Mathieu Bock-Côté – La Révolution racialiste – débat (1h:02)

Débat sur la cancel culture et l'idéologie woke.

Résumé Albert Coroz: Pour Maboula Soumahoro, professionnelle du racisme anti-noir occidental, pour Eric Fassin, ces termes sont des fantasmes, des armes polémiques. Intersectionnalité, woke, cancel, études de genre... pour Maboula, toutes ces choses n'existent pas.
Chez les Blancs, il n'y a que le racisme qui est réel.

Marc Weizmann et Mathieu Bock-Côté dénoncent ces dérives bien réelles. Être en contradiction avec le discours dominant, c'est être accusé de haine, amenant sur soi ostracisme, mise à mort sociale et professionnelle, bannissement politique, totalitarisme intellectuel.
Le masque vertueux du culte des minorités crée l'intolérance et la division de la société.

Et pour la jolie journaliste (?) métisse, le terme woke, c'est le nouveau synonyme pour "cool". Les jeunes, la nouvelle génération revendique être woke, car la jeunesse actuelle est éveillée face aux problèmes de race, de climat, de féminisme et des minorités…

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citation, Maboula Soumahoro

Réponse:

Le Wokisme : Lorsque la gauche manipule les mots pour mieux détruire l’homme blanc

Par MATHIEU BOCK-CÔTÉ

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Tout le pouvoir du wokisme tient dans sa manipulation orwellienne du langage: il invente une novlangue diversitaire qui fonctionne à la manière d’un piège idéologique. La stratégie du wokisme est transparente, et même revendiquée, dans certains cas: il s’agit de s’emparer d’un mot frappé d’une universelle réprobation et de lui coller une nouvelle définition, que l’on dira scientifiquement validée, parce qu’elle sera légitimée par les militants déguisés en experts qui sévissent dans les départements de sciences sociales.

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Trop souvent, des commentateurs ou des observateurs de bonne foi se laissent berner. Horrifiés à bon droit par la signification traditionnelle de ces mots, ils ne se rendent pas compte qu’ils ne renvoient plus à la même réalité.

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Journaldequebec.com

Nos remerciements à Mac Guffin

Mathieu Bock-Côté : L’Écosse et la police de la pensée

Humza Yousaf est le ministre écossais de la Justice. Et il s’est engagé dans une lutte contre les « propos haineux » en proposant un projet de loi très ambitieux, le « Hate Crime and Public Order (Scotland) Bill ».

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Dans cet esprit, Humza Yousaf entend contrôler les conversations privées dans les maisons.

Sa théorie ? Pourquoi ce qui est interdit à la tribune, au restaurant ou au pub devrait être autorisé dans une demeure privée ?

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Humza Yousaf entend ainsi créer les conditions d’une délation généralisée des conversations privées qui pourraient heurter la sensibilité des groupes jugés minoritaires par l’idéologie dominante. 

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Journal de Montréal

Mathieu Bock-Côté : «Les faux-fuyants sont de retour»

 Une semaine après l’attentat islamiste qui a frappé Samuel Paty, le parti du déni ne chôme pas et les mécanismes habituels de neutralisation symbolique se sont réenclenchés.

Pendant quelques jours, on a voulu y croire. Qu’il s’agirait de l’attentat sanglant de trop. Que la décapitation de Samuel Paty marquerait définitivement les consciences. Qu’on ne chercherait plus à relativiser le danger de l’islamisme. Qu’on serait intraitable non seulement envers les terroristes, mais aussi envers la cinquième colonne qui les soutient. L’illusion n’aura pas duré.

Le parti du déni ne chôme pas, n’a même pas été capable de se garder une petite gêne, et s’est remis à mettre en garde contre la récupération de l’événement par «l’extrême droite», dont il ne faudrait pas faire le jeu. L’esprit collabo a de l’avenir. Pour certains, la trahison est un métier. Un métier subventionné.

En moins d’une semaine, les mécanismes habituels de neutralisation symbolique se sont réenclenchés, comme si une grande partie du dispositif politico-médiatique avait pour fonction inconsciente de détourner la signification des événements historiques, en empêchant les hommes de savoir ce qui leur arrive.

