles et humiliantes, contrairement aux versets médinois, et ce sont ces derniers qui sont appliqués. C’est la raison pour laquelle Mahmoud Muhammad Taha a demandé qu’on abandonne le Coran médinois. Je ne m’étendrai pas plus sur cette question. Et je répète que je me porte volontaire pour donner des leçons gratuites aux deux Prêtres. Je les invite à cet égard à lire mon dernier article: « Exclusif : En 1996, tous les pays arabes ont ratifié la charia ! » dans lequel je parle d’un Code pénal unifié qui reprend les sanctions prévues dans le Coran médinois … et non pas mecquois, dont la disposition punissant de mort les apostats.
Les deux Prêtres se disent choqués par l’évocation de la capitulation de Daladier et Chamberlain devant Hitler. Pourtant c’est la pure vérité. Moi, au contraire, je suis choqué par leur attitude peu charitable à l’égard des musulmans auxquels ils n’osent pas dire la vérité, toute la vérité.
Le dialogue islamo-chrétien
De quel dialogue parle-t-on? Cela n’a servi qu’à manger et voyager aux frais de la Princesse. Des décennies de dialogue – sollicité d’ailleurs par les seuls chrétiens – n’ont pas servi à faire bouger d’un seul millimètre la position des musulmans dans des domaines comme l’apostasie ou les mariages mixtes, sans parler d’autres questions. Les deux Prêtres l’ignorent-ils?
Un dialogue islamo-chrétien ne peut être utile que s’il est construit sur la vérité et le respect des droits de l’homme… Ce qui est loin d’être le cas du dialogue actuel.
Je vous permets de faire usage de cette lettre, en totalité ou en partie, et je reste à votre disposition pour tout complément d’information.
Bonne journée.
Dr. Sami Aldeeb Abu-Sahlieh
Professeur des Universités
Centre de droit arabe et musulman
Ochettaz 17, CH-1025 Saint-Sulpice
Réaction de François Sweydan
Au sujet de cette lettre des deux religieux catholiques…
- Tout d’abord, il y a un fossé entre le réel de la vie du prophète Muhammad et la perception mythique, idéalisée qu’en font les Musulmans eux-mêmes, et les occidentaux à leur suite. Hélas, c’est durant les premiers califes, et notamment des Omeyyades à leur suite (661 à 750 apr. J.-C.), que fut édulcorée et carrément imaginée la vie de Muhammad.
- C’est aucunement une caricature d’écrire que la vie de Muhammad fut également violences, combats et massacres ; il fut un prophète guerrier.
- Ensuite, mettre sur le même pied d’égalité Abraham et David et comparer leur vie avec celle de Muhammad ? Il y a une différence de taille. De plus, on compare ce qui est comparable. Ici, comparaison n’est pas raison. Car Abraham et David sont inscrits dans une temporalité, celle de la Bible et l’histoire de leur époque. Tandis que le Coran se veut intemporel et à prendre au mot au-delà du temps : transtemporel et métahistorique. D’où le danger permanent depuis des siècles.
Il faudra que nos deux religieux catholiques se renseignent correctement, notamment de lire l'abbé Alain Arbez, Le Dieu de la Bible est-il violent ? , mais aussi Rosaly, La violence de l’islam ? Et celle du christianisme ? , (et Sami Aldeeb dans son blog) afin que l’on cesse de faire des comparaisons irrecevables et inadmissibles de la Bible avec le Coran – qu’ils mettent au même pied d’égalité ? – sur la question de la violence ; c’est là de la méconnaissance, sinon de la mauvaise foi, et c’est choquant de leur part.
- Bien sûr, toutes les écoles juridiques de l’islam (et non un quart) ont désigné les chrétiens comme « associateurs ». C’est même abondamment cité dans le Coran que semble ignorer nos religieux catholiques ; ou alors, sont-ils de mauvaise foi ?
L’abbé Alain Arbez écrit dans :
Relations judéo-chrétiennes : peut-on dialoguer avec l’islam ?
