Saluons d’emblée Kevin Grangier, qui se bat de toutes ses forces contre nos ennemis – car ici, on ne peut plus parler d’adversaires.
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Forum 15.09.2020 – Présenté par Mehmet Gultas et Thibaut Schaller
Débat entre Cristina Gaggini d’Economiesuisse,
Pierre-Yves Maillard de l’Union syndicale suisse,
Marco Chiesa de l’UDC,
Kevin Grangier de l’Action pour une Suisse indépendante et neutre.
Ndlr : Notons l’ordre des intervenants évoqué par la RTS ci-dessus, les initiants en dernier...
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Première partie : La perspective d’une Suisse à 10 millions d’habitants
En clair, le problème de la surpopulation.
Résumé des enjeux selon Marie Giovanola, correspondante de la RTS à Berne. C'est la phase du prélavage, avant le lavage principal.
MG : Nous serons bientôt 10 millions.
La responsable, selon l’UDC, est la libre circulation en vigueur depuis 2002. Ce spectre avait déjà été agité par l’UDC en 2014. Pourtant, le solde migratoire avec l’UE a diminué de plus de moitié.
Et les priorités du peuple suisse sont différentes, ce sont maintenant les primes maladie et le climat.
En plus, les 10 millions, c’est dans 20 ans.
Les partisans de la libre circulation disent que celle-ci contribue à la prospérité.
Nous avons ainsi la main-d’œuvre dont nous avons besoin. La population vieillit.
L’initiative menacerait les relations avec nos voisins.
Toute la voie bilatérale serait en danger en cas de OUI.
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Mehmet Gultas donne le ton du débat avec sa première question à l’UDC :
– En quoi c’est un problème une Suisse à 10 millions d’habitants ? Vous nous resservez les arguments des années 70 : La barque est pleine ?
Le débat n’est pas encore commencé que déjà nous sommes en plein schéma pavlovien : UDC => Schwarzenbach => xénophobie =>haine envers les braves saisoniers qui construisent notre pays => UDC fascistes => les rebuts d’un autre temps=> vous devez votez Non.
Marco Chiesa : On nous a menti en 2002, pour la votation sur la libre circulation. Il arrive dix fois plus de monde par année…
Il sera ensuite interrompu par un « C’est exact, mais… »
Les arguments de Marco Chiesa sont bons mais cela ne suffit pas face à un char d’assaut soviétique comme PYM, qui est avantagé par la RTS en temps de parole, servi avec des questions orientées tout au long de l’émission, et qui n’est jamais interrompu ni « corrigé ».
PYM maîtrise l’art de la persuasion sur le bout des doigts, il est venu pour défendre son bifteck avec la représentante du patronat, les deux sont d’une perfidie sans limite, se permettant de dire absolument tout.
Cristina Gaggini a de toute évidence été conseillée avant le débat par le PS, car elle reprend les arguments habituels du PS. Probablement, PYM et Cristina Gaggini se sont préparés ensemble, ils ne sont pas seulement assis côte à côte. On peut reconnaître le style de Maillard dans la bouche de Gaggini durant le débat.
Quant à l’UDC, elle aurait dû envoyer dans l’arène deux gladiateurs entraînés. Par la force des choses, seul Kevin Grangier dispose des munitions nécessaires pour la bataille. Avec sa maîtrise parfaite du français, son esprit vif et percutant, il arrive tant qu'il peut à s’imposer face aux hyènes.
Lorsque l’UDC part dans un combat sur le terrain de l’ennemi, où pièges, croche-pieds, humiliations et coups bas sont attendus, il faudrait poser des conditions avant le débat, ou si ce n’est pas possible, simplement ne pas y aller et faire des communiqués de presse ensuite pour diffuser sur les réseaux sociaux les raisons de ce refus.
PYM : Il n’y aura pas de problème de surpopulation s’il y a un aménagement de territoire qui accompagne l’augmentation de la population.
Maillard réussit donc à présenter comme une solution ce qui est en réalité une partie du problème : un bétonnage accru du territoire.
Maillard parle dès le début sur un ton plus fort, plus affirmé que les autres intervenants. Maillard n’a pas de doutes, il n’a que des certitudes, des solutions.
Et lorsque Kevin Grangier va l’affronter avec des arguments implacables, il va mimer l’énervement. L’effet bulldozer est garanti.
Le plan Maillard est rodé, il le ressert partout, il n’a guère changé durant ses 25 ans de carrière.
