Rapport officiel : « il n’y a aucune preuve que la haine en ligne conduit aux crimes de haine »

Jean-Patrick Grumberg le 16 mars 2021

C’est un rapport* explosif qui paraît, ironie totale, sous une administration Biden qui profite du verrouillage de l’information et du renforcement de la censure sur internet.

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Aucun média en français n’a encore publié ce rapport, parce qu’il conclut qu’il n’existe aucune preuve que les incitations à la haine et les propos haineux en ligne – qui servent de prétexte à la censure des idées de droite – « entraînent des crimes de haine ».

Le rapport (1) démontre ce que l’on savait : lorsque les réseaux sociaux ne censurent pas et qu’ils ne suppriment pas ce qu’ils appellent « les propos d’incitation à la haine » des utilisateurs qui enfreignent leurs « règles de communauté », cela n’entraîne pas les conséquences qu’ils disent vouloir combattre par leur censure, à savoir l’augmentation des « crimes de haine ».

Ainsi part en fumée leur seul argument pour censurer les opinions qui contredisent le narratif de la gauche, et cela explique le silence média. D’autant que le rapport remet en cause ce que l’on entend partout à la télévision, à savoir qu’il y a une augmentation des crimes haineux inspirés par Internet – sous-entendu par l’extrême droite, bien entendu.

Le rapport, publié par le département américain du Commerce, a été remis au Congrès en janvier – il n’a été publié sur aucun site internet du gouvernement américain et aucun membre du Congrès n’en a parlé.

C’est à Breitbart News, un média de droite, que l’on doit d’avoir obtenu une copie du rapport. Il n’est pas clair à ce stade si d’autres grands médias en ont eu connaissance. Si c’est le cas, ils se sont soigneusement abstenus d’en parler, et c’est logique. Les grands médias sont de gauche. Ils sont dans le même camp progressiste voire d’extrême gauche, que la Silicon Valley, et la censure des conservateurs par Twitter, Facebook, YouTube et Google est un privilège auquel ils ne renonceront jamais. Cela permet aux Démocrates et leurs alliés les médias, de faire dériver la démocratie vers un Etat sous contrôle de l’information par un petit groupe de gauche.

Un dossier à l’initiative des Démocrates, caché par les Démocrates

Le rapport a été préparé par l’Administration nationale des télécommunications et de l’information (NTIA) du ministère du Commerce, qui est chargée de conseiller le président sur toutes les questions liées aux télécommunications et à l’internet.

Il a été rédigé pour réviser les conclusions d’un précédent rapport de la NTIA en 1993 intitulé The Role of Telecommunications in Hate Crimes. Il était temps, car beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis 1993, où les réseaux sociaux n’existaient pas, où quelques rares forums de discussions et BBS (bulletin board system) permettaient à quelques initiés d’échanger leurs points de vue.

Le fait que le rapport ait été enclenché sous l’administration Trump ne veut pas dire que c’est un rapport Trump, au contraire. Il émane non pas de l’exécutif mais du 116e Congrès, qui était contrôlé par une majorité Démocrate de 35 sièges à la Chambre et par une faible majorité républicaine au Sénat.

Le rapport de 1993 est toujours accessible sur internet (2). Le nouveau rapport ne l’est pas.

« Les rapports de ce type sont généralement rendus publics », a déclaré une source qui a travaillé en étroite collaboration avec la NTIA sur le rapport.

« Je ne sais pas pourquoi ce rapport n’a pas encore été publié sur un site gouvernemental. Il a déjà été soumis au Congrès, ce n’est plus une affaire privée. Je soupçonne la Division des droits civils d’y être pour quelque chose. »

Selon la source, qui a précédemment travaillé dans l’administration Trump, le rapport mis à jour a été âprement combattu par la division des droits civils, qui est la partie du Département de la Justice chargée de poursuivre les crimes de haine.

Malgré cette vive opposition, le rapport a été approuvé par l’Office of Management and Budget (OMB) et envoyé au Congrès. Mais il n’apparaît publiquement nulle part, un bon moyen de le faire disparaître, le moyen ultime étant qu’il sera passé sous silence par les grands médias.

Conclusions principales du rapport

  • Le rapport affirme sans ambages qu’il n’existe aucune preuve d’une relation de cause à effet entre la croissance de l’utilisation d’Internet et les crimes haineux.
  • Il souligne qu’il n’y a même pas de corrélation, puisque les allégations des médias concernant une recrudescence des crimes haineux au cours des cinq dernières années sont contredites par les statistiques criminelles du ministère de la Justice.

Extraits

Pour citer le président Barack Obama, « l’arme la plus puissante contre les discours haineux n’est pas la répression, c’est davantage de discours »

  • Pas d’augmentation des crimes de haine depuis l’explosion des réseaux sociaux :

Les données ne montrent pas qu’au cours de la dernière décennie, pendant la période de croissance exponentielle des communications électroniques, en particulier sur Internet, les appareils mobiles et les réseaux sociaux, il y ait eu une augmentation des incidents de crimes de haine.

