La relocalisation du monde ou la révolution mondialiste

Dans un monde qui est changeant, la difficulté est d’intégrer les nouveautés dans la réflexion mentale et d’anticiper ce qui pourrait advenir du fait des innovations et des inventions.

Focalisés que nous sommes sur le concept de mondialisation et de son corollaire non exclusif de délocalisation, la relocalisation du monde qui est en cours est en train de nous échapper, alors que ses conséquences seront majeures.

 

En schématisant les phénomènes économiques et techniques des dernières décennies, nous avons connu, des années 1980 aux années 2010, un phénomène marqué de délocalisations, ou plus exactement de « localisations ailleurs ».

Une partie de ce qui était produit en Europe de l’ouest a été fabriquée dans d’autres pays, en Asie notamment, au Maghreb, en Europe de l’est, en Afrique de l’est. Textile, automobile, mécanique, etc.
Ce phénomène a été rendu possible grâce à plusieurs innovations, notamment la révolution du porte-conteneurs, et la mécanisation et la robotisation des usines. Cette période de « production ailleurs » ou de « localisation ailleurs » est en train de s’estomper.
Depuis le début des années 2010, nous assistons à un phénomène de « localisation ici » que l’on pourrait aussi nommer « relocalisation ».

Ce terme est toutefois impropre car les productions ont toujours été « localisées » quelque part. Relocalisation peut convenir dans la mesure où la production s’effectue de plus en plus en Europe, mais il ne s’agit pas d’un retour en arrière : nous n’allons pas rouvrir les mines de charbon, les usines Renault de Billancourt ou celles de Simca à Poissy.
C’est bien un phénomène nouveau, non un retour en arrière. Un phénomène qui est permis non par un quelconque « État stratège » ou une planification énarchique, mais par l’innovation et l’invention.

 

Du made in monde au made in ici

Le made in monde désigne ce phénomène d’éparpillement de la chaine productive et de la chaine de valeur à travers le monde. Des pièces créées dans plusieurs usines du monde puis rapatriées pour être assemblées et aboutir à un produit final. Cette mondialisation là ne disparait pas, mais elle est en train de changer de façon profonde.

En 1956, le premier porte-conteneurs, Ideal-X, portait 58 boîtes multimodales. Aujourd’hui,  le Jacques-Saade, le bateau phare de la CMA-CGM en embarque 23 000, soit l’équivalent d’un train de plusieurs centaines de km de long. Expédier un conteneur entre Le Havre et Shangaï (8 700 km) revient au même prix qu’expédier un conteneur par camion entre Le Havre et Paris (200 km). Résultat, 90% des échanges internationaux passent par la mer, et 80% en valeur.

La technique qui a permis le made in monde est aujourd’hui en train de permettre le made in ici, c’est-à-dire la production localisée, et cela va bouleverser le monde. Pouvant produire plus près, les temps de transport vont encore baisser, et donc le coût et les stocks. Ces innovations vont permettre une nouvelles baisse des prix.

 

Ce phénomène est abondamment étudié par Cyrille Coutansais, directeur de recherche au CESM, dans le dernier livre qu’il vient de publier La (re)localisation du monde (CNRS éditions, 2021).

 

Certes, montre l’auteur, produire en Asie, notamment pour le textile, permet d’avoir une main d’œuvre moins chère, mais cela oblige à commander un an en avance, ce qui immobilise beaucoup de capitaux, contraint à avoir des stocks et ne permet pas beaucoup de souplesse.

Les entreprises commandent de gros volumes pour diminuer les prix, mais du coup elles font face à de nombreux invendus, qu’il faut ensuite détruire. Produire plus près (par exemple au Maghreb ou en Europe de l’est), permet de diminuer le temps de transport, d’être plus fluide dans la commande, et donc de limiter le stock.
C’est donc une source d’économie réelle. À force de se focaliser sur le seul coût de la main d’œuvre, beaucoup n’ont pas vu que d’autres facteurs entrent en compte : la qualité des infrastructures, la stabilité politique, la formation des ouvriers, le niveau de corruption, l’accès à une énergie fiable et peu chère.

