Michel Garroté -- L'islamo-gauchisme reste, en 2017, le principal vecteur de la judéophobie actuelle, comme l'ont notamment démontré Ivan Rioufol, Gilles-William Goldnadel, Michel Gurfinkiel, Bat Ye'Or, Pierre-André Taguieff et Alexandre Del Valle dans leurs nombreuses analyses. Cela dit, il existe, en France, un réel problème, dès qu'il s'agit de débattre de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale et de la déportation des Juifs. Des historiens américains, britanniques et même israéliens affirment que seule une petite partie des Juifs vivant en France ont été déportés sous Vichy. Les historiens français, en revanche, sans doute par crainte d'une polémique politico-médiatique, affirment le contraire. Autrement dit, en France, les débats historiques sont, me semble-t-il, gangrénés par des récupérations politiques et médiatiques, surtout à gauche mais pas seulement, récupérations qui n'ont rien à voir avec le travail des historiens. C'est pourquoi, lorsque j'entends et que je lis, ces jours-ci, que le Vél’d’Hiv serait une polémique inutile, j'ai envie de répondre : Pas si sûr...
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Autre élément de cette polémique "utile" ou "inutile" : certains rappellent ces jours derniers (ont-il tort ?) que les fondateurs du Front national, ce n’était pas la France de Londres qui entra en Résistance avec le Général de Gaulle. Les fondateurs du Front national étaient de la France de Vichy. Celle de François Brigneau (qui a publiquement réclamé la réhabilitation de Pétain), de Pierre Bousquet, de Léon Gaultier et de Victor Barthélémy. Ce dernier était d’ailleurs, lors de la rafle du Vél d’Hiv, membre dirigeant du Parti populaire français de Jacques Doriot, qui a assisté les policiers français qui ont raflé 13'152 Français juifs dont 4'115 enfants les 16 et 17 juillet 1942 sur ordre de René Bousquet, avec l’appui et l’accord du Maréchal Pétain.
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« Sa position, c'est la mienne », a récemment déclaré Henri Guaino en réaction aux propos de Marine Le Pen qui déclarait dimanche sur RTL que « la France n'était pas responsable du Vél' d'Hiv ». Henri Guaino n'a, en effet, pas hésité à venir à la rescousse de la candidate du Front national : « Sa position, c'est la mienne, celle du général de Gaulle, de François Mitterrand, de la République française jusqu'au discours de Jacques Chirac », a estimé l'ancienne plume de Nicolas Sarkozy à francetvinfo.fr. « Ce débat a déjà eu lieu dix fois, je maintiens ce que j'ai dit par le passé. Je dénie la responsabilité de la France dans cette histoire », a poursuivi le député des Yvelines.
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Et sur Les 4 Vérités, on peut lire : Il est insupportable de se contenter de cette résistance anachronique contre un national-socialisme fort heureusement mort et enterré, quand on ne lève pas le petit doigt pour s’opposer aux totalitarismes bien actuels. Les censeurs de Marine Le Pen sont pourtant bien complaisants à l’égard de l’islam radical, qui assassine aujourd’hui des milliers d’hommes chaque année. Sans parler de leur complaisance à l’égard du communisme aux 100 millions de morts : en 2017 encore, la France ne comptera pas moins de 3 candidats marxistes-léninistes aux présidentielles. Avant de récrire l’histoire, peut-être serait-il bon de s’opposer réellement aux actuels ennemis de l’humanité.
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Enfin, il y a, de son côté, le chroniqueur Pascal Gannat, qui écrit notamment : Je suis né en 1955, fils d'une résistante. D’abord communiste, ma mère a ensuite échappé à cette doctrine totalitaire, comme elle avait combattu son reflet nazi. J'ai été élevé dans le catholicisme, qui m’a inculqué l'horreur de toutes les idéologies qui défigurent la personne. Je crois à la dignité de chaque vie humaine de sa conception à sa mort naturelle.
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Pascal Gannat : Ni De Gaulle, ni G. Pompidou, ni Valéry Giscard d’Estaing, ni même F. Mitterrand n’ont voulu reconnaître la culpabilité de la France dans la rafle du Vélodrome d’hiver, estimant que ces faits atroces étaient de la responsabilité de l’occupant et du régime de Vichy, mis en place avec le soutien des parlementaires, dont une majorité avaient été élus sous l’étiquette du Front populaire. Marine Le Pen n’a donc rien dit qui soit différent de la position des quatre premiers présidents de la Ve République.
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Pascal Gannat : Sans pratiquer l’oubli mémoriel, il est temps de cesser d’instrumentaliser la mémoire historique contre les Français et d’abaisser dans une culpabilité permanente la grandeur de notre peuple et de son glorieux héritage. Je compatis à la blessure inguérissable qui est sans doute la vôtre, mais on ne fonde pas l’avenir d’un pays sur les erreurs qu’ont commis dans le passé quelques-uns de ses membres.
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Pascal Gannat : Nous sommes en 2017. Le totalitarisme qui frappe aujourd’hui la France, n’est plus le nazisme, mais l’islamisme radical, qui a massacré près de 250 citoyens français en quelques mois, du jamais vu depuis la Deuxième guerre mondiale, justement. C’est l’une des raisons qui fonde mon engagement derrière Marine Le Pen, pour la liberté et la sécurité de tous les français quelles que soit leur origine ou leur confession religieuse, conclut Pascal Gannat.
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Alors, peut-être que, finalement, cette polémique n'a pas été aussi inutile que cela.
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http://www.lefigaro.fr/elections/presidentielles/2017/04/11/35003-20170411ARTFIG00279-henri-guaino-partage-la-position-de-marine-le-pen-sur-le-vel-d-hiv.php
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http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2017/04/il-est-temps-de-cesser-dinstrumentaliser-la-m%C3%A9moire-historique-contre-les-fran%C3%A7ais.html
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