  • Une atteinte contre-productive au premier amendement :

Le rapport souligne que les efforts visant à restreindre les communications en ligne en raison de craintes – non fondées – concernant les « crimes de haine » portent atteinte au premier amendement.

Nous mettons en garde contre les efforts visant à contrôler ou à surveiller les discours en ligne, même dans le but louable de réduire la criminalité, car ils posent de graves problèmes liés au premier amendement et vont à l’encontre de l’attachement de notre nation à la liberté d’expression.

Pour citer le président Barack Obama, « l’arme la plus puissante contre les discours haineux n’est pas la répression, c’est davantage de discours ».

  • Les chercheurs universitaires ignorent la réalité statistique :

Le rapport critique également les chercheurs universitaires spécialisés dans l' »extrémisme », parce qu’ils n’ont pas étayé leurs affirmations, leurs analyses et leurs conclusions sur le monde réel, mais sur l’idéologie. Ils ont ignoré qu’il n’existe aucun lien de causalité entre les discours de haine en ligne et les crimes de haine dans le monde réel (4).

…les recherches, et bien d’autres semblables, ne parviennent pas à démontrer une quelconque relation de cause à effet entre l’utilisation accrue des médias sociaux et l’augmentation de la violence.

Ces recherches ne présentent même pas de données descriptives complètes établissant une corrélation entre l’augmentation des discours haineux sur les médias sociaux et l’augmentation des crimes haineux.

  • La Silicon Valley utilise le « discours haineux » comme prétexte à la censure de la même manière que le parti communiste chinois :

Les plateformes ne peuvent raisonnablement s’attendre à ce que leur censure mette fin aux crimes de haine ou même les diminue, puisqu’il n’existe aucune preuve établissant un lien entre l’augmentation des discours haineux et les crimes de haine

Enfin, le rapport condamne de manière cinglante les entreprises de la Silicon Valley qui jouent la panique des « discours haineux » pour brider la liberté d’expression sur leurs plateformes.

… les dirigeants des entreprises de technologie ont reconnu que le fait de s’appuyer uniquement sur des équipes humaines pour examiner le contenu ne sera pas suffisant, et que l’intelligence artificielle devra jouer un rôle important.

Il est intéressant de noter qu’une grande partie de cette technologie est développée à partir d’approches mises au point par le Parti communiste chinois pour étouffer les discussions politiques et la dissidence (3).

Étant donné que toutes les grandes plateformes de médias sociaux ont des règles contre les discours de haine et qu’elles utilisent en fait des approches algorithmiques sophistiquées d’intelligence artificielle (IA) pour faire appliquer ces règles souvent vagues et contradictoires, d’une manière également utilisée par des régimes tyranniques, il convient de se demander ce qu’elles y gagnent.

Il est certain, comme le montre le présent rapport, que les plateformes ne peuvent raisonnablement s’attendre à ce que leur censure mette fin aux crimes de haine ou même les diminue, puisqu’il n’existe aucune preuve (5) empirique établissant un lien entre l’augmentation des discours haineux et les crimes de haine.

  • Le danger pour la démocratie d’occultation du débat non accrédité par la gauche :

Il s’agit là probablement de l’élément le plus important du rapport, car il résume de quelle manière la censure des réseaux sociaux et de l’internet affaiblit la démocratie par son bâillonnement.

En outre, cette censure présente de réels dangers pour notre système politique. En vertu des interdictions de discours de haine et d’autres règles de censure, les plateformes ont supprimé des contenus que beaucoup considèrent comme profondément inscrits dans des questions politiques et urgents sujets de société.

Conclusion

Ne sautez pas de joie en vous imaginant que nous allons retrouver la liberté de l’internet, cela ne se produira pas. La gauche est totalitaire, et privée de son arme de destruction majeure de la liberté, elle ne lâchera pas pour autant la pression.

Ce rapport ne verra pas le jour. Pas avec un président Biden qui déclarait récemment que le plus grand danger pour la nation est le terrorisme intérieur venant des groupes de blancs suprématistes et autres groupes nazis – ce qui ne repose sur aucune donnée officielle – je parle des données de sa propre administration (Il y a eu 5 opérations du FBI contre des groupes suprématistes blancs en 2020, contre 14 000 interpellations de militants Antifa et BLM).

Si nous vivions dans un environnement respectueux de la constitution, respectueux des libertés individuelles, et où les journalistes faisaient leur travail, le rapport serait évoqué aux heures des journaux télévisés du soir, les dirigeants des réseaux sociaux feraient amende honorable, annonceraient fièrement qu’ils modifient leurs règles de communauté, leurs algorithmes de censure des propos de haine, et applaudiraient cette avancée vers une plus grande liberté d’expression.

Mais nous ne vivons pas dans un tel monde. Cela viendra, parce que la phase crépusculaire que nous traversons sous la dominance d’une gauche totalitaire qui s’est organisée depuis les années 60 ne sera pas éternelle : l’homme rompt toujours ses chaînes et le Bien l’emporte toujours sur le Mal.

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