Beaucoup de pays ont des coûts de main d’œuvre nettement moins chère que l’Éthiopie et le Maroc ; la Centrafrique par exemple, le Nigéria, le Mali. Pour les raisons évoquées plus haut, il ne viendrait pas à l’idée d’entrepreneurs d’y installer leurs usines.
Produire loin rend aussi plus vulnérable aux catastrophes politiques ou climatiques : un coup d’État ou une inondation peuvent fragiliser la chaine de production. Ce fut le cas en Thaïlande où les inondations de 2011 ont obligé à la fermeture temporaire de 14 000 usines qui produisaient pour le marché de l’électronique mondiale.

 

La révolution du numérique

Cyrille Coutansais montre que le made in ici est en train de se développer grâce à trois innovations numériques :

1/ Le développement de l’ordinateur personnel et du téléphone portable.

2/ Le développement d’internet, qui permet le e-commerce.

3/ Le développement de la 5G, qui va permettre aux usines de produire à la demande.

 

Cette phase 3 va permettre d’avoir des coûts de production similaire à ceux des pays émergents. Contrairement à ce que pense Éric Piolle, le maire écolo de Grenoble, la 5G ne sert pas à regarder des films dans l’ascenseurs, mais à connecter les usines et les objets entre eux, les imprimantes 3D et les robots. Elle est un outil indispensable à la modernisation de l’industrie et à l’essor de la localisation du monde.

 

L’exemple des maillots de l’équipe de France de football en témoigne. En 2018, quand la France devient championne du monde, son fournisseur Nike ne dispose pas de maillot 2 étoiles en stock. Fin juillet, les maillots ne sont toujours pas là. Nike les commande et annonce leur arrivée pour la mi-août. Peine perdu, les nouveaux maillots ne seront disponibles qu’à Noël, faisant manquer à Nike le temps estival et la rentrée des classes.

Une entreprise alsacienne dame le pion à l’équipementier américain. De fil en aiguille et sa marque Defil parvient à faire des maillots bleus à deux étoiles en un temps record.
Ce ne sont pas les maillots officiels de l’équipe de France, mais ce sont des maillots de football aux couleurs de la France et avec deux étoiles. Grâce à une production locale, Defil a pu concevoir le maillot et le produire vite, le mettant en vente dès la fin juillet. Le made in ici l’a emporté sur le made in monde.
Un autre exemple est celui du fabricant de pulls et de marinières Saint-James, passé de 37 salariés en 1970 à plus de 320 aujourd’hui, réalisant près de 50 M€ de CA dont 35% à l’export. Saint-James a mécanisé sa chaine de production, développé des collaborations avec d’autres marques et créé des personnalisations. Le produit ici a pu rivaliser avec le produit là-bas.

 

L’ère des robots

On glose beaucoup sur le robot et ce qu’il change dans le rapport au travail. Le robot est une machine qui fait à la place de l’homme. Un lave-linge, un four à micro-onde, une chaine automobile mécanisée sont autant de robots différents. Dans les années 1970-1980 on parlait de « robots ménagers », expression un peu passée de mode. Les robots, c’est-à-dire la machine, sont en train de connaitre de nouvelles évolutions majeures, dont la 5G permettra le déploiement.

On ne parle pas ici de choses qui pourraient exister dans le futur, mais de choses qui existent déjà et qui sont en plein essor. Ainsi, les premiers bateaux autonomes ont fait leur apparition.
Les robots industriels se développent à grande vitesse. Chine, États-Unis, Japon, Corée du sud et Allemagne achètent les ¾ de la production mondiale de robots industriels.

