Die Weltwoche: Nous devons boucler le détroit de la mort en Méditerranée. Ainsi nous sauvons des vies et agissons éthiquement.

La frontière sud de l'Europe est ouverte comme un moulin à vent. La forteresse Europe n'existe pas. L'an dernier, 220 000 migrants illégaux ont débarqué sur les côtes italiennes. Cette année, l'Allemagne table, à elle seule, sur un doublement des demandes d'asile qui passeraient à 500 000. Personne ne se sent responsable de la protection des frontières extérieures, ancrée dans la Constitution. Les Italiens savent que les migrants clandestins préfèrent aller dans les pays riches du Nord et les mettent dans des trains, sans les enregistrer. «Les réfugiés disparaissent», nous a récemment déclaré avec force gestes un diplomate romain charmant. Au fond, tout le monde le sait, mais personne n'ose le dire. Ce qui se joue ici est un abus gigantesque de notre droit d'asile par des réfugiés économiques illégaux. C'est une violation du droit de grande envergure, tolérée par les autorités. Le Règlement de Dublin sur les réfugiés ne marche pas. Dans une Europe des frontières ouvertes, les Italiens surchargés ne sont pas incités à mettre en œuvre les exigences bureaucratiques de Bruxelles. De toute manière, il est illusoire d'engager des procédures d'asile ordinaires lorsqu'affluent des centaines de milliers de migrants.

Jeunes Noirs

L'absurdité se lit sur les images et dans les statistiques. Les médias parlent de «réfugiés de guerre en provenance de Syrie». Sur les écrans de télévision, nous voyons en revanche des navires chargés de jeunes Noirs. Les politiciens veulent nous faire croire qu'il ne s'agit que de personnes persécutées venant du Proche-Orient. Selon les chiffres actuels, nous constatons que le groupe de demandeurs d'asile qui augmente le plus rapidement en Suisse est celui des Kosovars, tandis que l'armée suisse et la Bundeswehr sont censées faire régner l'ordre dans leur pays aux frais de nos contribuables.

Impitoyable, l'État de droit sort ses griffes contre les auteurs d'infractions routières et les fraudeurs du fisc. Mais pour fermer les frontières extérieures aux immigrants illégaux, la tolérance ne connaît presque pas de limite.

L'asile, hier et aujourd'hui

Notre droit d'asile moderne est né de la Seconde Guerre mondiale. Il a été créé, après les génocides du siècle dernier commis par les Allemands, les Russes, les Chinois et les Turcs, spécifiquement pour des individus persécutés. Il n'a pas été conçu comme sas d'entrée pour les masses qui veulent échapper à la misère économique et politique de leurs pays d'origine pour des raisons compréhensibles, mais justement non légales. Au titre de l'asile, des millions de personnes vont bientôt prendre le chemin du Nord si nous n'avons pas finalement la force de faire respecter nos lois. Chaque réfugié parvenu en Europe appelle avec son portable des amis et des parents qui le suivront dès que possible. Que faut-il faire?

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