– Le principal angle d’attaque, ce sont les accusations perverses contre l’UDC, quel que soit le sujet, c’est la marque de fabrique Maillard.
Ici, par exemple, s’il y a un problème de surpopulation, c’est la faute de l’UDC, qui serait contre l’aménagement du territoire…
Puis PYM rajoute un exemple mensonger/ autoglorificateur/ abracadabrant (selon les cas), sur un ton bulldozer, pour « prouver » ses dires.
– Deuxième angle d’attaque : les exemples invérifiables :
PYM : « Un élu UDC dans sa commune privilégie l’installation de villas très chères plutôt que de logements locatifs, c’est une façon d’utiliser le sol qui n’est pas très rationnelle. »
Jamais les journalistes de la RTS ne vont stopper les adversaires de l’UDC s’ils répondent à côté. Ces apparatchiks n’ont qu’un objectif : que les invités UDC soient mis K.O. lors du débat.
Est-ce que vous pensez que c’est trop gros pour que le peuple marche ?
Regardez alors les résultats des votations des 10 dernières années ! Regardez les foules, hypnotisées par des inepties, que la gauche arrive à mobiliser dans la rue et les urnes !
Oui, à force de diaboliser sans cesse l’UDC, on arrive à ce que les gens l’assimilent à un sorte de repoussoir. Qui n’a pas encore entendu dans son entourage la phrase : « Je ne vais quand même pas voter UDC ! »
PYM : « La question centrale est la suivante » et il répète le mantra déjà mille fois dégurgité sur les plateaux de la RTS : Dans 20 ans, il y aura 800’000 retraités en plus, au total 4,5 millions de personnes qui ne travailleront plus ou pas encore… Il faut financer cette population. Est-ce que l’UDC veut la destruction d’un million de places de travail ? Est-ce qu’elle veut la retraite à 70 ans ?
Kevin Grangier démontre que ce raisonnement est une imposture, car il demanderait une augmentation de la population sans fin, il faut toujours plus d’actifs pour financer les non-actifs en nombre croissant. (Les actifs « importés » auront aussi des enfants, ils vieillissent aussi et deviendront des retraités à leur tour.)
PYM balaye l’argument de Kevin Grangier : « Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel », ça va bien s’arrêter un jour.
Remarquons l’usage chez Maillard de la sagesse populaire. Même si c’est une réponse crétine, il s’en sert habilement comme instrument de manipulation.
Kevin Grangier veut continuer mais sera interrompu. Mehmet Gultas le rappelle à l’ordre :
« La question du débat, c’est notre retraite. »
Kevin Grangier rappelle que le sujet du débat n’est pas la retraite mais la libre circulation.
Vif échange. Kevin Grangier se bat tant qu’il peut. Mais pour Mehmet Gultas, si PYM a décidé que le sujet, c’est la retraite, ce sera la retraite !
Intermède totalement biaisé avec l’exposé de Marie Giovanola, pour relativiser les effets démographique de la libre circulation. Seuls 2/3 viennent de l’UE, 1/3 des États tiers.
Cristina Gaggini parle de la qualité de vie et vient avec un exemple tordu à son image : En 1929, nous étions 2 millions et la qualité de vie était sensiblement inférieure.
Mais Madame Gaggini, au Néolithique on vivait aussi moins bien qu’à l’Âge du bronze ! Partout dans le monde, la richesse a augmenté ces 20 dernières années. La révolution numérique a amené des richesses jamais connues auparavant. La grande pauvreté est en disparition, et le niveau de vie a augmenté en Chine, en Russie, en Inde, en Mongolie... cela n’a rien à voir avec la libre circulation.
Cristina Gaggini : Les milieux économiques sont inquiets de la pénurie de main-d’œuvre. Et Gaggini dépeint une situation catastrophique qui aurait régné durant la période des contingents qui a précédé la libre circulation.
Finalement, Gaggini sort de ses gonds d’une manière très théâtrale et attaque l’UDC. On voit ici clairement la patte « Maillard ».
Cristina Gaggini : Le pire, pour un parti de droite, c’est que ce soit l’État qui définisse combien de travailleurs peuvent venir… En plus, il y a eu une baisse de 50% du taux d’immigration depuis 2014.
Cette femme sait parfaitement que 20 millions de chômeurs de l’UE ne demandent qu’à venir en Suisse, que nous traversons une crise sans précédent, mais elle est sans scrupules, malhonnête et ne pense qu’à défendre son lobby Economiesuisse.