C’est là une guerre économique majeure qui est en train de se mettre en place et dont malheureusement la France, toujours frileuse à l’égard de la technologie, est en train de passer à côté. Comme le fait remarquer Cyrille Coutansais dans son ouvrage, la 5G permet de diminuer le temps de latence et donc d’employer de façon encore plus massive les robots industriels.

La fabrication en 3D permet de travailler la nuit et le week-end, en employant une main d’œuvre minime. Ce sont donc des gains de temps majeurs, une hausse de la productivité et donc une baisse des prix.

 

HP collabore avec le chimiste Henkel, le plasturgiste Oechsler et BASF afin de développer de nouvelles imprimantes 3D qui pourront être utilisées dans une grande variété d’éléments industriels.

L’auteur donne l’exemple de BMW et de l’un de ses modèles de turbopropulseur. 855 pièces étaient nécessaires à la production de celui-ci, indispensable pour le fonctionnement des moteurs. Les pièces étaient fabriquées dans des usines différentes, transportées et assemblées en Bavière.

Grâce à l’impression 3D, le nombre de pièces nécessaires à la fabrication du turbopropulseur a été ramené à 12 et elles sont toutes fabriquées sur place. Le secteur automobile, le secteur textile mais aussi le bâtiment vont être transformés par la production additive.

 

Les usines numériques sont ainsi totalement transformées. En médecine, on pourra disposer d’usines qui pourront produire plusieurs médicaments. Par exemple, Sanofi lancera en 2025 une usine à Neuville-sur-Saône qui hébergera plusieurs modules de production afin de fabriquer de façon simultanée 4 vaccins, quand la norme actuelle est de un vaccin par usine. On mesure mal aujourd’hui les transformations que cela va induire.

 

La production à la demande n’est judicieuse que si l’on peut livrer rapidement les clients. L’usinage dans des pays lointain n’a donc que peu d’intérêt. La production locale permet de réduire les coûts de transport, réduire les stocks et les commandes et donc les immobilisations de capitaux. Le fabriqué ici est en train de remodeler les cartes mondiales.

 

La transformation de la main d’œuvre

 

Comme toujours avec la mécanisation, ce sont les métiers les plus pénibles qui sont détruits. Autrefois le porteur d’eau et l’allumeur de réverbère, demain le nettoyeur ou l’ouvrier de chantier. Les Robots Xenex peuvent désinfecter une chambre d’hôpital en 10 mn quand il faut 40 mn pour un humain.

Les robots nettoyeurs sont présents aussi dans les grands espaces publics : gares, centres commerciaux, etc. D’ici quelques années, fini les balayeurs, ce sont ces machines qui s’occuperont de tout. Les repas seront livrés par des automates, terminé donc Uber eats, les livraisons se feront via drones (ce qui existe déjà mais sera généralisé).
Aujourd’hui, beaucoup de monde attaquent ces nouveaux métiers de livraisons à domicile. Quand ils disparaitront d’ici quelques années, les mêmes se plaindront de leur disparition et demanderont l’arrêt de la mécanisation.

 

La robotisation et l’automatisation viennent égaliser les coûts de production avec les pays du tiers-monde, rendant caduc une grande partie de l’intérêt des délocalisations.
Nous sommes entrés dans l’époque de la personnalisation de masse, ce qui permet une économie des matières premières, une économie de temps et un ajustement au mieux des besoins et de la demande.

La localisation de la production va remodeler les rapports entre la carte et le territoire. Les mégapoles ne seront plus nécessairement les lieux de travail et de production. La façon d’appréhender l’espace va être revu et remodelé, mais il demeure difficile de savoir de façon précise ce que sera l’avenir.

