Le renseignement américain veut enquêter sur le financement russe des partis patriotes européens

Un article du quotidien britannique The Telegraph a révélé que le Congrès américain a demandé au directeur du renseignement, James Clapper, de mener une enquête sur le financement occulte par la Russie de formations politiques européennes ces dix dernières années.

Les Américains auraient ils peur de perdre leur influence sur les élites politiques européennes ?

Comme si la guerre froide n'avait jamais cessé, l’Europe est un territoire d’influence stratégique pour les Etats Unis et la Russie. Compte tenu du contexte international, les Américains entendent assurer l’hégémonie de l’OTAN sur la région et veulent s’assurer du soutien aux sanctions envers la Russie.

Plusieurs partis patriotes européens, souverainistes et donc hostiles à une influence excessive des Etats Unis, auraient accepté un soutien russe

D'après l'article, on trouve par exemple la Ligue du Nord en Italie, le Front National en France, mais aussi des partis plus extrêmes tels que Aube dorée en Grèce et le Jobbik en Hongrie ; partis avec lesquels le FN avait refusé de s’allier au Parlement européen. Mais plus largement, toutes les personnes critiquant l’OTAN et la politique étrangère américaine sont soupçonnées de recevoir un soutien russe et par conséquent potentiellement surveillées.

En laissant fuiter cette enquête, les Américains veulent mettre en accusation les partis et les hommes politiques rétifs à la vassalisation américaine

En effet : c'est une réaction aux menées russes pour apparaître sous un jour plus attractif. La Russie de Poutine, qui défend un ordre multipolaire, se montre ainsi plus respectueuse de l'indépendance et de la souveraineté des pays européens. L’ambassadeur de Russie à Londres avait par exemple salué la victoire de Jeremy Corbin à la tête du Parti travailliste, celui ci ayant critiqué les interventions américaines ou encore remis en cause la raison d’être de l’OTAN depuis la fin de la guerre froide. Pour se maintenir, les Américains ont donc intérêt à ranimer le péril d’une « menace russe ».

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