S’il est commun d’associer extrême droite et totalitarisme, la quasi-totalité des dictatures de la planète sont issues de l’autre extrême

Publié par Pierre Rehov le 10 avril 2021

Figarovox/Grand entretien – À l’occasion de la parution de son ouvrage «88*», le romancier Pierre Rehov dévoile un thriller philosophique sur les origines du nazisme. Par Victor Rouart

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Pierre Rehov est un romancier, reporter et réalisateur de vidéos franco-israélien. Il vient de publier 88* (Cosmopolis Éditions, qui appartient au célèbre groupe de presse Ring) À découvrir.


FIGAROVOX.-Dans votre roman, «88*», vous évoquez les relations entre nazisme et sociétés occultes. S’agit-il d’un pan de l’histoire méconnu ?

Pierre REHOV.- Je ne suis pas historien, mais en tant que romancier j’aime installer mes récits dans un contexte historique. Avant d’écrire «88» qui appartient à la catégorie de ce que j’appelle les «thrillers philosophiques» j’ai entrepris des recherches approfondies sur les origines ésotériques du nazisme. Les ouvrages en la matière abondent.

La mode d’associer nazisme et sociétés secrètes est née de la publication dans les années soixante-dix du best-seller de Pauwells et Bergier «Le matin des magiciens». Ce livre s’étant vendu par millions à travers la planète, il a donné naissance à une approche dépolitisée du nazisme et de nombreux historiens et auteurs, parmi lesquels René Alleau, Gilles Van Grasdorff ou encore Jean Prieur se sont rués dans la brèche du succès qu’avaient emporté Pauwells et Bergier.

Ajoutez à ces centaines de livres consacrés aux relations entre Hitler, Himmler et le monde de l’occultisme, les milliers de documents disponibles sur internet qui révèlent en profondeur une alliance sans laquelle le nazisme n’aurait peut-être pas vu le jour, et vous comprendrez que les élucubrations d’Hitler et des Gauleiters sont nées de plusieurs courants ésotériques.

Hitler croyait également en la réincarnation et pensait avoir été dans une autre vie l’Empereur Tibère, grand massacreur de Juifs, Napoléon, mais aussi Jésus, qu’il appelait «petit charpentier».

Il y a notamment le mouvement théosophique d’Elena Blavastki qui définissait l’origine des races dans un contexte ésotérique, mais surtout la Société de Thulé de Rudolf Von Sebottendorf, dont les symboles étaient déjà une dague et un svastika et dont les rituels comprenaient le salut bras tendu accompagné de l’exclamation «Heil und Sieg» devenu l’infâme Sieg Heil.

Dans mon récit, un agent soviétique découvre dans les archives du KGB un testament secret d’Hitler qui donne les clés de la résurrection du Troisième Reich. Ce testament serait la conséquence de découvertes réalisées par l’Ahnenerbe lors d’expéditions au Tibet lancées par Himmler, à la recherche des origines de la race aryenne mais aussi de la cité mythique Shambhala. C’est à ce moment que, dans «88», réalité et fiction se croisent.

Que signifie le titre de votre ouvrage, «88» ?

Il a un double sens. C’est tout d’abord le signe de ralliement des néonazis, le H étant la 8ème lettre de l’alphabet, 88 veut tout simplement dire Heil Hitler. Il s’agit, évidemment, pour moi, de dénoncer, pas de m’associer. L’autre signification est plus ésotérique. Le 8 c’est l’infini. Un double huit serait donc l’infini qui recommence. Quelque part, j’y vois un symbole de la réincarnation.

Votre roman est décrit comme une fiction, basée sur des faits réels. Quelle est la part de vrai et celle résultant de l’imaginaire dans «88» ?

Tout d’abord, le nombre d’absurdités auxquelles croyaient les nazis, souvent sous la férule d’Himmler qui était passionné d’occultisme et de sorcellerie, est hallucinant.

Pour n’en citer que deux, Hitler croyait en la théorie de la terre creuse, selon laquelle nous vivrions à l’intérieur d’une planète et non à sa surface, et d’autres civilisations cohabiteraient à diverses profondeurs, et aussi en celle de la «glace éternelle» qui faisait de la lune un bloc de glace se rapprochant de la terre par périodes et donnant naissance à des races de géants, dont, évidemment, les Aryens seraient issus.

Hitler croyait également en la réincarnation et pensait avoir été dans une autre vie l’Empereur Tibère, grand massacreur de Juifs, Napoléon, mais aussi Jésus, qu’il appelait «le petit charpentier». C’est sur ces bases factuelles que mon roman s’est construit. Le testament d’Hitler, quant à lui, est pure fiction.

S’il est commun d’associer extrême droite et totalitarisme, je constate que la quasi-totalité des dictatures sévissant sur la planète serait plutôt issue de l’autre extrême.

Au cours de l’histoire des rapprochements ont existé entre les idéologies nazie et islamiste dans les années 30-40 et ensuite dans les années 70 entre les mouvements marxistes et les mouvances islamistes. Les mouvements «extrémistes» ou «totalitaires», en apparence opposés, sont-ils finalement assez proches les uns des autres ?

Je vais commencer par vous répondre platement que rien ne ressemble plus à un totalitarisme qu’un autre totalitarisme. Au regard de l’histoire, il apparaît que les dictatures sont presque toutes nées des frustrations d’un peuple engendrées par un système existant, souvent lors d’une crise, puis instrumentalisées au moyen de la peur. Le système capitaliste étant le plus répandu, il est celui qui met l’individu face à sa propre valeur et, s’il génère des dérives et des excès, il est également celui qui préserve la liberté individuelle dont il se nourrit.

Cette analyse sommaire me conduit à constater que, durant les grandes crises sociétales – et nous sommes en train d’en traverser une d’envergure- le concept de liberté s’oppose facilement à celui d’égalité, l’un étant anxiogène par la responsabilité qu’il suppose, tandis que l’autre rassure tout en aplanissant les médiocrités. L’utopie d’un monde meilleur, telle que défendue par la gauche, engendre la participation à un projet de masse, fût-il marxiste, tiers-mondialiste, globaliste, écologiste ou simplement socialiste.

Cependant, cette chimère suppose l’abandon partiel ou total des libertés matérielles engendrées par le capitalisme, et dès lors que l’individu accepte ce sacrifice il n’est plus en mesure d’en contrôler les limites. J’insiste souvent sur le fait que «nazisme» était l’acronyme de «national-socialisme» et non de «national-capitalisme», et s’il est commun d’associer extrême droite et totalitarisme, je constate que la quasi-totalité des dictatures sévissant sur la planète seraient plutôt issues de l’autre extrême.

