Francs-maçons cathos – La Franche-Niaiserie Universelle

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Michel Garroté  --  Je ne suis pas un adepte des thèses complotistes, cela dit, force est de constater qu'en France notamment, la franc-maçonnerie (GODF, etc.) joue un rôle important, y compris dans certains milieux prétendument catholiques. Ci-dessous, je publie les extraits d'une analyse du Père Michel Viot, prêtre catholique au Diocèse de Versailles, analyse qui traite de ce sujet sous un angle assez inhabituel, celui des "francs-maçons catholiques islamo-compatibles", ou, si l'on préfère, celui des catholiques islamophiles inspirés par les "Lumières", et leur "Franche-Niaiserie Universelle".
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A ce propos, le Père Michel Viot, Prêtre catholique au Diocèse de Versailles, écrit notamment (voir lien vers source en bas de page) : Au moment où les francs-maçons de différentes obédiences célèbrent les 300 ans de la fondation de la Grande Loge de Londres en 1717, je m’étonne que les milieux catholiques, d’habitude si friands de ces « diableries », ne disent mot de cette obédience mixte interreligieuse et multiculturelle qu’est la Franche-Niaiserie Universelle [les catholiques inspirés par les "Lumières"], pourtant bien active, dans notre pays [la France] en particulier.
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Pourquoi alors en parler aujourd’hui, alors que, contrairement à la maçonnerie qui se réclame de 1717, elle n’a jamais fait l’objet d’aucune condamnation du Magistère romain, que de nombreux catholiques, hommes et femmes, laïcs et clercs, en font partie et, mieux encore, son journal qui s’appelle « Le Gibet » est envoyé dans pratiquement toutes les paroisses ? Il soutient la doctrine catholique comme la corde le fait avec le pendu. L’actuelle Grande Maîtresse serait très connue de notre « bonne presse » pour avoir écrit sous pseudonyme les réflexions d’un prêtre, et sous son nom un livre intitulé, je cite de mémoire, Les deux pieds, les deux mains dans le baptistère, le tout ayant eu un fort succès grâce à l’aide des « Chevaliers du Grand Bayard », haut grade de cette société secrète.
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Un confrère, lors d’une réception où l’un de ses derniers ouvrages était présenté, a pu prononcer en recevant ce livre les paroles de François Mauriac caressant le vision de Madame Daniel-Rops : « Doux Jésus ! » (son époux venait de faire paraître une vie de Jésus qui s’était très bien vendue). C’est après tout un témoignage chrétien comme un autre. La Franche-Niaiserie Universelle, peut, quant à elle, être impliquée dans le « grand œuvre » de démolition de l’Eglise catholique. Dans les années 1968-1970, deux loges de cette obédience ont été les instigatrices d’initiatives lourdes de conséquences. La loge "Pauvre Judas" pour les délits de port de soutane et d’usage du latin, et surtout la loge "Ananias et Saphira" pour la déclaration de 1973 de la conférence épiscopale sur le socialisme.
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Récemment, sur le mariage pour tous, c’est essentiellement la loge « Les amis de Loth » qui a agi, arrivant à perdre l’imperdable. Rendez-vous compte, plus d’un million de personnes, plusieurs fois dans la rue, pour un tel résultat. Comment ne pas penser que certains chevaux de bataille de la Manif pour Tous n’étaient pas en fait des chevaux de Troie ? Là encore les hauts grades de cette organisation ont joué leur rôle, toujours funeste. Il est plus que certain que ce grade est lié au 30e degré du « rite écossais ancien et accepté » pratiqué au Grand Orient de France sous les auspices de son Grand collège des rites. Ne voit-on pas sur les beaux baudriers noirs de ces chevaliers deux têtes de mort couronnées, l’une d’une tiare pontificale, l’autre d’une couronne de lys ?
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Ce genre de « maçons » n’est pas reconnu par la Franc-Maçonnerie régulière, qui bien que condamnée par plusieurs Papes a toujours respecté leur ministère et constamment condamné toute entreprise contre le pouvoir légitime, qu’il soit royal ou républicain. Mais l’opposition aux règles traditionnelles, comme la fascination pour la transgression engendrent une fraternité de caniveau. On y communie facilement dans le mépris des dogmes religieux et du doit canon. La Franc Maçonnerie régulière a « excommunié » ses faux-frères. Ceux qui font partie de la FNU ont beau être les alliés objectifs du GODF, ils demeurent dans la communion de l’Eglise, au point d’avoir pu se partager les rôles.
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Ainsi les uns ont-ils pu guider la Manif pour Tous, d’autres la condamner au point de dire que son « Dieu » n’était point le leur, et pour leurs correspondants du GODF aller même jusqu’au gazage. Avoir une langue et des oreilles traînant dans les deux camps fait partie des avantages qu’on tire de cette union multiculturelle qu’est la Franche-Niaiserie Universelle. Son nom d’ailleurs est des plus intéressants. Le mot niais renvoie à l’oiseau de fauconnerie pris au nid et ayant, de ce fait, un comportement encore gauche, que le fauconnier pourra guider et faire évoluer dans le sens de ses intérêts. Que voilà une symbolique chargée de sens. Sachant de plus que ce tropisme sinistre, et cette œuvre de rééducation ne retirent rien aux instincts de prédateur du rapace.
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Comptons donc sur les « Francs-Niais Universels » pour s’occuper tout naturellement du second acte logique du mariage pour tous avec l’affaire de la PMA. Ils enverront la piétaille dans la rue, ce qui nourrira un débat convenu avec les habitués patentés de ces problèmes, un débat à l’issue décidée d’avance au sein de l’Obédience mixte interreligieuse et multiculturelle. Que les « Franc-Niais Universels » remplissent le rôle de mouche du coche ou de mouche à miel, ils obtiendront le même succès que celui dont ils peuvent s’enorgueillir avec la loi Taubira. Puis viendra la GPA, qui en fait ne fera qu’élargir le marché de la vente d’êtres humains. Le commerce qui jadis a enrichi Nantes et Bordeaux finit par être interdit pour se limiter jusqu’à présent, sous nos climats, à l’achat si coûteux de spécialistes du ballon rond.
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Ces derniers sont fort heureusement consentants et participent, avec de substantiels bénéfices, aux jeux que les empereurs de ce monde dispensent au peuple pour le distraire. Dans peu de temps, la France verra, comme déjà d’autres pays plus « en avance », les embryons être vendus, les ventres être loués – à frapper alors d’une taxe d’habitation ? – et, fondamentalement, les nourrissons être volés à leurs mères, comme les Turcs le faisaient jadis pour constituer leurs corps de janissaires. Comment a-t-on pu en arriver là, à ce degré de dégénérescence de civilisation, sinon par la puissance de « Forces occultes » ?
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Ne serait-il pas temps que soit prononcée une condamnation magistérielle de la Franche-Niaiserie Universelle, de ses faucons, peut-être gauches, mais vrais catholiques, du moins pour la façade, et de ses fauconniers ? Ils divisent le peuple chrétien en le paralysant et rendent inutile tout acte de résistance aux lois sociétales de plus en plus monstrueuses qui nous sont proposées. Ces sectateurs des ténèbres ont beau prêter serment sur la Bible, comme les adeptes de la Franc-Maçonnerie, la leur n’est pas ouverte au prologue de l’Evangile de Saint Jean ou à la construction du temple de Salomon, mais à celle de la tour de Babel.
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Un Coran pourrait lui être substitué. Tous textes sacrés accompagnés, toujours, du petit livre des 110 propositions de François Mitterrand, jusqu’en 2012, et après, des 70 de François Hollande. Depuis mai 2017, on ne sait encore si un autre document pourrait avoir fait apparition tant les renseignements sont contradictoires. Il nous faudra donc attendre un prochain numéro du Canard Enchaîné, nous en avons maintenant l’habitude, et l’on s’y fait très bien, conclut le Père Michel Viot (voir lien vers source en bas de page).
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Michel Garroté pour Les Observateurs
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Source :
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https://michelviot.wordpress.com/2017/09/17/franche-niaiserie/
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En France les francs-maçons de gauche gouvernent même à droite


