Attentats à Paris – Les cathos se réveillent



Avec les attentats à Paris, certains laïcs catholiques français, pas tous, se réveillent, du moins se réveillent-ils sur Internet, et, aussi, dans la prière (hashtag #PrayForParis). Je ne parlerais pas trop des évêques français et des curés français qui (contrairement aux catholiques laïcs) continuent de dire, pour la plupart d’entre eux, « pas d’amalgame », « vivre ensemble », « islam religion de paix » et autres formules issues de la dhimmitude. Je publie ci-dessous un texte de François Teutsch paru sur Boulevard Voltaire et un texte d’une étudiante catholique paru sur Aleteia. Je note en passant que selon certains chroniqueurs de gauche mono-neurones, c’est « l’extrême-droite » et « l’islamophobie » qui auraient non pas mené mais provoqué les attentats de Paris avec leur attitude envers l’islam.

Sur Boulevard Voltaire, François Teutsch écrit (extraits adaptés ; lien en bas de page) : Libération ne change pas, ne peut pas changer. Le quotidien des bobos s’acharne à maintenir la fiction d’une laïcité obligatoire, comme si ce pilier branlant d’un régime à bout de souffle avait la moindre efficacité dans la lutte contre l’islamisme qui ravage notre pays. Dans un article intitulé « C’est gentil, mais ne vous sentez pas obligé de prier pour Paris », Luc Le Vaillant déploie tout un talent d’obsédé laïc. Ce qui choque ce monsieur, c’est le hashtag #PrayForParis apparu sur les réseaux sociaux après les massacres du 13 novembre, repris par de nombreuses personnes, dont Hillary Clinton. Intolérable, insupportable. Sur un ton à la fois ironique et sentencieux, il nous assène ses vérités idéologiques éculées, tendance petit père Combes version 1902. « La France est un pays laïc où toutes les religions ont le droit d’exister mais doivent se tenir cachées dans le domaine privé. » Mais où est-il allé chercher cela ? A-t-il au moins lu la sacro-sainte loi de 1905 qui se contente d’affirmer que l’État ne reconnaît ni ne salarie aucun culte ? Sans doute pas, puisqu’il ose se contredire ensuite : « J’ajoute qu’il faut faire évoluer la loi de 1905 et construire des mosquées et former, sinon rémunérer, les imams, comme l’impôt finance les écoles privées et ces monuments historiques que sont devenues les églises. »

Alors, selon lui, la religion serait affaire purement privée, interdite d’expression dans l’espace public ? Sans doute faudrait-il interdire les sonneries de cloches, l’angélus de 7 heures qui réveille les campagnes, le carillon des églises aux sorties de mariages, le glas annonciateur du deuil ? Et permettre en même temps l’édification de mosquées aux frais du contribuable qui n’en veut pas, pour implanter un peu plus le fanatisme musulman au cœur de nos villes ? Ce n’est pas le culte qui fait défaut à monsieur Le Vaillant, mais la culture. On pourrait lui rappeler que la laïcité, arme de guerre républicaine à l’origine de persécutions contre les catholiques entre 1880 et 1914, ne signifie rien du tout pour des musulmans dont le livre sacré est à la fois une loi civile et une loi religieuse. Pas sûr que notre vaillant journaliste le comprenne. Invoquer ce principe à l’encontre de ceux pour qui la loi coranique prime la loi civile, c’est se fourrer le doigt dans l’œil jusqu’à l’omoplate.

Mais plus encore, ce brillant éditorialiste fait (sans le savoir) le jeu des islamistes. Ceux pour qui la liberté de conscience est une hérésie absolue. Les chrétiens, eux, savent que la foi est un acte libre d’adhésion à une vérité révélée, et que cette liberté de conscience consiste à pouvoir librement vivre sa foi, l’exprimer, en tirer les conséquences dans sa vie privée et publique. Évidemment, de la part d’un laïcard forcené pour qui s’opposent le catholicisme réactionnaire et les forces de progrès républicaines, ce n’est pas très surprenant. Une phrase sonne juste dans cette diatribe : « Paris s’est fait attaquer pour son incroyance festive, pour son côté Sodome et Gomorrhe assumé, pour sa tolérance sans doute assez bêtasse mais très honorable pour toutes les croyances tant qu’elles restent agenouillées dans le cagibi de leur intimité. » C’est sans doute vrai. Même si les fous d’Allah persistent à voir en tout Parisien un croisé. Ces gens sont aussi aveugles que les journalistes de Libé. Incapables de comprendre que les croisés n’existent plus, même chez les cathos. Incapable, aussi, de comprendre que le vide spirituel fait le lit de l’islamisme radical.

N’en déplaise à cet individu, les chrétiens sont nombreux à avoir fait leur minute de silence à leur manière : dans la prière silencieuse pour les victimes de cette barbarie, quelles que fussent leurs vies, leurs mœurs, leurs croyances et leurs fautes. Sans banderoles, bougies, larmes ni esprit Charlie, conclut François Teutsch sur Boulevard Voltaire (fin des extraits adaptés ; lien en bas de page).

Et voici la Tribune d'une étudiante catholique adressée aux journalistes de Libération que le hashtag #PrayForParis indispose (extraits adaptés ; lien en bas de page) : Cher journaliste, Vous avez certainement la plume plus habile que la mienne et l’esprit plus aiguisé à cet exercice, mais l’envie de répondre est bien trop forte. Lorsque les attentats ont frappé la France, lorsque Daesh a revendiqué cet acte, vous oubliez de petites choses anodines. Vous oubliez que ce prétendu « État islamique » a visé Paris, symbole de la France, qui « porte la bannière de la croix ». Vous oubliez également qu’il n’est nullement fait mention de « Français », de « jeunes », mais de « croisés », comme une réponse aux croisades menées dans des temps anciens contre les « hérétiques » d’alors.