Elle a un profond mépris pour le peuple suisse.
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2e partie - L’impact de la libre circulation sur l’économie suisse
Programme de prélavage par Guillaume Meier, RTS :
La libre circulation a entraîné une poussée démographique et la Suisse en a fait son miel (sic !). Plus de gens = plus de ventes. La Suisse a connu une croissance économique depuis 2002, ce qui prouve le lien entre libre circulation et croissance. Est-ce que, par habitant, cela augmente le bien-être ? La majorité des économistes affirment que oui. En plus, il n’y a pas d’impact négatif sur les salaires, qui augmentent de 0,8% par année. Même si la concurrence existe, même au Tessin, la situation sur le plan du chômage est bien meilleure.
Kevin Grangier demande si ses adversaires n’exagèrent pas lorsqu’ils affirment que la fin de la libre circulation tuerait l’économie.
Cristina Gaggini : Nous ne disons absolument pas que cela tuerait l’économie suisse, mais que ça serait un coup fatal (sic !).
Et Cristina Gaggini ajoute que l’Université du Tessin – qui n’est pas à la botte d’Economiesuisse – a dit qu’il n’y a pas de lien direct entre la libre circulation et l’éviction des Tessinois.
(Hélas, chaque université en Suisse latine est gangrénée par des gauchistes mondialistes.)
Mehmet Gultas : Le SECO dit que le bilan de la libre circulation est positif, les bénéfices dépassent largement les coûts. Ne serait-il pas insensé d’abandonner cette source de prospérité ?
Nous nous demandons comment Gultas peut s’autoriser à poser des questions à ce point orientées.
Marco Chiesa commence à prouver, chiffres à l’appui, ce qu’est le dumping salarial, mais PYM va l’interrompre rapidement, ensemble avec Cristina Gaggini, et Mehmet Gultas se met avec eux à lui couper la parole.
PYM s’impose aussi lorsqu’il est attaqué sur sa position : le fait qu’un syndicaliste, défenseur des travailleurs, lutte main dans la main avec Economiesuisse, et contre l’UDC. PYM fait semblant de comprendre que le problème serait d’être assis à côté de Gaggini : « Je suis assis à côté de qui je veux, je viens ici avec mes convictions, je dis ce que j’ai à dire, sans m’occuper ce que disent les autres. »
Mehmet Gultas se hâte à son secours et l’encourage : Allez-y PYM ! Comme si PYM attendait son autorisation pour intervenir lorsque bon lui semble.
PYM : Maintenant, la chose principale… on entend M. Chiesa ici nous faire un descriptif apocalyptique de la situation sociale.
Et en habile contorsionniste, PYM va saisir l’occasion pour égrener de nouveau la litanie de ses mérites sur les mesures d’accompagnement, suivie d’attaques contre l’UDC, la bataille de sa vie. Le ton de Maillard monte, il donne l’impression d’être au paroxysme de son énervement.
PYM : C’est cela qui se cache derrière l’enjeu de leur volonté d’abolir la libre circulation. Il y a un mot d’ordre, c’est d’abolir les mesures d’accompagnement. Ç’a été dit par la famille Blocher. Vous croyez que dans le secteur agricole les électeurs de l’UDC n’ont pas engagé des Kosovars au noir pendant des années ? Ils engagent… (PYM hurle) et même des élus UDC… des travailleurs polonais. Ces messieurs engagent des immigrés, des étrangers, ils en ont besoin. Mais ce qu’ils n’aiment pas, c’est qu’on contrôle et régule les salaires. Et le but de cette initiative… Ils n’ont même pas été fichus de mettre dans cette initiative qu’ils établiront un contrôle des fiches de paie.
Ndlr : Nous avons une hyperréglementation qui définit déjà les contrôles et PYM le sait parfaitement, mais il fait son cinéma.
Jamais à notre connaissance un participant à un débat n’a réussi à faire chuter PYM de ses grand chevaux en dépit de ses arguments débiles et mensongers, recrachés à répétition.
Maillard est l’illustration même de ce qui détruit la Suisse. Ici, il combat l’UDC à l’unisson avec l’Economiesuisse, une sorte d’illustration de ce qu’est notre Deep State suisse.
Et PYM agite le spectre des années 60 et du triste sort des saisonniers dans un marché dérégulé de capitalisme sauvage que l’UDC veut restaurer avec ces votations.