Dans les dictatures islamistes, Dieu est la figure abstraite dominante génératrice des lois que seuls les dirigeants d’origine divine sont en droit d’interpréter et d’imposer. Sous les totalitarismes engendrés par les idées de gauche, cette figure est remplacée par celle d’un homme divinisé (Staline était appelé le «petit père des peuples», Mao le «grand timonier», Hitler le «führer»).

Le résultat, dans tous les cas, est celui d’une société fourmilière, avec ses travailleurs et ses soldats, tous prêts à se sacrifier pour la «reine», qu’elle soit de nature abstraite ou, au contraire, bien humaine.

La gauche, qui se voit caricaturalement comme la défenseuse du pauvre et de l’opprimé a donc besoin de recadrer son paysage sociétal et de faire évoluer son clivage.

Aujourd’hui les sociétés occidentales semblent confrontées dans certains milieux médiatiques, politiques et universitaires, à ce que l’on nomme communément «l’islamo-gauchisme» et ce mouvement à tendance à dépeindre en «fasciste» tout opposant. Comment expliquer ce phénomène ?

Pierre Rehov

Partout où elle a été appelée à faire ses preuves, la gauche a été en échec. Je parle évidemment de la gauche radicale, pas du socialisme à la française, encore que celui-ci ne brille pas davantage par ses succès. Qu’il s’agisse de l’Union Soviétique, des Khmers Rouges, de Castro, de Mao, l’abandon progressif de la liberté individuelle et donc de la capacité d’entreprendre ne conduit au mieux qu’à la fondation de systèmes bâtards et dysfonctionnels, ou au pire des totalitarismes.

Or, la gauche se veut le camp du bien, de la générosité. Comment faire passer le message lorsqu’on a toujours soutenu les ouvriers, considérés comme les seuls «travailleurs», dans une société où ceux-ci ne rêvent que d’embourgeoisement et accèdent en masse aux classes intermédiaires ? La gauche, qui se voit caricaturalement comme la défenseuse du pauvre et de l’opprimé a donc besoin de recadrer son paysage sociétal et de faire évoluer son clivage.

Désormais, son schéma issu du marxisme doit refondre la lutte des classes qui est son moteur. En France, comme dans beaucoup de pays européens, il est donc convenu d’opposer non plus ouvriers et patrons, puisqu’ils ont tant d’aspirations communes, mais originaires du lieu et immigrants.

L’immigrant est devenu la figure sacrée de la gauche, l’intouchable, celui qui porte toutes les vertus, et comme il vient majoritairement de pays musulmans, plutôt que d’exposer la culture oppressive et corrompue qui a empêché son développement économique, mieux vaut se réfugier derrière l’idée que son adversité est la résultante des méfaits à long terme de la colonisation, elle-même fille naturelle du capitalisme.

Alors que l’islam politique a démontré sa volonté prosélyte et hégémonique, il s’agit pour ceux que l’on appelle les islamogauchistes d’en atténuer la dangerosité.

Le réflexe de l’individu perdu face à la multitude de choix, notamment en matière d’informations, que génèrent les sociétés occidentales – qui, il faut le constater, sont en perte de valeurs et glissent sur la pente douce de la décadence – est de se réfugier derrière le concept d’un monde solidaire et moins matérialiste. Cette tendance louable est malheureusement exploitée pour les besoins d’une caste politique qui espère développer son électorat dans l’immigration et va jusqu’à caresser dans le sens du poil les porteurs d’idées les plus mortifères.

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Alors que l’islam politique a démontré sa volonté prosélyte et hégémonique, il s’agit pour ceux que l’on appelle les slamogauchistes d’en atténuer la dangerosité. C’est ainsi que sont nés le concept de «pas d’amalgame» après chaque attentat terroriste, et celui de «religion de paix et d’amour» – nuancé par les musulmans modérés qui, eux, ont lu le Coran – et, au sein de la Justice, cette volonté d’exonérer plus volontiers les délits des «jeunes» issus de l’immigration que ceux commis en col blanc.

Évidemment, le réflexe de l’islamogauchiste quand on tente de souligner les excès et les dangers, non pas de l’islam en tant que religion mais comme système politique, social et culturel, est de brandir l’étiquette de l’islamophobie, du racisme, voire du nazisme. Nul n’est plus intolérant que celui qui tolère l’intolérance au nom d’une tolérance de façade.

Daesh ou des groupes terroristes islamistes extrémistes ne représentent-ils pas une sorte de synthèse idéologique avec des éléments empruntés au nazisme et au communisme, une sorte de totalitarisme «Rouge, Brun, Vert» pour reprendre l’expression d’Alexandre Del Valle ?

Je connais moins bien Daesh, bien qu’ayant rencontré certains de ses membres lors d’un reportage en Irak, que d’autres organisations terroristes, telles que le Hamas, la Djihad Islamique et le Hezbollah, mais rien ne ressemble davantage à un combattant islamiste qu’un autre adepte du même combat. Leurs structures sont relativement similaires et le fond de leur idéologie commune.

Lorsque vous observez ces organisations terroristes, vous retrouvez en toile de fond une forme de nihilisme associée au culte du surhomme. Dans le cas des nazis, la volonté était de faire naître un homme nouveau, débarrassé de toutes les tares colportées par les «races inférieures». Tous les moyens étaient bons pour parvenir à cette domination totale et à cette transformation.

De la même manière, les djihadistes se considèrent comme les seuls porteurs de la vraie parole divine et, à ce titre, appartenant à un groupe supérieur, choisi cette fois par Dieu. L’emploi de la violence et de la terreur est commun pour la maîtrise de ces structures sociétales. Dans le communisme comme dans le nazisme l’adoration du divin est remplacée par le culte de la personnalité.

Mais, fondamentalement, vous avez raison de reprendre l’expression d’Alexandre Del Valle, il y a une multitude de points communs entre les totalitarismes rouge, brun et vert. Dans tous les cas, il s’agit d’instaurer une structure fasciste définie par une minorité combattante et imposée à une majorité silencieuse.

Ce phénomène qui tend à considérer les minorités sociales, sexuelles, raciales comme des victimes permanentes, provoque l’effet contraire de ce à quoi ils voudraient aboutir.

Les idéologies actuelles décolonialistes, racialistes, néo-féministes et autres sont-elles, selon vous, une nouvelle forme de «totalitarisme» du 21ème siècle ?

Je dirais volontiers que le «politiquement correct» est une des formes les plus évidentes de totalitarisme dans nos sociétés démocratiques. Les mouvements cancel culture et woke qui, aux USA, s’inscrivent dans la lignée des Black Lives Matter et des Antifas sont des aberrations ponctuelles dont je crains qu’elles ne se répandent en occident et ailleurs de la même manière que la contre-culture dans les années soixante.