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Le Figaro

Mathieu Bock-Côté sur l’empire diversitaire : « Le Monde d’hier. Souvenirs d’un Européen », édition 2019

Par Julie Tomas, étudiante en Grandes Ecoles ♦ La France bat la breloque. Tous les jours, le même clairon sonne à notre porte : la complainte progressiste chante la sérénade du nouvel ordre diversitaire. Un mode de pensée unique. Comment en est-on arrivé là ?


Le regard éclairé de Mathieu Bock-Côté

Si Milan Kundera a déclaré que nos souvenirs personnels mis bout à bout s’égraineraient en moins de trois minutes, la « Nouvelle Gauche » progressiste réduit l’Histoire à une risée de quelques secondes. Parmi les jeunes, qui connaît encore l’histoire des Rois de France (à part Louis XIV, le danseur étoile autoritaire, et Louis XVI le dépensier raccourci) ? A l’aune de l’empire du politiquement correct où le multiculturalisme est devenu la clé de voûte de l’organisation sociale et politique de la démocratie occidentale, quel regard portons-nous sur l’histoire de notre civilisation, de notre identité ? De quelles valeurs notre drapeau tricolore est-il l’étendard ? Dans son ouvrage Le Multiculturalisme comme Religion Politique, Mathieu Bock-Côté, inquiet pour l’état de notre modèle démocratique, apporte un éclairage sociologique et historique à ces questions.

Pour le sociologue québécois, l’idéologie diversitaire trouve son origine dans la contre-culture des années soixante aux Etats-Unis. En France, elle gagne la bataille face au monde d’hier lors de la révolution de mai 68 lorsque les réfractaires à l’autorité pensent en finir avec les interdits en… les interdisant. La Nouvelle Gauche s’érige alors contre l’ordre établi en infiltrant tous les rouages de la société jusqu’à devenir la pensée dominante. Mais ces néo idéologues redéfinissent la lutte des classes en sacrifiant les prolétaires au nom des minorités. Leur émancipation devra passer par la déconstruction complète de la société occidentale et de ses traditions afin de faire advenir un homme neuf, reprogrammé, prêt pour le nouveau monde égalitaire.

La Nouvelle Gauche décryptée

Voici en quelques points le programme de la Nouvelle Gauche :

Adieu histoire. L’idéologie victimaire a besoin d’une légitimité historique.Pour cela, elle va construire une sociologie et un récit de l’exclusion. C’est pourquoi, aujourd’hui, l’histoire de France n’est interprétée qu’à travers le prisme de ceux qu’elle aurait discriminés, envahis etc. Or, chacun sait que les romans nationaux résument à leur manière une histoire de domination d’une majorité sur une minorité. Accepter de se revendiquer de cette histoire du monde ou théologie barbare, reviendrait à renier les convictions égalitaires et multiculturelles de la gauche. Alors même que le flux expansionniste des occidentaux s’est tari, la volonté ou la nécessité de repli national continue d’être taxée de raciste.

Adieu culture. Dans la même logique (ou illogisme c’est selon), la gauche va s’évertuer à criminaliser les formes sociales et culturelles traditionnelles pour ériger un Etat diversitaire, où règne en maître le multiculturalisme. Le progressisme doit opposer l’émancipation des minorités à la désincarnation d’une société séculaire. Cette conjuration de l’universalisme radical conduit à la déchristianisation et à la disparition des nations occidentales. L’effacement de la symbolique religieuse de Noël auquel on assiste au nom de la sacro-sainte inclusion est ainsi l’un des symptômes de cette offensive fusionnelle de la bien-pensance. Et pour s’en convaincre Notre Dame devient sous la plume dogmatique des gourous multi-tout un lieu universel ! Avec 8 siècles d’avance ces bâtisseurs du 12e siècle qui ignoraient 90% des terres et des mers, ringardisent brutalement nos progressistes d’aujourd’hui. Mais pour nos modernistes scrupuleux, le symbole est autre. Il s’agit de fait de pratiquer la politique de la terre brûlée : faire table rase du passé judéo-chrétien et donc de la culture européenne en la diabolisant. Ainsi, la mauvaise conscience occidentale est-elle le récit fondateur de la société multiculturelle.