« Peu de chrétiens savent que la profession de foi musulmane, la chahada, (ash-hadu ann-a la ilaha illa Allah) est une expression négative. « Il n’y a pas de dieu si ce n’est Allah ». Cette négation affirmative est en fait une profession de foi exclusiviste : elle implique le rejet du polythéisme mais aussi et surtout celui de la foi trinitaire des chrétiens. Dénonciation méprisante des infidèles et des impies, puisque le plus grand péché pour les musulmans est le shirk, le fait d’associer à Allah un être humain, en l’occurrence Jésus. »
Et puis, dans L’Apôtre trahi, il est question de la Fatiha qui condamne juifs et chrétiens : http://www.dreuz.info/2014/11/lapotre-trahi/ ; Pr Aldeeb a fait d’ailleurs une étude exhaustive de cette Fatiha, le “Crédo” de l’islam (fatihâ).
- Déjà désigner les juifs et chrétiens comme étant les « gens du Livre », notion – spécifiquement islamique – qui leur est attribuée arbitrairement, est dans le but de leur doter en islam un statut inférieur à celui des croyants musulmans avec en conséquence la dhimmitude (Dhimmi) qui en découle. Mais nos religieux semblent ignorer cette tragique infériorité. Voir : “Le Coran et les gens du livre” : http://textup.fr/105752RM.
- Le caractère manichéen de la doctrine islamique oppose constamment le principe du mal à celui du bien, sous entendu « les fils des ténèbres », à savoir les infidèles juifs et chrétiens, contre « les fils de lumière » compris comme les croyants exclusivement musulmans. La binarité manichéenne du Coran clame la supériorité du musulman.
- Certes, pour « vivre ensemble » il faut un respect réciproque des croyances. Sauf, que nous avons très régulièrement de nombreux imams de l’islam de France à pratiquer dans les médias, et sans aucune honte, la fourberie et la ruse, le mensonge et les contre-vérités, le discours biaisé et la désinformation, bref, la taqiyya vis-à-vis des chrétiens, des laïques et tous les citoyens français afin d’arriver à leur fin d’hégémonie. Lire :
De la taqiyya des imams de France – À la mémoire de Hervé Gourdel .
Où trouver ce respect réciproque ? Celui-ci commence par la confiance en l’autre, son prochain. Et lorsqu’on a face à soi les tenants d’une religion de manipulateurs pratiquant ce que je désigne par le jihad idéologique, on est en droit d’en douter.
Nostra aetate est un échec cuisant dans la mesure où l’on découvre un islam en Occident bien conquérant, agressif et hautement prosélyte, pas du tout disposé au dialogue ; ce dialogue est dans l’impasse totale. Lire, par exemple, Lorenzo Vidino , Middle East Quarterly (hiver 2005) : La Conquête de l’Europe par les Frères Musulmans,
http://www.meforum.org/757/la-conquete-de-leurope-par-les-freres-musulmans .
- Le plus grave et démontre le comble de la mauvaise foi est lorsqu’ils écrivent : « Si dans la plupart des pays du Proche-Orient aujourd’hui, les chrétiens sont victimes de persécutions, c’est d’abord parce qu’ils ne sont pas respectés, en tant qu’être humains mais aussi en raison du contenu de leurs (nos !) croyances ». DRAMATIQUE ET CHOQUANT !
a- Le contenu des croyances chrétiennes puisées dans la doctrine du Nouveau Testament n’appelle pas au meurtre du prochain ; Jésus n’a pas appelé au meurtre mais d’aimer ses ennemis. Et comme aime le répéter le père jésuite Henri Boulad : « Jésus a dit, “bienheureux les pacifiques”. Il n’a pas dit “bienheureux les pacifistes”. »
b- les chrétiens d’Orient ne peuvent oser critiquer Muhammad, ni afficher du mépris au risque de se faire tuer. Nos religieux catholiques sont bien loin du réel du terrain en Orient et très mal informés.
c- Juifs et chrétiens sont victimes des persécutions depuis les origines de l’islam à cause de leur religion. Point. Le reste c’est du verbiage. Et à supposer le non-respect en tant que simple être humain est en soi condamnable … D’ailleurs, leur phrase (« Si dans la plupart des pays du Proche-Orient aujourd’hui, les chrétiens sont victimes de persécutions, c’est d’abord parce qu’ils ne sont pas respectés, en tant qu’être humains mais aussi en raison du contenu de leurs (nos !) croyances ») est ambiguë et jette un anathème sur ces croyances qui au final n’appellent pas au meurtre de son prochain.