 

La mondialisation telle que nous l’avons connue à partir des années 1990 est en train de disparaitre. Elle est née grâce à des innovations technologiques particulières et elle disparait du fait de l’apparition de nouvelles innovations technologiques.
Dans les 10-15 ans à venir, le monde sera de plus en plus global mais aussi de plus en plus local. Ce n’est pas le moindre des paradoxes de la mondialisation que d’avoir recréer des frontières et de favoriser la réémergence des cultures locales.

source: https://institutdeslibertes.org/la-relocalisation-du-monde/

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018

L’étrange victoire

Depuis quelques années, les « valeurs géopolitiques » se sont complètement retournées. Jadis, le prestige reposait sur la force, sur la grandeur, sur la victoire, notamment militaire. Aujourd’hui, c’est la victimisation qui attire et qui rend victorieux. Il faut à tout prix montrer que l’on a été victime d’une avanie ou d’une injustice, que l’on a subi un massacre, que l’on a été faible.
Perdre une bataille est devenu positif, car il fait de nous une victime de l’injustice et de l’inégalité.
À l’inverse, la victoire militaire est suspecte. On lui reproche souvent de reposer sur l’asymétrie, ce qui la rend injuste, sans se dire que c’est aussi une victoire pour un pays que d’avoir su développer une puissance militaire et technique supérieure aux autres. Le victorieux est suspect ; le perdant est bien vu.
Nombreux sont les prénoms qui sont dérivés de la victoire : Victor, Victorien, etc. ou bien Auguste et Augustin, ou encore Léo et Léon, qui vient de lion et qui symbolise la force.
À ces prénoms masculins se déclinent leurs versions féminines. Il n’y a pas de prénom qui dit la faiblesse, la lâcheté, la défaite parce que cela n’était pas perçu comme des valeurs par les Romains et les médiévaux. Au rythme où va ce renversement des valeurs, on aura peut-être dans quelques années des enfants prénommés « Looser » ou « Perdant » et cela sera porté comme un titre de gloire.

 

Où est Patay ?

Tout le monde a entendu parler d’Azincourt (1415), terrible défaite de l’armée française où sa cavalerie a été massacrée par les archers anglais. Alors que la France a finalement gagné la guerre de Cent Ans, Azincourt est la bataille qui reste dans la mémoire collective. Il est vrai que Shakespeare en a très bien parlé dans son Henry V, mais de son côté c’est une victoire. Mais la levée du siège d’Orléans par Jeanne d’Arc et la victoire de Patay (1429) sont oubliées. À Patay, la cavalerie française a massacré les archers anglais, prenant leur revanche d’Azincourt. Jeanne d’Arc a longtemps été exaltée, autant par les républicains nationalistes que par les catholiques. En 1920, elle a reçu une double canonisation : celle de l’Église, qui l’a déclarée sainte, celle de la République, qui a fait de la fête de Jeanne d’Arc une des quatorze fêtes nationales. Pourtant, un siècle après, il y a très peu de commémorations. Jeanne est pourtant une personne qui coche de nombreuses cases contemporaines : c’est une femme qui fait le métier des hommes, elle a changé la stratégie de son époque et elle a joué un immense rôle politique. Elle est jeune (17 ans en 1429) et elle montre un grand courage tant lors des assauts que lors de son procès. Jeanne pourrait être un modèle pour toutes les jeunes filles françaises. Mais elle est victorieuse ce qui devient une infamie. Comme modèle, on cherchera une perdante.

 

Exalter les victimes

Le soin et l’attention légitime que l’on doit aux victimes et aux personnes fragiles a pris des proportions démesurées. On ne voit plus qu’elles et on oublie tous ceux qui ont lutté ardemment et qui ont gagné. Du reste, s’intéresser aux victimes n’est pas incompatible avec le fait de parler aussi des victorieux.

