A NE PAS MANQUER
Merci à Dominique Schwander
A NE PAS MANQUER
Merci à Dominique Schwander
Michel Garroté - Le jeudi 23 février 2017 a eu lieu à Paris une table ronde sur le thème du patriotisme chrétien, table ronde organisée par le Site Internet, chrétien et français, 'Aleteia'. Alexandre Meyer, rédacteur en chef d’Aleteia, a animé cette table ronde, à laquelle ont participé, l'écrivain et historien Camille Pascal, le philosophe Thibaud Collin, l'évêque Mgr Luc Ravel et l'entrepreneur Jean-Marc Potdevin.
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Dans le cadre de cette table ronde, le philosophe français Thibaud Collin a donné sa vision chrétienne de la Patrie et du patriotisme, vision que je ne partage pas à 100% et dont je publie cependant ci-dessous quelques extraits adaptés (les liens vers les propos de Thibaud Collin, parus sur Aleteia et cités par Le Salon Beige, se trouvent en bas de page du présent article).
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Le philosophe français Thibaud Collin déclare notamment (extraits adaptés ; voir liens vers sources en bas de page) : "Les donneurs de leçons ont toujours existé, surtout lorsqu’ils prétendent intervenir au for interne et décréter qui sont les bons chrétiens et qui sont les hypocrites qui utilisent le christianisme à des fins politiques. La réelle question est l’articulation entre patriotisme et foi chrétienne, et, de là, entre la nature et la grâce".
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Thibaud Collin précise : "Peut-on aimer sa patrie sans tomber dans l’idolâtrie ? Et si oui, alors comment concevoir d’aimer mesurément ? Non, le patriotisme n’est pas, comme tel, de l’idolâtrie. Et oui, l’amour de la patrie se rattache au quatrième commandement, l’amour dû à ses parents. La patrie, comme les parents, est médiatrice des dons naturels et parfois surnaturels. On aime avec mesure quand on aime, en respectant, l’ordre des choses et des personnes, institué par Dieu, avec sagesse".
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Thibaud Collin estime : "Qu’ont dit les philosophes chrétiens sur le patriotisme ? Ces réflexions ont-elles encore un sens aujourd’hui ? Le patriotisme n’est pas, comme tel, une vertu chrétienne, même s’il doit être assumé, comme toutes les vertus humaines, par la charité théologale. Donc, toute la tradition philosophique en parle, les chrétiens comme les païens. Ces réflexions, ont, bien sûr, d’autant plus de poids aujourd’hui, dans un monde dématérialisé, et, de plus en plus, hors sol", ajoute le philosophe Thibaud Collin (fin des extraits adaptés ; voir liens vers sources en bas de page).
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Introduction & Adaptation de Michel Garroté pour https://lesobservateurs.ch/
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Sources :
http://fr.aleteia.org/2017/02/22/thibaud-collin-lamour-de-la-patrie-se-rattache-au-quatrieme-commandement-lamour-du-a-ses-parents/?ru=f1580cf84600b2c0dd2a73fc89cefb5f
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2017/02/le-patriotisme-nest-pas-de-lidol%C3%A2trie.html
Par Pascal Décaillet
Une mentalité de commis-voyageurs. Au plus haut niveau de notre pays. Une tyrannie du commerce extérieur qui, sous prétexte qu’un franc sur deux est gagné à l’étranger, tyrannise notre diplomatie. Ce qu’on fait pour nos exportateurs, on n’en fait pas le dixième pour nos paysans. Sous l’impulsion du PLR, qui tient à la fois nos Affaires étrangères et notre Economie, tout est organisé, en Suisse, pour la plus grande facilité de ceux qui font des affaires à l’étranger, sans contrepartie pour ceux qui, ayant choisi de demeurer attachés à un sol qu’ils aiment, labourent et produisent, travaillent à la qualité du terroir suisse, respectent l’environnement, nourrissent notre population. Toute la lecture de nos relations avec l’Europe est à placer dans ce contexte-là, qui procède de choix politiques très précis, dictés par une idéologie plus que jamais au pouvoir à Berne : celle du néo-libéralisme. D’abord les marchés, ensuite la patrie.
Suite
Je vous adresse mes félicitations pour vos 100 ans d'existence et vous remercie pour votre infatigable engagement en faveur d'un régime libéral de la propriété. L'Association suisse des propriétaires fonciers (APF) n'est pas seulement une organisation de défense des intérêts des propriétaires d'immeubles, mais aussi le lobby qui défend une Suisse libérale. Vous vous battez pour préserver nos valeurs les plus importantes. Vous défendez les fondements de notre succès.