Dès lors que la liberté d’expression est remise en question, le danger du totalitarisme n’est pas loin. D’autant plus que ce phénomène qui tend à considérer les minorités sociales, sexuelles, raciales comme des victimes permanentes, provoque l’effet contraire de ce à quoi ils voudraient aboutir.

S’il est vrai que les USA sont coutumiers de toutes sortes d’excès, cette tendance qui consiste à vouloir faire du Blanc le tortionnaire absolu, l’esclavagiste, l’exploiteur et du chrétien l’héritier de l’inquisition davantage que celui des Lumières ne peut donner qu’un résultat réactionnaire qui confortera les tenants du politiquement correct dans leurs positions.

Le monde évolue à une vitesse qui dépasse aujourd’hui la capacité de chacun de s’adapter aux changements. On subit tout en étant saturé d’informations. La tentation chez certains pourrait être grande d’abandonner leur identité individuelle au profit d’une fusion dans les minorités, quitte à sacrifier sa liberté pour retrouver, enfin, une sorte de tranquillité d’esprit. C’est dangereux.

Source Le Figaro : https://www.lefigaro.fr/vox/societe/les-nazis-etaient-passionnes-d-occultisme-et-de-sorcellerie-et-croyaient-a-nombre-d-absurdites-20210409?utm_medium=Social&utm_source=Twitter#Echobox=1618005287

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Le fascisme anti-occidental suprémacistes noirs, islamistes et extrême gauche : décryptage de Black Lives Matter avec Pierre Rehov (2ème partie)

Source : Valeursactuelles

Pierre Rehov est reporter de guerre, réalisateur de documentaires, chroniqueur dans la presse française, israélienne et américaine et romancier. Bien avant que le grand public n’entende parler des « Black Lives Matter » et même que n’éclatent les affaires Floyd aux Etats-Unis et Traoré en France, Rehov avait pressenti l’émergence de ce nouveau « fascisme anti-occidental » rouge-black-vert qui unit des suprématistes noirs, des islamistes et des mouvements d’extrême-gauche décidés à détruire de l’intérieur l’Occident judéo-chrétien. Deuxième partie de son entretien avec Alexandre del Valle.

Lire la première partie

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Alexandre del Valle. A la lumière du phénomène Traoré, dont les « comités » sont clairement liés aux Frères-Musulmans, aux gauchistes révolutionnaires et à la Nation de L’Islam, assiste-t-on à un mouvement révolutionnaire anti-occidental planétaire ?

Pierre Rehov. L’affaire Traoré est née des mêmes mécanismes que j’ai décrits en réponse à votre première question. Sauf que la France n’est pas les Etats Unis et que cette mascarade sulfureuse a trouvé ses partisans dans les plus hautes sphères de l’Etat. Tout autant que George Floyd, délinquant récidiviste tué par un policier blanc au cours de son arrestation, Adama Traoré était inscrit dans les registres de police pour violence, recel, outrages, extorsion à main armée, menaces de mort, conduite sans permis, usage de stupéfiants, vol à la roulotte et viol d’un co-détenu qu’il menaçait régulièrement d’une fourchette. Triste portrait d’un individu qui ne méritait pas pour autant la mort.

Mais à une époque de renversement des valeurs comme conséquence du rejet d’un système, il n’en fallait pas davantage pour faire d’un voyou une icône de la victimisation. Sa sœur, Assa Traoré, est donc devenue le symbole de l’antiracisme à la française, en bénéficiant du soutien d’une presse de gauche qui n’en est pas à sa première incartade dans ce domaine, et de mouvements politiques tels celui de Mélenchon, fervent nostalgique du stalinisme et antisioniste primaire, ce qui fait de lui, qu’il s’en défende ou non, un antisémite proche d’un Korbyn en Angleterre, d’une Linda Sarsour, d’une Ilhan Omar, d’une Rachida Tlaïb ou d’un Louis Farrhakan aux USA.

Est-il exact que des milliardaires démocrates, des GAFAM et autres Soros anti-Trump ont soutenu le BLM ?

Il est troublant de constater que la fondation de George Soros, soutien inconditionnel des Démocrates et de nombreux mouvements dissidents, vient d’injecter 220 millions de dollars dans une ombrelle de mouvements de défense des Noirs face à la justice, dont 100 millions seraient donnés à BLM. L’organisation « Thousand Currents » à Oakland, en Californie, reçoit les dons de BLM parce que la Black Lives Matter Foundation n’a pas le statut d’exonération fiscale. Donc l’organisation radicale de gauche « Thousand Currents » « sponsorise fiscalement » BLM. C’est elle qui reçoit leurs dons, qui se chiffrent maintenant en millions. Comme l’association à but non lucratif « Thousand Currents » contrôle l’argent, les donateurs sont autorisés à déduire les dons faits à BLM de leurs impôts. Et comme aucun journaliste ne révèle l’existence de Thousand Currents, il est impossible de retracer ces dons.

N’oublions pas que les fondatrices de BLM sont marxistes. Opal Tometi, troisième fondatrice, est également la directrice exécutive de la « Black Alliance for Just Immigration« . Ce groupe est associé à la « Freedom Road Socialist Organization« , un groupe marxiste-léniniste qui a reçu un financement de la Fondation Tides dirigée par George Soros.

Le terme BLM cache en fait l’existence de deux groupes bien distincts dans leurs objectifs, le premier servant aux médias pour cacher les buts du second. Il y a d’une part les gens qui participent aux manifestations BLM parce qu’ils aiment l’Amérique, considèrent qu’elle est raciste, et veulent qu’elle s’améliore et les activistes de l’organisation BLM qui haïssent le capitalisme, haïssent l’Amérique et veulent sa destruction. Parallèlement au slogan « Les vies des Noirs comptent », éminemment louable, il y a l’organisation BLM Global Network Foundation, qui est une organisation marxiste. La BLM Global Network Foundation, financée par Soros au travers de l’Open Society, se sert du prétexte du slogan pour faire avancer le marxisme. Elle ne considère absolument pas que « Les vies des Noirs comptent » et ne se manifeste jamais lorsque des Noirs, même des enfants, sont tués à Chicago tous les week end.