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Selon Alain Bauer, ancien grand maître du Grand Orient de France (« GOF » ou « GODF », situé très à gauche), la France compte 135.000 à 140.000 francs-maçons, dont plein de journalistes, a-t-il assuré tout récemment. Auteur du « Petit Dictionnaire des (vrais et faux) frères », l'ancien grand maître du Grand Orient Alain Bauer a indiqué qu'il y a aujourd'hui en France 135.000 à 140.000 francs-maçons. Il a précisé qu'il y a en France une douzaine d'obédiences - des fédérations de loges - importantes et d'autres plus petites. Il y a plein de journalistes francs-maçons, il y a ceux qui assument le fait de le dire et d'autres qui le cachent, dit-il. Etre franc-maçon est-il compatible avec le métier de journaliste ? « Quand on assume la fierté de l'appartenance, il n'y a pas de problème particulier », estime Alain Bauer. « Le problème c'est le secret ».

C'est aussi la promiscuité et l'incapacité à assumer sa propre mission professionnelle, juge l'ancien grand maître du Grand Orient. « Dans la plupart des cas, c'est plutôt dans l'affairisme que dans le journalisme que la question s'est posée parce que la franc maçonnerie génère son tissu de corrompus et de pourris comme toute organisation humaine, précise-t-il. Il considère également que la franc-maçonnerie a subi une considérable perte d'influence. Il précise ainsi qu'avant la Seconde Guerre mondiale, 50% de la classe politique appartenait à une loge. Aujourd'hui, ils ne sont que 10%. Alain Bauer précise enfin qu'aucun président de la Ve République n'a été franc maçon. Concernant Jacques Chirac, son grand-père l'a été, Valéry Giscard d'Estaing a voulu mais les conditions qu'il aurait mise à son passage n'ont pas été jugées acceptables. Quant à François Hollande, son suppléant et beaucoup de gens autour de lui sont francs-maçons.