Nos religieux font une confusion inacceptable entre la doctrine de Jésus et certaines époques de l’histoire de l’Église catholique d’Europe ; ce qui n’est pas le cas des Églises orientales qui furent pendant des siècles victimes de persécutions sauvages. Nos religieux ne sont pas seulement sélectifs mais également amnésiques de l’histoire. Exemples :
Le génocide oublié des Chrétiens d’Iraq, par Alain Arbez
http://debriefing.org/16382.html (14/04/2003) ;
SEYFO 1915 : l’histoire niée et occultée du génocide assyrien – Par Eric Timmermans
http://fr.novopress.info/131680/seyfo-1915-lhistoire-niee-et-occultee-du-genocide-assyrien-par-eric-timmermans/ (fév. 2013)
- Je laisse Pr Aldeeb, en tant que juriste de haut niveau, spécialiste de l’islam et de sa juridiction, ayant traduit le Coran en plusieurs langues et dans l’ordre chronologique, etc., de se prononcer sur cette question de versets abrogeants/abrogés.
- Où nos religieux catholiques ont-ils eu échos de cette inexactitude que l’islam considère les versets favorables aux juifs et aux chrétiens et leur validité prioritaire ? Sans doute sous le coup des mensonges et des contre-vérités de leurs amis dignitaires religieux musulmans ?
C’est là, au passage, une insulte faite à ces communautés non-musulmanes d’Orient. Nos deux religieux catholiques de Lyon sont complètement aveugles de la réalité, non seulement du moment présent, mais séculaire, historique de cette barbarie permanente et perpétuelle depuis les origines de l’islam. C’est là une autre mauvaise foi regrettable qui blesse tout oriental non-musulman.
- C’est la dite doctrine sectaire et obscurantiste de l’Arabie dont ils soulignent paradoxalement eux-mêmes la critique méritée qui prévaut depuis les origines, celle de Muhammad, celle des califes, celle des Frères musulmans, des wahhabites, des salafistes, al-Qaeda, celle d’al-Nosra, de Daesh (l’EI), AQMI, et toutes les autres organisations criminelles au nom de l’islam et au nom du Coran. Ils se contredisent et occultent cette réalité.
- Bien sûr que l’islam est comparable au nazisme ; il est même plus dangereux que celui-ci car ce n’est pas seulement une idéologie mais également une religion de nature totalitaire, depuis ses origines. Il faudra se rendre hélas à l’évidence historique, et abandonner ce romantisme des orientalistes dix-neuvièmistes et l’exotisme de l’islam soufi qui n’existe que dans un imaginaire occidental assez mal informé – ou foncièrement de mauvaise foi – refusant de regarder les choses en face une fois pour toute. Voir à ce sujet :
Rubin, Barry and Wolfgang G. Schwanitz – 2014. Nazis, Islamists, and the Making of Modern Middle East. New Haven & London, Yale University Press (ouvrage de référence de deux universitaires sérieux, documents à l’appui depuis les années 1930-1940 à nos jours. Certains documents classés à l’époque TOP SECRET, viennent de différents services de renseignements, américains, britanniques, français, allemand, Israéliens etc.).
- Et ils reviennent dans leur lettre sur Chamberlain ? Lire svp l’article de J-P Grumberg : Vous n’êtes pas Charlie, vous êtes Chamberlain afin de remettre les pendules à l’heure.
La lâcheté et la traitrise est celle d’une certaine tendance d’une partie de l’Église catholique de France, celle qui se cache derrière le prétexte du monologue islamo-chrétien afin que ses religieux abandonnent leur vrai mission et leur vrai devoir en favorisant un islam-isme bien inquiétant au détriment et sur le dos de leur propre communauté chrétienne, comme au détriment des musulmans innocents qu’on aide pas en occultant ces tragiques réalités.
François Sweydan