Quant aux GAFAM (acronyme des géants du Web – Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft)* la vision progressiste de ses dirigeants n’est plus à démontrer et les conservateurs ont beau jeu d’affirmer, preuve à l’appui, que leurs messages sont censurés dans des proportions alarmantes, tandis que les pires excès de l’autre camp sont tolérés avec une complaisance démesurée. Ce qui conduit à des aberrations, telle que Twitter supprimant des messages de Trump père et fils en faveur du traitement préconisé par le professeur Raoult contre le Covid19, tandis que Facebook refuse de censurer les appels à la destruction d’Israël par l’Ayatollah Khameini, considérant qu’il s’agit d’un message politique et donc n’entrant pas en contradiction avec ses règles d’utilisation. Dans la nouvelle vision de l’humanité, qui ressemble par certains aspects à celle des années trente, envisager l’extermination des Juifs israéliens ne s’éloigne pas trop du politiquement correct. J’en arrive à la conclusion que les éléments du GAFAM balancent entre une idéologie de nantis à l’égo surdimensionné et la nécessité de séduire la plus grande masse pour des raisons commerciales. Le politiquement correct est leur label de notoriété.

[* Note de Dreuz : le terme est utilisé couramment pour parler de l’ensemble des géants de la High Tech, au delà des 5 principaux (Twitter, …), vu que ceux ci présentent quasi tous les mêmes travers « progressistes »]

Pourquoi parle-t-on moins du sort de citoyens américains pacifiques et des conséquences des émeutes BLM que de celui d’un voyou, certes tué par un flic sadique ?

Pendant les deux semaines d’anarchie nationale qui ont suivi la mort de George Floyd, des policiers ont été abattus, tailladés et agressés, leurs véhicules ont été bombardés et détruits. Mais les élites américaines sont restées silencieuses. A Minneapolis, les fusillades ont plus que doublé cette année par rapport à l’année dernière. Dans la ville voisine de St. Paul, les tirs d’armes à feu ont plus que doublé. A Chicago, 18 personnes ont été tuées et 47 blessées lors de fusillades le dernier WE de juin. Parmi les victimes, on compte un garçon d’un an qui se trouvait dans une voiture avec sa mère et une fille de 10 ans qui a été frappée à la tête à l’intérieur de sa maison. Le week-end précédent à Chicago, 104 personnes ont été abattues, dont 15 mortellement. Parmi les personnes décédées, un garçon de 3 ans qui se trouvait dans une voiture avec son père et une fille de 13 ans atteinte d’une balle dans la tête à l’intérieur de sa maison. Le taux d’homicides à New York est le plus élevé depuis cinq ans. Le nombre de victimes de fusillades a augmenté de plus de 42 % jusqu’au 21 juin par rapport à la même période en 2019. Le nombre de fusillades au cours des trois premières semaines de juin a été plus de deux fois supérieur à celui de la même période en 2019, faisant de ce mois de juin le plus sanglant de la ville depuis près d’un quart de siècle.

Mais qui en parle ? Fin juin, à 4 heures du matin, une femme de 30 ans a reçu une balle dans la tête à Brooklyn, lors d’une fête. Le samedi après-midi, un homme et une femme ont été abattus devant une maison de Brooklyn. Tôt vendredi matin, une jeune fille de 19 ans a été abattue au cœur de Manhattan. Les homicides de Milwaukee ont augmenté de 132 %. Les fusillades sont en hausse à Indianapolis. Depuis le début de l’année, Baltimore compte plus de morts qu’à ce jour en 2019. Les meurtres de juin incluent une femme de 23 ans qui était enceinte de huit mois et sa fille de trois ans. Jusqu’à présent cette année, 78 % des victimes d’homicides à Chicago sont noires, bien que les Noirs représentent moins d’un tiers de la population. Mais les partisans du « supprimez les budgets de la police » et l’establishment démocrate n’ont rien dit sur la perte croissante de vies noires.

Au lieu de cela, la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, préfère tweeter sur le droit à l’avortement, la gay pride et la « culpabilité » du président Trump dans l’épidémie de coronavirus. Les attaques gratuites contre des citoyens âgés se sont multipliées ces dernières semaines : une femme de 78 ans a reçu un coup de poing à la tête à Brooklyn, un homme de 80 ans a été jeté à terre, traîné et volé dans le Bronx et une femme de 92 ans a percuté une bouche d’incendie dans le Gramercy Park de Manhattan. La délégitimisation à grande échelle de la justice américaine et le battement de tambour incessant sur la suprématie des Blancs s’inscrivent dans un climat fasciste où il est devenu interdit de s’indigner contre ce deux poids deux mesure.

Pendant ce temps, les responsables de la justice pénale eux-mêmes se rendent. Le commissaire de police de New York a démantelé l’outil le plus efficace du département pour faire disparaître les armes illégales de la rue (Les “Serpico”, les policiers infiltrés dans les gangs”) et le gouverneur de NY, Andrew Cuomo, a aboli les cautions pour sortir après les arrestations : les criminels sont remis en liberté immédiatement et peuvent recommencer leurs agressions. Les policiers de tout le pays se font ordonner d’ignorer les délits de bas niveau, et les procureurs des villes refusent de poursuivre les arrestations pour atteinte à l’ordre public. En revanche, le couple de Saint Louis qui a osé défendre, armes à la main, sa propriété contre l’attaque d’une meute BLM qui venait de détruire son portail et avait envahi son jardin, n’a même pas le droit d’invoquer le droit à l’auto-défense garanti par le second amendement de la constitution américaine, face à un procureur noir (élu grâce au financement de Soros) qui a décidé d’avoir leur peau. Des embuscades attendent les officiers qui répondent aux alertes de tirs, aux fêtes illégales et à d’autres délits.

Récemment, des officiers new-yorkais ont été agressés avec des bouteilles et des déchets par un groupe de 500 personnes à 3h45 du matin à Harlem alors qu’ils essayaient de trouver la source d’une fusillade. Un officier de Baltimore a reçu une balle dans l’estomac au début du mois alors qu’il tentait de disperser une grande fête à l’ouest de Baltimore. Deux voleurs de voitures à Chicago ont percuté un policier avec leur voiture volée et l’ont traîné sur une courte distance en juin dernier. Fin mai, des foules ont jeté des bouteilles de verre sur des officiers de Chicago alors qu’ils tentaient d’arrêter des suspects armés. Dans un cas, la foule a essayé de libérer le suspect d’une voiture de patrouille. Ce n’est pas seulement une fracture de la société, mais la volonté délibérée de mettre en exergue les rares faits justifiant l’idéologie gauchiste propagée par certains médias, au détriment d’une réalité dont souffrent de plus en plus les pays occidentaux.

Voyez-vous des points communs entre l’ascension du nazisme en 1933 et la montée de la haine antisémite puis envers l’Homme Blanc constatée avec BLM et l’islamisme radical ?

Le seul parallèle que je puisse faire aujourd’hui est l’ascension de l’islamisme avec la complicité des mouvements d’extrême gauche, qui voient dans cette conquête une revanche bienvenue des « opprimés du colonialisme » sans se rendre compte que les valeurs qu’ils prétendent défendre sont à l’opposé de celles contenues dans l’islam militant.

