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Michel Garroté -- J'aimerais revenir sur un thème déjà mentionné, brièvement, sur Lesobservateurs.ch : la formation d'un gouvernement de coalition en Allemagne. Après des mois de suspens, les sociaux-démocrates allemands du SPD (centre-gauche) sont prêts à gouverner avec la CDU (centriste) d’Angela Merkel et avec son alliée bavaroise, la CSU (conservatrice). En effet, les membres du SPD ont approuvé, à 66%, une nouvelle coalition ("Groko") avec le bloc CDU-CSU, levant le dernier obstacle à la formation d'un gouvernement ("Merkel IV").
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A noter qu'un bon tiers des membres du SPD (34%), a voté contre la "Groko", voulant, sans succès, que son parti s'installe sur les bancs de l'opposition parlementaire, aux côtés des écolos (Die Grünen), de l'extrême gauche (Die Linke qui inclut des extrémistes de l'ex-Allemagne de l'Est nostalgiques de l'Etat-Stasi) et de l'AfD (dont les membres sont libéraux, conservateurs et patriotiques ; et non pas "d'extrême-droite" comme l'allègue la presse francophone).
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Rappelons tout de même qu'en février dernier, Martin Schulz (SPD) briguait un poste de ministre, après avoir juré que jamais il ne serait ministre dans une "Groko" au service de la "Merkel IV". Schulz a ensuite informé que tout compte fait il renonçait (encore une fois) à tout poste ministériel. Puis, il a démissionné de la tête du SPD. Bref, Martin Schulz s'est totalement discrédité et dans la foulée, il a couvert de ridicule le SPD.
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Le 12 mars, seront connus les noms des six ministres SPD du gouvernement "Merkel IV". Et Angela Merkel sera formellement élue Chancelière le 14 mars. Elle entamera ainsi son quatrième mandat. Soulignons que cette grande coalition dispose de la majorité (53,5%) au Bundestag (le Parlement allemand).
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Et soulignons également que le principal parti de l’opposition parlementaire est l'Alternative pour l’Allemagne (AfD), une formation, comme indiqué plus haut, libérale, conservatrice et patriotique, qui a fait une entrée spectaculaire au Bundestag lors des dernières législatives. Les sondages placent désormais l’AfD devant le SPD, qui lui se retrouve, à seulement 17%, avec le pire score de l'histoire de la social-démocratie allemande.
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Avec la CSU bavaroise au gouvernement et l'AfD au Parlement, les vraies droites sont donc présentes à l'exécutif et au législatif. Reste à savoir ce que tout cela va impliquer sur le terrain.
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Michel Garroté pour LesObservateurs.ch
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