Nous sommes ici à l'endroit où la Suisse a été fondée. C'est pourquoi j'aimerais mettre l'accent sur trois points essentiels. Tout d'abord, l'importance de notre système libéral. Ensuite, la relation émotionnelle que nous avons avec notre propre logement, qui représente pour nous une parcelle de notre patrie. Enfin, une comparaison visuelle nous aidera peut-être à comprendre les problèmes politiques actuels avec davantage de bon sens.
Dans la politique de tous les jours, on oublie quelquefois pourquoi notre pays se porte aussi bien. C'est dangereux, car nous en arrivons à oublier nos points forts et à ne pas assez en prendre soin. J'ai souvent la désagréable impression que nous scions les piliers de notre succès et de notre prospérité.
Notre Etat de droit libéral constitue une des clés de notre réussite. Nous lui devons trois choses :
Premièrement, la liberté de nous épanouir. C'est la condition pour que les gens osent entreprendre des choses. C'est ce qui permet l'innovation et le progrès.
Deuxièmement, la sécurité juridique. C'est ce qui donne à notre pays la stabilité et la prévisibilité. C'est seulement à cette condition que les gens sont prêts à investir de l'argent dans notre pays.
Troisièmement, la propriété privée. C'est grâce à elle que nous pouvons apprécier les fruits de notre travail. C'est de là que viennent la motivation et l'envie d'accomplir quelque chose.
Pour beaucoup d'entre nous, être propriétaire de son logement représente peut-être le fondement de la liberté de la propriété. C'est un objectif pour lequel un grand nombre de nos concitoyens consacrent beaucoup d'efforts. Ils économisent de l'argent, ils travaillent dur et suivent des formations complémentaires pour pouvoir monter les échelons et faire carrière. Tout cela pour pouvoir réaliser un jour leur rêve d'avoir leur propre foyer.
C'est ainsi que les impulsions qui en découlent entraînent le moteur de l'économie nationale, Quand vous vous engagez en tant que membres de l'APF en faveur de la propriété privée du logement, vous ne défendez pas seulement les intérêts particuliers des propriétaires fonciers, vous défendez les piliers de notre système libéral. Vous contribuez au succès économique de la Suisse.
L'APF a été fondée il y a un siècle, à une époque où notre système libéral était fondamentalement remis en question par les partis de gauche. Les théories socialistes étaient à la mode et la révolution de 1917 en Russie leur donna un élan supplémentaire. Quelques années seulement après la fondation de votre association, certains membres de la gauche radicale, organisés sous l'appellation de Comité d'Olten, tentaient de renverser le système politique de notre pays. Leur but était d'arriver au pouvoir par la force, notamment en organisant une grève générale.
On pourrait croire qu'entre temps, tout le monde a pu voir à quoi conduit le socialisme réel. Or, cela ne semble pas être le cas. Vous venez de défendre la propriété privée contre l'initiative concernant l'impôt sur les successions. Croyez-moi, les attaques contre la liberté de la propriété vont se poursuivre. Voilà pourquoi, aujourd'hui comme il y a cent ans, nous avons besoin de l'Association suisse des propriétaires fonciers. Le combat pour défendre nos valeurs continue.
J'en arrive au deuxième aspect : la dimension émotionnelle de la propriété du logement.
Posséder une maison ou un appartement, c'est beaucoup plus qu'un placement financier ou une prévoyance vieillesse coulée dans du béton. La plupart d'entre nous ont besoin d'un foyer qui leur donne un sentiment de sécurité et d'intimité. Nous avons envie d'avoir notre petit royaume, une parcelle de patrie qui nous appartient, où nous pouvons faire ce que nous voulons, où nous nous sentons bien. En un mot, où nous sommes chez nous.
Grâce à cela, nous avons également un lien étroit avec notre commune de domicile. En effet, celui qui achète un logement a envie de rester. Il est donc davantage disposé à s'impliquer, que ce soit dans son quartier ou dans la commune. Nous avons ainsi des citoyens qui s'engagent, qui s'intéressent à la qualité de vie de leur village ou de leur ville. La propriété du logement joue donc aussi un rôle important pour notre démocratie directe. Je suis convaincu qu'un nombre élevé de logements en propriété est dans l'intérêt de notre pays.
Toutefois, je me fais du souci. Je crains qu'à l'avenir, seuls quelques-uns de nos concitoyens pourront réaliser leur rêve de devenir propriétaires d'une maison ou d'un appartement. En effet, il faut voir la réalité en face. Si notre population, en raison de l'immigration, continue de croître, si 80 000 étrangers environ viennent s'établir chez nous tous les ans comme c'est le cas actuellement, nous connaîtrons inévitablement une hausse de la demande en logements, ce qui entraînera une augmentation des prix. Indépendamment du fait que se crée ou non une bulle immobilière, que le marché se chargera à nouveau de corriger, une telle croissance de la population se traduit toujours par une tendance à la hausse des prix.