 

Ce renversement a commencé dans les années 1930. Certes nous avions gagné la Première Guerre mondiale, mais la victoire avait un goût amer au regard des nombreux morts et destructions subis par le pays. La soif légitime de paix a débouché sur le pacifisme et le pacifisme aboutit toujours à la guerre. On reproche toujours à Chamberlain et à Daladier d’avoir cédé à Hitler lors de la conférence de Munich (1938), mais ils n’avaient guère d’autres choix. Leur renoncement était la conséquence d’une série de mauvaises politiques conduites depuis vingt ans et notamment le désarmement des armées françaises et anglaises et leur retard technique. Ni la France ni l’Angleterre n’avaient les moyens de conduire une guerre en 1938. La Pologne rappelle à juste titre son invasion de 1939, mais elle oublie de dire qu’elle a profité de Munich en participant au dépeçage de la Tchécoslovaquie en envahissant la région de Teschen. Les Tchèques eux n’ont pas oublié que si l’Allemagne s’est servie sur leur dos, la Pologne et la Hongrie n’ont pas été en reste. Il faut toujours trouver quelqu’un de qui se plaindre pour se présenter comme victime.

 

La campagne de France

Nous commémorons cette année le 80e anniversaire de la campagne de France qui pour notre pays est le prélude à sa défaite et à son occupation. C’est oublier que cette campagne n’est pas la Seconde Guerre mondiale, mais une bataille durant celle-ci. Or on ne parle que de cette bataille perdue et de plus en plus rarement de la victoire finale. Pourtant, l’armée française et ses généraux n’ont nullement démérité. Bir Hakeim (mai-juin 1942) est quasiment oublié alors que pendant seize jours les soldats conduits par le général Koenig ont tenu tête aux troupes de Rommel, beaucoup plus nombreuses et mieux équipées. Le rapport est de 1 à 10 : 3 700 hommes côtés français, 37 000 côtés allemands. Sans Bir Hakeim, les Anglais n’auraient pas pu gagner à El Alamein et les Allemands auraient pris le canal de Suez.

Le débarquement en Provence, conduit par le général de Lattre de Tassigny comme la campagne de libération de France reste des prouesses militaires et stratégiques majeures et ne furent nullement une partie facile.

 

Les combats de mai-juin 1940 furent eux aussi particulièrement violents. L’armée française déplore 60 000 morts, soit plus de 1 300 morts par jour quand la moyenne de la Première Guerre mondiale est de 900 morts par jour. Les soldats français de 1940 n’ont nullement démérité et ont infligé de lourdes pertes aux Allemands. Plus de la moitié des prisonniers français ont été faits entre le 17 et le 25 juin, soit après la signature des deux armistices. Dans les Alpes, les troupes conduites par le général Olry ont gagné de nombreuses batailles et ont stoppé l’avancée allemande et italienne.

 

Le livre de Marc Bloch, publié à titre posthume, est très juste dans son analyse des causes de la défaite de 1940, mais, ayant été fusillé le 16 juin 1944, il n’a pas connu la victoire finale. Son livre est écrit sous le coup du traumatisme de l’armistice et de l’occupation et n’évoque pas les victoires qui ont suivi. Cette étrange défaite occulte donc les indéniables victoires et c’est cela qui s’est désormais gravé dans les esprits. Cet état d’esprit n’est pas forcément propre à la France, mais il est malgré tout frappant de constater les différences de traitement dans le cinéma. À Hollywood, toute petite histoire peut devenir un mythe et une épopée et son protagoniste, un héros. En France, on attend toujours un grand film sur le général Leclerc, sur Bir Hakeim ou sur des entrepreneurs et des sportifs qui ont réussi de grands exploits. À ce titre, connaissez-vous Kevin Mayer ? Probablement non. C’est pourtant un grand champion de décathlon et le titulaire du record du monde depuis 2018. Il est pourtant presque inconnu du public français. C’est le syndrome Poulidor contre Anquetil, alors même que le premier, s’il n’a jamais porté le maillot jaune, a été un grand coureur et a gagné de nombreuses courses. Étrange victoire donc, qui semble rebuter et effrayer. On semble y préférer les défaites magnifiques.

source: https://institutdeslibertes.org/letrange-victoire/

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).