L’extrême gauche a tout raté. Les pays qui se sont adonnés au Marxisme sont tous des exemples d’échec, d’absolutisme, d’économie anémique, et n’ont pu survivre en tant que système que par la terreur imposée à leurs populations. N’ayant pas réussi à transformer la société au nom d’une idéologie contraire à la nature humaine, les Marxistes et autres Trotskistes, Léninistes et Maoïstes, se sont retranchés derrière la défense des peuples victimes du colonialisme en Afrique et au Moyen Orient. Mais voici que ces peuples, plusieurs générations après leur libération, sont toujours dans l’échec, gangrénés par la corruption de leurs dirigeants et que leurs révolutions n’aboutissent qu’à l’avènement de systèmes de plus en plus obscurantistes. Il fallait donc trouver la victime absolue, celle qui n’aurait pas encore réussi à faire ses preuves car toujours sous le joug de l’oppression occidentale.

Avec la renaissance d’Israël, berceau du peuple Juif, l’Histoire leur a offert un cadeau de choix. Le peuple palestinien. On a vu les premiers résultats aux tous débuts de l’Intifada déclenchée par Arafat avec la conférence de Durban qui est vite devenue une convention antisioniste, durant laquelle au nom de l’antiracisme il était de bon ton de crier « mort aux Juifs ». Ce constat est valable pour une frange extrême des écologistes, pour les militantes féministes les plus virulentes et pour la communauté gay, qui reproche à Israël de mettre en avant son libéralisme à l’égard des minorités sexuelles (Tel Aviv et Jérusalem accueillent chaque année parmi les plus grandes parades de la fierté) pour masquer un pseudo génocide contre les Arabes de Palestine. Que des homosexuels soient torturés, battus à mort ou jetés du haut des immeubles en terre d’Islam les dérange beaucoup moins que l’existence du seul état Juif dans moins d’1% du Proche-Orient.

L’origine de cet antisémitisme virulent associé à un combat pour l’hégémonie d’une idéologie politico-religieuse est complexe et mérite d’être abordée de façon factuelle, ce qui est impossible à travers un résumé par essence réducteur. Si je vous dis que le Nazisme a eu un grand rôle à jouer dans la naissance du nationalisme arabe de Palestine, et que ce même nationalisme, mort avant que d’avoir abouti avec la conquête de la Judée Samarie et Gaza par la Jordanie en 1948, est ressuscité en 1964 sous la pression de l’Union Soviétique pour sauver le panarabisme pantelant du président Nasser, cela ressemble à un slogan politique. Pourtant, ce sont des faits vérifiables et inscrits dans l’histoire.

Mais la haine antisémite gravée dans la pensée islamique remonte à Mahomet, lorsqu’après avoir été initié au monothéisme par les Juifs et les Chrétiens, il a voulu convertir les tribus qui l’avaient convaincu de l’existence d’un dieu unique à sa nouvelle religion, plagiat des précédentes. Leur refus a engendré des massacres relatés avec fierté dans les Hadiths, et une phrase a traversé les temps jusqu’à aujourd’hui : « khaybar khaybar ya yahud jaish muhammad saya’ud » (Khaybar Khaybar, O Juif, l’armée de Mahomet va revenir). Khaybar a été un lieu de bataille célèbre, à l’issue de laquelle Mahomet et ses sbires ont massacré la quasi-totalité des Juifs, converti leurs enfants à l’Islam et réduit leurs femmes et leurs filles en esclavage. Cette phrase est inscrite dans l’éthos palestinien, sachant que les dirigeants de l’OLP, du Fatah et du Hamas, tout en prétendant le contraire pour les premiers, n’accepteront jamais une paix négociée mais seulement une victoire par les armes conduisant à la destruction d’Israël. D’où le confit sans fin du Proche Orient dans le cadre d’une réécriture de l’histoire financée par les pétrodollars et portée par la peur du terrorisme, avec la complicité des Nations Unie, tributaires de leur majorité arabe et tiers-mondiste automatique et celle d’une Europe assoiffée de pétrole et paralysée par la peur.

En résumé vous avez deux mouvements parallèles lancés à la conquête du monde. L’Islamisme et le Marxisme. Leur avènement passe forcément par la destruction de l’occident, de sa culture, de ses richesses et de son histoire. Une fois encore, les Juifs en sont les boucs émissaires.

Doit-on avoir peur pour le futur de l’Occident ? Comment contrer ce « fascisme anti-occidental » rouge-brun-vert ?

C’est une inquiétude. Les sociétés blanches occidentales sont en train de se fissurer et risquent un jour d’être détruites non par des conquêtes extérieures, mais par implosion. Hitler disait « envoyez-moi un avocat des droits de l’homme, je l’accueillerai avec une mitraillette ». C’est un peu le mécanisme de déliquescence de nos sociétés que l’on voit à l’œuvre. D’un côté les partisans du « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil », qui se retrouvent à chanter des chansons de scout après chaque attentat terroriste, et de l’autre des idéologues cyniques, actifs et sanguinaires, contre lesquels nos démocraties, en l’état, ne font pas le poids.

Notre époque est la première durant laquelle des populations entières, par peur de perdre leur petit confort, et au nom d’un politiquement correct que le président Truman méprisait, prennent le parti de l’adversaire et se jugeant responsables d’une situation dont ils sont victimes. Cela par une réécriture de l’histoire. Celle de la guerre d’Algérie, par exemple, où les terroristes du FLN sont exonérés pour les atrocités qu’ils ont commises, tandis que les soldats du contingent français et leurs descendants doivent faire amende honorable devant une population immigrée qui a fui son pays d’origine, malgré les infrastructures admirables construites par la France et le pétrole du Sahara que De Gaulle a bien voulu abandonner.

Quelles que soient les ressources d’un pays, il faut un système cohérent, une volonté populaire commune, des dirigeants sincères et un niveau d’éducation suffisant pour les exploiter afin d’en partager les richesses. Les terres d’Islam sont incapables de produire de tels dirigeants mais seulement des systèmes autoritaires et des gouvernements corrompus. D’où cet exode massif d’émigrés économiques vers des pays que certains conspuent dès leur arrivée, partant du principe « qu’on leur a tout pris et qu’on leur doit tout ».