Si vous pensez que « la croix » est une faucille et un marteau, je vous invite à rouvrir vos livres d’Histoire. Pas ceux d’aujourd’hui qui sont affligeants tant ils sont pauvres, mais un vieux Lagarde et Michard qui traîne sûrement dans une bibliothèque. Car vous parlez de la France laïque, depuis 1905, depuis 1789. Vous semblez penser que la France a toujours été laïque. Mais vous semblez oublier que ceci n’est pas la France qui s’est construite en 1789, mais simplement une idée de la République. Vous oubliez aussi qu’avant 1905, des prêtres ont éduqué les Français, car il n’y avait pas autant d’instituteurs que de nos jours. Ils leur ont appris à lire, écrire, compter et penser suffisamment pour qu’un jour ils rejettent la main qui les avait nourris. Et la République de 1789… Vous semblez également oublier qu’elle fut fondée par de nombreux déistes, lorsqu’ils n’étaient pas chrétiens. Le culte de l’Être Suprême vous parle-t-il ? Le « Grand Horloger » de Voltaire également ? Robespierre lui-même était déiste, quel culot ! En 1793, la guillotine vous aurait tendu les bras pour avoir tenu de pareils propos !

En parlant de « votre » France de 1789, vous rasez près de 1 789 années d’Histoire, pendant lesquelles la religion chrétienne, catholique, a guidé un peuple et un Royaume. Reniez-les si cela vous rassure, elles existeront toujours. Tant que Fontainebleau, Versailles, le Louvre et les châteaux de la Loire existeront, tant que la crème Chantilly existera, tant que Notre-Dame et la Sainte Chapelle se dresseront, tant que la France aura ces frontières géographiques. Reniez cette France aux racines catholiques, mais elle perdure. Des milliers d’Asiatiques déferlant l’été en Île-de-France le comprennent mieux que vous. Vous oubliez que la France n’est un pays laïc que depuis 110 ans. Une Jeanne Calmant. C’est tout. Avant, ne vous en déplaise, la France a grandi dans un giron chrétien. En reniant cette France, votre texte rejette le patrimoine français et pour aller plus loin, il rejette les Français dans ce qu’ils ont de plus profond : leur culture, leurs racines, leur Histoire. C’est grave.

En reniant cette France, vous reniez la France. Même si aujourd’hui le culte est moins prépondérant, ce hashtag prouve le besoin de spiritualité des hommes, ce désir qu’ils ont de s’élever bien plus haut que notre basse terre, et qu’ils savent qu’il y a, quelque part, un « Grand Horloger » que l’on peut prier lorsqu’on ne se sent pas bien, lorsqu’on est triste, lorsqu’on a perdu des amis. En refusant leurs prières, vous refusez leur tristesse, leur deuil. Vous oubliez également, dans votre petit laïcardisme forcené, que « prier » n’est pas réservé aux catholiques et aux chrétiens qui ont fondé la France moderne. Prier est aussi valable pour les Juifs, les bouddhistes, les païens de toutes sortes. Les rejeter, c’est rejeter des cultures, des identités, des valeurs qui font notre civilisation actuelle, et cette France cosmopolite que vous aimez tant. Et qu’ils viennent d’ici ou d’ailleurs, vous insultez tous ceux pour qui la religion est une culture, une liberté, des racines, un avenir.

Vous faites une erreur fondamentale en pensant que Paris n’est attaquée que pour ses valeurs charnelles et libertines. Vous avez certainement oublié que l’on dit de la France qu’elle est « Fille aînée de l’Église » et qu’en cela, elle est une ennemie pour Daesh. Vous oubliez que c’est la France chrétienne qui est partie en croisades et non une France libertine, prônant le sexe et l’alcool. Enfin, vous commettez une dernière erreur : aucun croyant n’est obligé de prier. C’est votre cécité laïcarde qui vous empêche de voir cet acte gratuit, bienveillant, généreux, amical de la prière. Laissez-nous prier, comme on vous laisse aller boire un verre en terrasse, pensant qu’il s’agit là d’un acte de bravoure. Cela ne changera rien à votre vie : la preuve, vous n’avez pas changé vos habitudes. Laissez-nous prier… Vous ne ressentirez rien, sauf peut-être un jour la grâce de comprendre ce que signifie la prière pour des millions de croyants dans le monde, toutes religions confondues. Donc je ne suis pas d’accord, je n’arrête pas mes prières.

Cela vous fait mal au bide de penser que des milliers de personnes prient pour les victimes ? Cela ne va pas s’arrêter, car la prière est inusable. Il y a même des gens qui ne font que cela toute la journée ! Cela doit être terrible pour vous d’y penser ! Mais ceci fait des millénaires qu’on le fait, et on n’est pas prêts d’arrêter. J’ai prié pour Paris, pour les victimes, pour la France, pour les terroristes. Maintenant je vous rajoute à ma liste. Ne râlez pas, cela me fait vraiment plaisir et personne ne m’y oblige ! Occupez-vous de votre foie, laissez-moi gérer ma foi. Baisez, buvez, moi je prie", conclut l’étudiante catholique (fin des extraits adaptés ; lien en bas de page).

Michel Garroté, 19 novembre 2015

http://www.bvoltaire.fr/francoisteutsch/libe-ne-veut-lon-prie-paris,220257

http://fr.aleteia.org/2015/11/18/baisez-buvez-moi-je-prie/