Adieu souveraineté, adieu nation. Même si une majorité (sommée d’être silencieuse) se souvient encore de ce que signifie le mot « patrie », il est de plus en plus difficile pour un conservateur de trouver une place au sein du débat public pour défendre ce que Charles De Gaulle résumait dans cette sentence latine : « Primum omnium salus patriae », avant tout, le salut de la patrie. Car la dissolution des cultures ne permet plus de considérer comme légitime la souveraineté d’un peuple. D’ailleurs il n’y a plus de « peuple » mais seulement des groupes identitaires déracinés et éparpillés dans des villes cosmopolites. Les frontières sont proscrites sous le régime diversitaire. C’est pourquoi, selon Mathieu Bock-Côté, l’intégration politique préconisée par l’ONU par exemple, doit désormais se faire à l’échelle internationale. L’Europe et les multiples traités et organisations transnationales remplacent ainsi la politique intérieure des pays. La consultation populaire est bafouée, la voie du peuple, ignorée. La nation n’a plus ni substance ni identité.

Adieu démocratie.Il est difficile d’avoir une démocratie sans demos, sans peuple car celle-ci repose sur lui. Dès lors, le nouveau régime doit, pour être démocratique, représenter la société(devenue multiculturelle) comme diversité et non plus comme unité. Adieu les Gaulois réfractaires. D’où la surreprésentation des minorités dans les médias et dans l’espace public en général. Quiconque viendrait critiquer la nouvelle philosophie d’Etat légitimant la guerre idéologique serait donc un dangereux fasciste opposé à la démocratie diversitaire. C’est pourquoi la censure fait loi nous explique l’auteur. « Tradition », « identité » ou « patrie », ces mots qui n’ont plus droit de cité. Il n’est donc pas étonnant de voir que les opposants au système enchaînent procès sur procès pour des propos dits « discriminatoires ».

Nos racines face au nihilisme

Notre époque ressemble à s’y méprendre à celle décrite par Alfred de Musset dans sa Confession. 200 ans plus tard, nous vivons à nouveau une période de transition entre deux mondes : un monde enraciné, reposant sur une histoire, une culture, en un mot sur un héritage, et un monde qui se dessine sans passé, privé de morale et présenté comme l’aboutissement d’un changement inéluctable. Dans notre siècle à la réalité houleuse, qui constitue pour les uns l’avènement de l’égalitarisme, pour les autres, le moment de réhabiliter le chant salvateur du passé, « on ne sait, à chaque pas qu’on fait, si l’on marche sur une semence ou sur un débris ». Mais comment peut-on croire au futur d’une société polarisée, à l’identité diluée, au peuple méprisé ?

On ne peut raisonnablement penser que le progrès dont on nous rabâche les oreilles en est véritablement un. L’homme du XXIe siècle ressemble davantage à un robot serviable qu’à un être humain émancipé. L’utopie restera utopie et nous passerons dans l’histoire comme des oubliés. Nos Pères nous ont laissé un héritage considérable dans tous les domaines aussi bien artistiques, littéraires que scientifiques. Que pourra bien laisser une société nihiliste, qui ne vit que dans l’ombre d’elle même ?

Julie Thomas
17/12/2019

Source : Correspondance Polémia

Mathieu Bock-Côté : Comment la police de la pensée tente de faire taire ses détracteurs

Par  Mathieu Bock-Côté  Publié le 25/11/2019 à 08:00

Chapô

Le régime diversitaire montre ses virtualités totalitaires en transformant systématiquement ses adversaires en ennemis publics, affublés de toutes les étiquettes infamantes, analyse Mathieu Bock-Côté, sociologue, essayiste et chroniqueur.

On connaît les faits : de passage, le mercredi 13 novembre, sur le plateau de David Pujadas, à LCI, pour parler de la situation de la liberté d'expression, Alain Finkielkraut a été attaqué par Caroline De Haas, qui l'a accusé de banaliser le viol. Exaspéré par cette accusation aussi mensongère que grossière, Finkielkraut a décidé de répondre de manière ironique en disant qu'il plaidait pour le viol des femmes, en plus de violer la sienne tous les soirs. Tout le monde a compris qu'il s'agissait d'une boutade et que le philosophe tournait en ridicule les propos de Caroline De Haas.