Je ne crois pas au « grand remplacement » comme le résultat d’une cabale qui ressemblerait au « Protocole des Sages d’Islam », mais plutôt comme celui de la lâcheté des leaders européens qui vivent dans la culpabilité post-coloniale et se sont laissés convaincre que l’ouverture des frontières à des millions d’immigrés soulagerait leur conscience tout en autorisant l’afflux d’une main d’œuvre nécessaire. J’observe ce phénomène avec un certain dégout, car leur philosophie se résume à « nous avons besoins d’immigrés pour ramasser nos poubelles et payer nos retraites ». En cédant à leur tendance paternaliste d’arrivistes bobos, ils ont ouvert les portes à une véritable invasion d’individus dont un grand nombre ont été élevés dans l’idée que la colonisation a été la source de leur malheur et que tout leur est dû. Les Espagnols, Portugais et Yougoslaves qui constituaient le creuset de l’immigration jusqu’aux Trente Glorieuses préféraient sans doute leur pays d’origine à la France, mais n’arrivaient pas à Paris avec un esprit revanchard. Les deux migrations ne sont pas comparables, ne serait-ce que sur le plan religieux et culturel.

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source 1: https://www.valeursactuelles.com/monde/del-valle-le-fascisme-anti-occidental-supremacistes-noirs-islamistes-et-extreme-gauche-decryptage-de-black-lives-matter-avec-pierre-rehov-partie-2-122386

source 2: https://www.dreuz.info/2020/08/06/le-fascisme-anti-occidental-supremacistes-noirs-islamistes-et-extreme-gauche-decryptage-de-black-lives-matter-avec-pierre-rehov-2eme-partie/

De Black Lives Matter au djihadisme, entretien avec Pierre Rehov, spécialiste franco-israélien de l’anti-terrorisme

Source : Valeurs Actuelles, et Dreuzinfo

Pierre Rehov est reporter de guerre, réalisateur de documentaires, chroniqueur dans la presse française, israélienne et américaine et romancier. Bien avant que le grand public n’entende parler de « Black Lives Matter » et même que n’éclatent les affaires Floyd aux Etats-Unis et Traoré en France, Rehov avait pressenti l’émergence de ce nouveau « fascisme anti-occidental » rouge-black-vert qui unit des suprématistes noirs, des islamistes et des mouvements d’extrême-gauche décidés à détruire de l’intérieur l’Occident judéo-chrétien.

Alexandre del Valle. Vous vivez entre les Etats-Unis et Israël et connaissez bien le fonctionnement des médias américains pour y avoir été souvent invité, comment expliquez-vous la gigantesque médiatisation autour du mouvement Black Lives Matter ?

Pierre Rehov. Officiellement, BLM serait un « mouvement décentralisé appelant à la désobéissance civile et à des manifestations pacifiques pour protester contre la violence policière que subissent les AfroAméricains ». Rien que de très louable, donc, si ce n’est que la réalité est sensiblement différente. L’organisation est en réalité née en 2013 après l’acquittement de George Zimmerman, un Latino accusé d’avoir tué Trayvon Martin, un Afro Américain qui s’était infiltré dans une résidence et l’avait agressé alors qu’il gardait la propriété. L’affaire serait restée un fait divers, puisqu’il s’agissait d’autodéfense, si des politiciens tels qu’Élisabeth Warren et Pete Buttigieg (Démocrates) ne s’en étaient emparés, suivis par des médias de gauche hystériques. Le BLM s’est agrandi en 2014 après la mort de Michael Brown et Eric Gardner, tous deux tués par des policiers blancs au cours d’une arrestation. Dans les deux cas, la justice américaine a suivi son cours normal et a exonéré les policiers des charges de meurtre et de déni de droits civiques, tandis que politiques et médias montaient les affaires en épingle. N’oublions pas que le système judiciaire américain fait appel à des simples citoyens, interviewés et retenus par les deux parties, avant de participer à un grand jury, dont le verdict est retenu par un juge professionnel. Difficile d’accuser un grand jury de sentence partisane.

Mais l’idéologie de combat est rarement ancrée dans les faits. Dès lors, le mouvement s’est répandu avec la rapidité d’une trainée de poudre dans l’ensemble des Etats Unis et, bientôt, du reste du monde, en voulant imposer l’idée que les USA sont un pays raciste où les Noirs sont systématiquement la cible de violences policières et de discrimination. Ce qui était encore vrai dans les années soixante mais est totalement faux aujourd’hui.

Je vous donne quelques chiffres intéressants qui vont dans le sens inverse de la doxa BLM. Par exemple, en 2018, il y avait 52 Afro-Américains élus au Congrès, soit une représentation de 12%, égale au pourcentage de Noirs Américains. Parmi les 100 agglomérations américaines les plus importantes, 38 avaient un maire noir en 2017, tandis que les municipalités de 57,1% des villes de plus de 40.000 habitants, sans majorité noire, étaient également tenues par des personnes de couleur.

En 2018, 399 Blancs, 148 Latinos et 209 Noirs ont été tués par des policiers. Selon le FBI, en 2014, 90 % des homicides contre des Noirs ont été perpétrés par d’autres Noirs. Ces dernières statistiques représentent la réalité d’un terrain où la criminalité est souvent plus importante – comme en France d’ailleurs – au sein des minorités, mais sont loin d’illustrer un climat foncièrement raciste. Ce sont les chiffres qui font l’histoire et pas les mouvements de foule instrumentalisés à des fins politiques. Les chiffres sont clairs. On ne vote pas pour des Noirs quand on est raciste et l’on ne peut non plus affirmer qu’un pays dirigé pendant 8 ans par Obama est globalement raciste.

Est-ce donc le fruit d’une manipulation de la part de forces d’extrême-gauche qui tentent d’instrumentaliser les minorités dans une logique révolutionnaire, puis de relais au sein des démocrates ?

L’une des fondatrices de BLM, Patriss Culors, a avoué que le mouvement découle d’une organisation marxiste visant à remplacer l’économie américaine par un système de type soviétique ou maoïste. Je ne peux que la citer : « Alicia et moi [Alicia Garza, 39 ans, conseillère stratégique du BLM] sommes des Marxistes bien entrainés et nous essayons de créer un mouvement qui pourrait être utilisé par beaucoup, beaucoup, de potes de couleur. » Il ne s’agit donc plus de défendre une minorité contre une forme hypothétique de « racisme », mais bien de changer fondamentalement un système par l’instrumentalisation d’incidents iconisés. Assez curieusement, ce sont pour la plupart des Blancs qui participent à ce mouvement, certainement mus par ce fameux « Complexe occidental » que vous décrivez si bien dans l’un de vos essais. Ce qui conduit à des situations absurdes, où des policiers Noirs font face à des émeutiers Blancs affirmant défendre la cause des Noirs tandis que d’autres Noirs s’insurgent contre un mouvement qu’ils estiment ne pas les représenter. Il y a même des témoignages de policiers noirs expliquant que dans certaines manifestations BLM, il y a plus de noirs du côté des policiers que des manifestants.