Et PYM, sur un ton très irrité, continue à égrener ses victoires : plus de travailleurs sont couverts par les conventions collectives – enchaînant, comme c’était prévisible, avec une tirade contre l’UDC :
« Ces messieurs obéissent à la famille Blocher. Et la famille Blocher se lamente que deux millions de travailleurs sont protégés par les conventions collectives. »
Marco Chiesa essaie de placer deux mots, et la contre-attaque sera une parfaite démonstration ce qu’est la faîtière Economiesuisse.
Cristina Gaggini : Pourquoi affubler les étrangers de tous les maux de ce pays ? Mais vous avez voté contre les fonds ferroviaires qui ont permis d’augmenter la cadence des trains à un quart d’heure ou une demi-heure.
Vous avez voté contre l’aménagement de territoire pour éviter le bétonnage de notre pays. Quant aux difficultés des seniors âgés qui sont au chômage, vous étiez le seul parti qui a dit : Non, il ne faut pas aider les seniors âgés.
Dans les débats avec l’UDC, la vérité est absolument sans importance, les accusations mensongères et biaisées pleuvent sur les représentants de ce parti, sans qu’ils aient la possibilité de répondre.
Les armes utilisées par le camp des gauchistes, c’est « open bar » et les coups au-dessous de la ceinture sont bienvenus, Gultas et son équipe en redemandent.
Kevin Grangier essaie de remettre l’église au milieu du village car il est impossible d’entrer dans le détail des fourberies que Cristina Gaggini avance.
Kevin Grangier demande : Quand est-ce qu’on va commencer à parler des Suisses et des Suissesses qui sont les grands oubliés de ce débat ?
Jamais, notre cher Kevin ! Jamais ! Lisez nos résumés d’émissions RTS et vous y verrez la réponse !
Hormis l’UDC, tout le monde se fiche du peuple suisse. Moins le peuple existe, mieux ces gens se portent ! Dans une telle arène, l’UDC, qui pense juste et reste intègre et respectueux, sera toujours perdant. C’est pour cela que l’UDC devrait refuser d’aller au casse-pipe, car avec la RTS tous les débats sont systématiquement biaisés.
Mehmet Gultas à Kevin Grangier : Un mot de la fin ? Comment va-t-on gérer l’immigration si l’initiative passe ? Par qui ? Quel modèle ?
Kevin Grangier veut revenir sur les paroles de Cristina Gaggini, qui a qualifié de « l’échec de 2014 » les résultats de la votation concernant l’initiative sur la libre circulation, mais Mehmet Gultas lui coupe la parole, malgré SIX TENTATIVES de Kevin Grangier.
Kevin Grangier est empêché de parler mais finalement il s’impose :
Comment se fait-il qu’une décision populaire du Souverain soit qualifiée d’« échec de 2014 » ?
Le trio PYM, Cristina Gaggini, Mehmet Gultas se dépêchent ensemble de couper la parole à Kevin Grangier, qui avait reçu l’autorisation de conclure peu avant ! Mehmet Gultas crie : Non, je ne vous laisse pas mener le débat ! Il est hors de lui que Kevin Grangier ait pu malgré tout placer sa phrase.
Marco Chiesa reprend la parole, parle des fake news des adversaires de l’initiative, mais sera également coupé et c’est PYM qui conclut.
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3e partie - Débat sur la suite des discussions européennes en cas de non à l’initiative de limitation
Lapsus extrêmement parlant de la RTS, « en cas de NON » : ils ne peuvent juste pas concevoir un OUI !
Alain Franco en direct de Bruxelles. La clause guillotine va tomber si l’accord est dénoncé. Il n’y a pas de place pour la négociation.
Il nous rappelle : Souvenons-nous qu’Erasmus avait été suspendu, sans avertissement, au lendemain de la votation de 2014, avant même l’entrée en vigueur de l’initiative.
Oui, nous nous souvenons : Erasmus, dans ses programmes conformes aux critères de qualité de l’UE, a des cours d’alphabétisation émotionnelle, d’Espéranto, et autres débilités.
Alain Franco : A cause du Brexit, en cas de ‘Oui’ à cette initiative, l’UE promet une sacrée crise !
Mehmet Gultas à Marco Chiesa :
Est-ce que vous ne vendez pas un rêve aux Suisses ?
Est-ce que c’est vraiment le moment ?
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Résumé - Les axes principaux du débat sur l’initiative de limitation de l’UDC
Par Marie Giovanola.
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Résumé, commentaires : Cenator