A première vue, il s'agit là pour vous d'un phénomène réjouissant, car cela signifie aussi un accroissement de votre fortune. Néanmoins, aussi longtemps que vous utilisez votre maison ou votre appartement pour vos propres besoins, vous ne pouvez pas en profiter. Et si vous vendez votre logement, vous devrez en trouver un autre. Vous serez alors, comme acheteurs ou locataires, frappés à votre tour de plein fouet par la hausse des prix. Donc, à moins d'être propriétaire d'un grand nombre d'immeubles, il s'agit là d'un jeu à somme nulle.
Cette tendance est plus grave encore pour tous ceux qui aimeraient bien acheter un appartement ou une maison. Beaucoup verront leur rêve s'envoler si la croissance démographique que nous connaissons se poursuit à cause de l'immigration et si les prix continuent à prendre l'ascenseur. Ce sont surtout les jeunes qui économisent longtemps pour pouvoir s'acheter un logement, mais les prix montent plus vite que ce qu'ils arrivent à épargner. C'est une conséquence de l'immigration dont on évite volontiers de parler.
On ne doit pas sous-estimer ce que cela signifie, pour des jeunes, de devoir renoncer à leurs rêves. Pour beaucoup d'entre eux, c'est leur qualité de vie qui diminue. Cela a des répercussions, tant sur le plan social que politique.
Il y a un dernier point que j'aimerais aborder. Habiter signifie aussi vivre ensemble. Nous avons des colocataires ou des voisins. C'est pour cela qu'on utilise souvent le terme de « maison » comme métaphore.
Pour illustrer mes propos, je vais prendre un exemple tiré de l'actualité. Cet été, pendant la phase critique de la crise grecque, j'ai souvent entendu cette phrase : « Nous construisons ensemble la maison européenne ». C'est peut-être vrai, mais alors comment appelez-vous une maison dans laquelle on n'est pas libre d'entrer ni de sortir, comme on a pu le constater dans le cas de la Grèce... ?
Les métaphores sont une chose délicate. Elles fonctionnent plus ou moins selon la situation. Et même si elles ne reflètent peut-être pas entièrement la réalité, elles ont souvent une part de vérité.
Dans tous les cas, le parallèle entre le foyer et la patrie ne peut pas être nié. Il s'agit de la certitude d'être quelque part chez soi. Même si la Suisse n'est pas votre petit royaume, elle représente votre démocratie directe, l'endroit où vous avez le droit de participer à la marche des affaires et où, comme citoyens, vous êtes le souverain, l'autorité la plus élevée du pays.
Il est possible de continuer la comparaison : dans votre maison ou votre appartement, c'est vous qui décidez avec qui vous cohabitez. Bien entendu, vous n'allez pas vous emmurer. Vous aimez certainement recevoir des invités, mais c'est vous qui choisissez qui et quand. Et vous attendez d'eux qu'ils se comportent bien, sinon vous les mettez à la porte.
Ici, la comparaison ne fonctionne plus très bien. J'ai l'impression que, contrairement à ce qui vaut chez vous à la maison, en Suisse, c'est Journée portes ouvertes 365 jours par an....
En tant qu'Etat, nous comptons sur un système, sur les accords de Schengen et de Dublin, qui ne fonctionnent pas très bien. C'est un peu comme si vous habitiez un immeuble collectif et que vous laissiez ouverte la porte de votre appartement tout en sachant que la serrure de la porte d'entrée du bâtiment est défectueuse.
Je vais résumer brièvement mes propos :
Premièrement : la propriété du logement est un élément central de notre système libéral. C'est à ce système que nous devons notre succès, notre prospérité et notre qualité de vie.
Deuxièmement : pour beaucoup d'entre nous, la propriété du logement est une affaire émotionnelle. Il s'agit d'acquérir une parcelle de notre patrie. Si la tendance actuelle se poursuit, la Suisse comptera bientôt 10 millions d'habitants. Il y aura moins de place pour tout le monde et les logements seront toujours plus chers. Beaucoup de jeunes devront abandonner leur rêve de devenir un jour propriétaires.
Troisièmement : réfléchissez de temps en temps à la métaphore de la maison suisse. Comme propriétaires, vous voulez décider vous-mêmes de qui peut entrer et sortir de chez vous. Et vous savez aussi que comme la place disponible est limitée, vous ne pouvez pas accueillir le monde entier.
Je vous souhaite à toutes et à tous de pouvoir profiter longtemps de votre propriété, qu'il s'agisse d'une maison ou d'un appartement, et j'espère que l'APF continuera à faire entendre sa voix clairement en faveur d'une Suisse libérale !
DDPS Communication
Schwanengasse 2
CH - 3003 Berne
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