Nous vivons à une époque de communication globale, où les réseaux sociaux ont majoritairement remplacé les courants d’information officielle. Le peuple, aujourd’hui, participe à l’information davantage qu’il ne la subit et chacun espère obtenir son quart d’heure de gloire ce qui entraine une surenchère dans l’interprétation des faits. Le Marxisme, qui est à mon sens l’exutoire de la médiocrité conduisant à l’échec dans un système fondé sur le mérite – à l’exception, bien sûr, de quelques intellectuels revanchards ou utopistes – ne peut fonctionner, comme l’a exprimé son fondateur, qu’après une phase de dictature, celle du prolétariat. Dans les périodes de grande inquiétude et de frustration sociale, l’humain a tendance à préférer la sécurité d’un système dictatorial pseudo égalitaire à la responsabilité individuelle découlant de la liberté. Ce réflexe est à la source de tous les fascismes.

Le capitalisme original, tel qu’inventé par Adam Smith, avait pour but de créer des richesses partageables par multiplication des opportunités. J’aurais tendance à dire que le monde de la finance l’a perverti en créant de l’argent stagnant au lieu de créer des richesses, mais c’est un autre débat. A l’inverse, l’utopie marxiste surfe sur la déresponsabilisation individuelle au profit de la responsabilité collective, en partant du concept attractif mais irréalisable de « à chacun selon ses besoins » remplaçant « à chacun selon ses mérites ». Il s’agit de mettre du charbon dans les wagons pour les chauffer, au lieu de les mettre dans la locomotive pour faire avancer le train… et chauffer les wagons. C’est sur cette vague de mécontentement, de crainte pour l’avenir, d’utopie de changement, que surfe BLM en utilisant l’étiquette de l’antiracisme pour faire avancer son véritable agenda.

Les Démocrates et leur candidat Joe Biden sont-ils prêts à risquer le chaos en soutenant les BLM et donc des ennemis intérieurs puis en prenant des mesures défavorables à l’économie américaine (et donc mondiale) juste pour affaiblir Donald Trump et gagner la présidentielle ?

Hélas oui. Novembre 2020 approche et la crise sanitaire née en Chine leur a donné une opportunité formidable, à laquelle s’est ajoutée celle autour de la mort de George Floyd. Et comme le disait Obama : « Il ne faut jamais rater l’occasion de tirer avantage d’une crise. » Les Démocrates ne se sont jamais remis de la défaite d’Hillary Clinton. Ils ont donc utilisé tous les moyens mis en place par Obama (l’Etat Profond dénoncé par le président Trump) pour renverser les résultats d’une élection démocratique et n’ont jamais hésité à promouvoir le pire, sachant que leurs mensonges et manipulations seraient colportées comme paroles d’Evangile.

L’explication du succès de BLM devient simple quand l’on connaît les stratégies à la limite de la légalité visant à empêcher une nouvelle victoire des Républicains. Les avancées de ces derniers sous Trump (économie, sécurité et sociétal) étant spectaculaires, et les diffamations systématiques des Démocrates puis leurs tentatives d’impeachment (pourtant soutenues par la quasi-totalité des médias) n’ayant pas abouti, il ne leur restait qu’à ralentir l’économie par tous les moyens pour faire grandir le nombre de mécontents (le fameux « freiner la croissance » cher aux écologistes). Le Covid19 et les émeutes BLM ont été instrumentalisés dans ce but, avec le soutien indéfectible des médias aveuglément acquis à la machine démocrate, tel le New York Times et le Washington Post.

Il est vrai que Joe Biden, personnage sans envergure, a par lui-même peu de chances de gagner. Il traine plusieurs casseroles et est incapable de remplir un centième de stade lors de ses rares apparitions publiques, alors que le Président Trump rameute des foules innombrables. Sa famille, impliquée dans des scandales financiers, semble aussi corrompue que des Ayatollahs…

La seule façon pour les Démocrates de gagner les élections étant de détruire Trump, ils ont tout essayé après avoir espionné sa campagne en 2016. L’affaire de la collusion avec la Russie durant la présidentielle s’est avérée un dossier monté de toutes pièces et a révélé un véritable panier de crabes au sein du FBI, de la CIA et du ministère de la justice. Le rapport Mueller a totalement exonéré Trump, alors que d’énormes pressions, parfois inconstitutionnelles, ont été exercés sur des témoins pour le faire condamner. Il y a eu l’affaire de l’actrice porno soutenue par son avocat marron. Récemment, les Démocrates, majoritaires au Congrès, ont lancé contre lui une procédure d’Impeachment pour une conversation avec le président ukrainien évoquant la corruption du fils Biden…

Existe-t-il des risques de guerre civile aux Etats Unis ou est-ce un délire de complotistes et d’alarmistes ? N’est-ce pas également culotté de voir les Démocrates ex-partisans de l’esclavage récupérer les BLM ?

D’un côté, tous les moyens semblent avoir été mis en oeuvre pour parvenir à une situation de fracture dans laquelle l’auto proclamé « camp du bien » s’arroge tous les droits d’humilier, d’insulter, de dénoncer, voire de faire violence à tout individu qui ne participerait pas à ce qui ressemble de plus en plus à une révolution. De l’autre, les classes moyennes, les ouvriers, la majorité silencieuse, ne semblent pas se reconnaître dans ce mouvement dès lors qu’il devient violent.

Or, contrairement à ce que les médias partisans voudraient faire croire, BLM et son quasi-jumeau Antifa sont des organisations violentes qui prônent l’insurrection civile pacifique jusqu’au moment où leur objectif n’est pas atteint. C’est ce qu’a indiqué le leader newyorkais de BLM, Hawk Newsome, dans une interview de Martha MacCallum au cours d’une manifestation en faveur de George Floyd : « Si ce pays ne nous donne pas ce que nous voulons, alors nous détruirons et remplacerons le système. »

Les Américains sont-ils prêts à s’entretuer comme lors de la guerre de sécession ? Il s’agissait à l’époque d’abolir l’esclavage (soutenu, il faut le rappeler, par les Démocrates opposés aux Républicains abolitionnistes avec Abraham Lincoln), ce qui entrainait un changement économique fondamental mal vécu dans les Etats sudistes. Aujourd’hui, le débat tourne autour d’actes racistes ponctuels qui n’affectent pas davantage les USA que la plupart des pays européens et s’exercent souvent dans les deux sens, même si le racisme anti-blancs n’y est pas reconnu comme tel.

BLM vend de l’illusion. Antifa agit en réalité comme une organisation fasciste. Les valeurs se sont inversées et rien n’est vraiment plus clair. L’un des camps remet carrément en question la constitution de 1786, fondement de l’identité américaine, et voudrait réécrire l’histoire, avec une forme d’autoflagellation qui confine à l’infamie. Toutefois, les Américains ne se sont jamais battus pour s’autodétruire et même si les universités produisent des progressistes et des socialistes parmi les héritiers des classes privilégiés, leur discours reste marginal dans un pays qui a peut-être à rougir de ses origines mais pas de son développement.