Cela n'a pas empêché la mouvance néoféministe de chercher à s'appuyer sur cette séquence pour mener une charge contre le philosophe, dans l'espoir de l'expulser du domaine public une fois pour toutes. Alors, comme aux plus belles heures de la police politique, on a fabriqué la preuve qu'il fallait pour coincer Finkielkraut, en produisant une vidéo tronquée, vite publiée sur les réseaux sociaux, en plus de lancer un appel à la délation contre lui. Ce qui fait la force d'un lobby, c'est sa capacité à créer le scandale, à décréter que l'inacceptable vient d'arriver, en obligeant les citoyens vertueux à envoyer un signe ostentatoire d'indignation. C'est ainsi qu'on demeure un membre à part entière de l'empire du bien. Nos progressistes veulent faire de la haine du “réactionnaire” la forme la plus avancée de l'amour de l'humanité.

Le progressisme et le refus de la contradiction

Si on accepte l'idée que le totalitarisme se caractérise notamment par sa capacité à obliger tout le monde à faire semblant de croire à ses mensonges, on peut dire que le régime diversitaire a révélé ici ses virtualités totalitaires. Chacun devait faire semblant que le philosophe avait vraiment lancé un appel au viol, au point que des parlementaires firent même le choix de le signaler au procureur de la République. Lorsqu'il devint impossible de nier que son propos relevait de l'ironie, la stratégie des néoféministes a bifurqué : certes, le propos du philosophe relevait du second degré, mais cela ne changeait rien à l'affaire. On allait donc faire comme s'il l'avait vraiment dit. On allait faire semblant. On allait relativiser le second degré, on allait même le neutraliser en disant qu'il était néanmoins symptomatique d'une pensée nauséabonde. En d'autres mots, le réel serait laissé de côté, pour que l'inquisition progressiste se poursuive.

Il est dans la nature du régime diversitaire de transformer ses adversaires en ennemis publics, et même en ennemis de l'humanité. Le mauvais penseur est ainsi un méchant humain. Il multipliera les étiquettes infamantes : raciste, sexiste, homophobe, transphobe et, neuf fois sur dix, faisant le jeu de l'extrême droite. Il ne doit être étranger à aucune dimension du mal. L'exécution publique ne fonctionne pas toujours, évidemment, mais elle laisse des traces, surtout lorsqu'elle prend la forme d'une campagne de diffamation permanente. Il s'agira d'infréquentabiliser le plus possible l'intellectuel, de le transformer en personnage public caricatural. À terme, on ne lira plus ses livres, aussi magnifiques soient-ils, mais on rappellera seulement ses coups de gueule et autres “controverses”.

Celui qui ne se soumet pas idéologiquement doit être éradiqué symboliquement

Le progressisme est absolument incapable de s'imaginer devant un contradicteur légitime. Celui qui ne se soumet pas idéologiquement doit être éradiqué symboliquement. Il n'est plus qu'un résidu historique. On doit programmer sa mort sociale. Le progressisme entend exercer un monopole sur la définition des codes de la respectabilité politico-médiatique. Il y voit le fondement de son pouvoir. C'est pour cela que le moindre désaccord formulé en des termes non autorisés doit être sanctionné. Sa formule préférée est “on n'a pas le droit de dire ça”. Les voix discordantes doivent être chassées. La gauche médiatique croit qu'il suffi t d'une parole dissidente décrivant le réel sans le filtre diversitaire pour que son édifice tremble. Car cette parole pourrait réveiller les préjugés de la population et la pousser à ne plus croire que nous sommes dans le meilleur des mondes.

Dans un environnement médiatique surveillé, où des milices idéologiques traquent non seulement les “dérapages” mais les arrière-pensées, il devient nécessaire de nommer le régime tel qu'il est, sans user d'euphémismes. Le régime diversitaire, redisons-le, est traversé par une tentation totalitaire qui le pousse à vouloir contrôler intégralement le débat public et à effacer la moindre trace culturelle du monde d'hier, ou, du moins, à la rendre moralement inadmissible. Il exige une mobilisation permanente pour arracher le monde à l'emprise du passé et discréditer ceux qui ne le maudissent pas. Il compte pour cela sur l'avant-garde idéologique, qu'elle soit décoloniale ou néoféministe. L'heure est à la rééducation des âmes et des mentalités pour que plus jamais un homme ne puisse penser que c'était peut-être mieux avant. L'heure est peut-être aussi, pour cela, à une nouvelle dissidence.

source:

Mathieu Bock-Côté: “Le multiculturalisme a d’abord été pensé pour nier l’existence du peuple québécois”

Emission C politique du dimanche 25 février à 18h35