Entretien avec Joseph Navratil, candidat UDC genevois

Interview d'Alimuddin Usmani

Les élections municipales dans le Canton de Genève auront lieu le 19 avril prochain. 924 sièges sont à pourvoir dans 45 communes genevoises. Rencontre avec Joseph Navratil, directeur adjoint de PME qui se présente sous les couleurs de l'UDC en Ville de Genève.
.
Interview :
.
Alimuddin Usmani : Joseph Navratil, serait-il possible de vous présenter auprès des électeurs qui ne vous connaissent pas?
.
Joseph Navratil : Bonjour, j’ai 29 ans et suis né à Genève. Je suis issu d’un mariage mixte entre un réfugié politique tchécoslovaque provenant de l’actuelle République tchèque et une Iranienne. J’ai grandi et passé la majeure partie de ma vie dans le quartier de Plainpalais. J’ai effectué ma scolarité obligatoire à Genève puis ai obtenu mon baccalauréat en France voisine. J’ai ensuite poursuivi mes études universitaires dans le privé, à Genève. Je suis titulaire d’un Bachelor en Gestion d’Entreprise et d’un Master en Relations Internationales. Je travaille depuis bientôt deux ans dans l’import-export. Cela fait environ huit ans que je suis membre de l’UDC et j’ai été élu secrétaire de la section Ville de Genève en février dernier.
.
A.U. : Comme vous l'évoquez, vous êtes issu de la mixité comme bon nombre de genevois. Qu'est-ce qui vous a décidé à rallier l'UDC, parti réputé pour son manque d'ouverture envers l'étranger?

J.N. : Mon père étant très patriote, il m'a transmis son patriotisme et je l'ai transposé à ma patrie, la Suisse, sans pour autant renier mes origines. En tant que patriote, je me suis naturellement orienté vers un parti avec lequel nous partagions les mêmes valeurs. De plus, l'UDC m'a paru être le seul parti réellement pragmatique qui répondait aux inquiétudes d'une très grande partie de la population. C'était pour moi est reste aujourd’hui le parti qui ose dire tout-haut ce que nombre de concitoyens pensent tout-bas, quitte à sortir au passage de ce "politiquement correct artificiel" crée par une certaine gauche et relayé par les médias dominants. C'est le seul parti qui a notamment l'honnêteté de faire le lien entre l'immigration, la crise du logement et le chômage.
.
A.U. : C’est semble-t-il sous la pression d'une partie de la gauche que Pierre Maudet a renoncé à renvoyer Ayop Aziz, requérant d'asile tchadien dont la demande d'asile n'était pas recevable en Suisse. Que vous inspire cette affaire?
.
J.N. : Tout d’abord je voudrais voir le même engagement et la même solidarité envers les Suisses et les résidents qui sont dans le besoin de la part des mêmes personnes qui soutiennent Monsieur Aziz.
Sur le plan politique, je trouve grave qu’un élu n’applique pas une décision de justice. C’est un message dangereux que l’on envoie aux personnes tentées par la même aventure que Monsieur Aziz et qui risque d’avoir comme conséquence l’afflux encore plus important d’immigrés économiques. Le peuple s’est exprimé très clairement au sujet de l’immigration lors de la votation du 9 février 2014 ; les autorités doivent respecter ce choix.
.
A.U. : En 2014, le Canton de Genève a reçu 1161 nouvelles demandes
d'asile, soit 16 demandes de plus que la République tchèque qui compte 10 millions d'habitants. Comment faire pour réduire l'attractivité de notre pays aux yeux des migrants?
.
J.N. : Même si de nombreux migrants viennent en Suisse dans l’espoir d’y travailler, certains y sont attirés par l’appât des prestations sociales. Mieux faire la distinction entre les personnes qui méritent le social et celles qui veulent uniquement en profiter réduira l’attractivité de la Suisse pour les migrants mal intentionnés. L’entrée des migrants sur le territoire helvétique a été facilitée par l’abandon d’un contrôle strict de nos frontières, suite à notre adhésion à l’espace Schengen. Je vous laisse deviner ce qu’il faut faire pour pouvoir appliquer pleinement le droit régalien qu’est le contrôle des frontières. L’accélération et surtout l’application des mesures d’expulsions des requérants déboutés  rendraient certainement la Suisse moins attractive aux yeux des migrants. Appliquer fidèlement l’initiative sur le renvoi des étrangers criminels ne ferait sûrement pas de mal non-plus…
.
A.U. : Pour terminer, sur votre prospectus vous vous prononcez en faveur d'une ville propre. Avez-vous l'impression que la propreté de la ville s'est dégradée au cours de la dernière décennie? Si oui que préconisez-vous pour y remédier?
.
J.N. : Notre société produit de plus en plus de déchets et parallèlement, il y a une certaine tendance au relâchement en ce qui concerne le savoir-vivre. Je constate que dans les lieux publics, de plus en plus de gens jettent leurs déchets à même le sol au lieu d'utiliser les poubelles. Genève a aussi la réputation justifiée d'être parsemée de déjections canines, mais cela ne date malheureusement pas d’hier. La résolution des problèmes de salubrité passe par la pédagogie dans un premier temps et la répression ensuite lorsque la pédagogie seule ne suffit pas.