Enfin, il y a la « cancel culture » qui est le cran supérieur du politiquement correct : un récent sondage montre que la majorité des Américains ont peur désormais d’exprimer leur opinion, que ce soit les Démocrates ou les Républicains — sauf l’extrême gauche — mais courber le dos et raser les murs ne correspond pas à la mentalité américaine. Je pense que les Américains finiront par se révolter contre cette oppression comme ils se sont révoltés contre le politiquement correct. Ce sera une “guerre civile culturelle”. Je ne crois donc pas à une guerre civile classique, même si les élections présidentielles de novembre pourraient produire l’étincelle qui mettrait le feu au baril de poudre…

Comment expliquez-vous l’évolution radicale de la cause noire, passée d’un Martin Luther King pacifique et combattant tous les racismes, y compris l’antisémitisme, à celle des héritiers les plus radicaux de Malcolm X et de la Nation de l’Islam, à la judéophobie décomplexée ?

L’assassinat de Martin Luther King a déstabilisé le mouvement des droits civiques qui était, lui, pacifique et a pavé la route des dissidents partisans de l’insurrection armée. C’est ainsi que l’on a vu apparaître sur le devant de la scène des personnalités telles que Louis Farrhakan, Angela Davis, Malcolm X, Stokely Carmichael ou Jesse Jackson. N’étant pas les héritiers de la philosophie pacifiste de Gandhi, comme avait pu l’être le pasteur King, ils ont prôné au contraire la violence comme réponse à ce qu’ils considéraient comme une violence d’Etat. Mais il y a un autre facteur non négligeable, c’est l’influence de l’Islam sur les communautés noires. Dans sa volonté expansionniste, conquérante et dominatrice, l’Islam politique (que je distingue de l’Islam religieux et relativement pacifique) a su adopter les méthodes qui ont fait leurs preuves dans l’avènement des fascismes du XXème siècle : violence, propagande et aides sociales… Le bâton et la carotte. Il n’y a rien de nouveau quand l’on sait que les deux premiers djihads ont conquis le Moyen Orient, une partie de l’Asie et l’Andalousie en utilisant des méthodes similaires. A choisir entre la mort, la torture, l’esclavage ou la possibilité de prospérer, les peuples colonisés par l’Islam ont toujours choisi ce qui leur était favorable. De la même manière, l’Islam a su se répandre dans les communautés noires américaines en affirmant être une alternative au système, en diffusant des aides sociales dans les secteurs les plus défavorisés, et en établissant des secteurs de domination locale, notamment dans les prisons. Lorsqu’une communauté est en échec, le premier réflexe est d’accuser l’autre de ses propres malheurs au lieu d’endosser une part de responsabilité.

Est-ce vrai que Louis Farrakhan, dont le mouvement soutient les BLM aux Etats-Unis et les comités Traoré en France, a le surnom de « Hitler noir » ?

Le leader de La Nation de L’Islam, Louis Farrhakan, est fondamentalement antisémite comme la plupart des musulmans radicaux. Il l’a exprimé à de nombreuses reprises. En 1972, il affirmait que « les Juifs contrôlent les médias ». En 1984 il a dit que « Hitler était un très grand homme ». En 1995, il a lancé au cours d’un discours que « vous (les Juifs) êtes la synagogue de Satan, et vous avez enroulé vos tentacules autour du gouvernement américain, vous trompez et vous envoyez cette nation en enfer ». Antisémite, il l’était encore et homophobe par la même occasion lorsqu’il aboya, en 2007, que c’étaient « les méchants Juifs qui font la promotion du lesbianisme et de l’homosexualité ». Et le 4 juillet dernier, il s’exprimait avec la même haine en affirmant qu’il avait « exposé ce Juif satanique » et qu’il était ici pour « leur dire que leur temps était écoulé, que leur monde était fini ». Entretemps, il s’était également permis de traiter les Juifs de « termites »…

Son antisémitisme affirmé est aussi une façon de rassembler les troupes autour d’un ennemi commun dont les succès sont montés en épingles, déformés, et inscrits négativement dans l’inconscient collectif. Les Juifs sont donc, une fois de plus, les boucs émissaires d’une organisation qui a compris que la haine est plus fédératrice que l’amour et la promesse de prospérité. Ce qui conduit à cette vague honteuse de hashtags dénonçant des privilèges juifs hypothétiques. Les Juifs seraient des « blancs privilégiés responsables de tous les malheurs du monde » selon l’artiste Hip Hop « Professeur Grif » interviewé par Nick Cannon. Ce dernier a d’ailleurs lui-même affirmé que les « vrais » hébreux étaient Noirs. Quant à la figure emblématique du rap, Ice Cube, il s’est fait photographier devant une fresque exhibant une quantité de « memes » antisémites. Étonnamment, c’est une communauté bénéficiaire depuis des décennies de la ségrégation positive (quotas de Noirs imposés dans les Universités et dans les arts) qui a choisi comme cible une communauté qui n’en a jamais bénéficié et qui l’a beaucoup aidée par le passé.

Pouvez-vous donner quelques exemples ?

Commençons par la « lettre sur l’abolition de la traite de noirs » publiée au XIXème siècle par Granville Sharp et William Wilberforce sur la base des traditions juives anti esclavage remontant à Moïse et à la sortie d’Egypte du peuple hébreu. L’ouvrage anti-esclavagiste du rabbin M. Mielziner, traduit de l’allemand, a eu un succès retentissant aux USA lors de sa publication en 1859. Des Juifs immigrés tels que Theodore Viener, Jacob Benjamin et August Bondi ont fait partie des premiers combattants aux côtés de l’abolitionniste John Brohn au Kansas. Nathan Meyer Rothschild a financé une partie des 20 millions de livres sterling versés par le gouvernement britannique pour « compenser la perte de main d’œuvre » de l’industrie des plantations. Sans cette « rançon », les exploitants refusaient de libérer leurs esclaves. Le mécène Julius Rosenwald, président du géant Sears de 1927 jusqu’à sa mort en 1932, a lancé et en partie financé un programme social incluant la construction de 5000 écoles décentes réservées aux Afro-Américains dans tout le Sud des Etats Unis. Ces établissements, baptisés « Ecoles Rosenwald » auraient permis l’éducation d’un tiers de la population noire. Il y a des centaines d’autres exemples, plus récents, ne serait-ce que Bernie Sanders qui a bâti une partie de sa carrière politique sur une posture antisioniste bon teint et soutient BLM dans toutes ses interventions.

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