Rappelons que de son côté, Manuel Valls a été franc-maçon entre 1989 et 2005. Celui-ci a été initié lorsqu’il était conseiller dans le cabinet de Michel Rocard (1988-1991) par le rocardien Jean-Pierre Antebi, à l’époque Grand Secrétaire aux Affaires extérieures au Conseil de l’ordre du Grand orient de France (GODF). Les deux hommes ont été présentés à l’époque par le frère Yves Colmou qui est aujourd’hui l’un des plus proches conseillers du chef du gouvernement. Manuel Valls est alors entré dans la loge « ni maîtres ni dieux », une loge remplie de trublions, de rebelles, de libertaires, d’anarchistes, de socialistes et de communistes.

Force est donc de constater que chez nos amis français, la Franc-Maçonnerie en général et le Grand Orient de France (GOF) en particulier, qui est une loge gauchisante ultra-laïcarde, n’est ni étrangère à la laïcité, ni étrangère à la République. On peut même affirmer que tous les partis politiques français (y compris le Front National par le biais du Mouvement Bleu Marine), ont des liens avec le gauchisant et ultra-laïcard Grand Orient de France.

Pour mémoire, rappelons qu’en vue des présidentielles de 2012, la loge maçonnique la plus à gauche de France, donc le Grand Orient, avait fait venir les candidats à l’élection présidentielle dans son temple, rue Cadet à Paris, dans le IXe arrondissement. Le grand maître Guy Arcizet avait rendu compte de cette initiative, à l’occasion de la parution d’un livre de 360 pages retraçant l’intégralité des débats. François Bayrou, Nicolas Dupont-Aignan, François Hollande, Eva Joly, Jean-Luc Mélenchon, Hervé Morin et Dominique de Villepin étaient venus à ces Grands Echanges. Marine Le Pen n’avait pas été invitée ; cela dit, son allié, Me Gilbert Collard, est membre du GOF. Quant à Sarkozy, il avait organisé, aux Bains Douches, un happening nocturne pour les grands PDG, les Francs-maçons et les homosexuels, chose impensable, sauf en France.

De fait, les objectifs du GOF pour le président qui serait élu en 2012 étaient principalement : renforcer le laïcisme et renforcer l’éducation laïciste ; se soumettre aux lobbys LGBT ; garantir davantage le droit à l’avortement. En 2014, via le mariage gay avec adoption d’enfants, le GOF a largement atteint ses objectifs.

Les francs-maçons de gauche avaient décidé de peser dans la campagne. Le grand-maître Guy Arcizet expliquait : « On a un réseau, on va s’en servir. Y compris en allant voir ceux qui nous représentent, en les empêchant de dormir, même à 2 heures du matin ». Ce qui était intéressant dans cette histoire qui remonte à 2012, c’est d’une part, que la loge la plus gauchisante de France, le GOF, s’étend du Front National avec Gilbert Collard au Front de Gauche avec Jean-Luc Mélenchon. Et d’autre part, que le GOF ait ouvertement proclamé : « On a un réseau, on va s’en servir. Y compris en allant voir ceux qui nous représentent, en les empêchant de dormir, même à 2 heures du matin ».

J’essaye d’imaginer, ne serait-ce qu’une seconde, à la réaction des partis et des médias français, si un évêque et un rabbin de l’Hexagone avaient osé déclarer publiquement : « On a un réseau, on va s’en servir. Y compris en allant voir ceux qui nous représentent, en les empêchant de dormir, même à 2 heures du matin ». La triste réalité, c’est que dans le jargon politico-médiatique français, un terroriste musulman est un « activiste ». Un Juif pieux est un « ultra-religieux ». Un catholique pratiquant est un « intégriste ». Et un chrétien évangélique est un « fondamentaliste ». Et un activiste du GOF qui vous réveille à 2 heures du matin c’est quoi ? Un emmerdeur ou un petit con ?

Pour ce qui concerne la société libre et laïque de culture judéo-chrétienne, aucun parti politique français, pas même l’UMP ou le FN (sauf la jeune et courageuse Marion Maréchal Le Pen), ne la défendent. Les Etats-Unis ont l’aile droite du parti Républicain. L’Allemagne a la CDU et la CSU. L’Espagne a le Parti Populaire. Le parti Républicain américain, la CDU et la CSU allemandes et le Parti Populaire espagnol ne sont pas des partis politiques ultra-laïcards, à la fois grand-orientalistes et islamophiles (côté CDU, ça se gâte depuis que Merkel veut accueillir 800'000 clandestins musulmans d’ici fin 2015, présentés, pour l’occasion, comme des « migrants » ou comme des « réfugiés » : coût de l’opération ; six milliards d’euros dans le court terme).

Les partis politiques français, eux, le sont tous, quoi qu’ils puissent alléguer en la matière. Même le Parti Chrétien Démocrate français s’allie aux centristes fortement marqués par l’idéologie du Grand Orient de France. Avec son étatisme économique cryptocommuniste, corrompu et ruineux ; avec ses valeurs, d’une part, islamophiles, et d’autre part, judéophobes et christianophobes, la France a inventé un étrange homo sapiens, ultra-laïc amoureux de l’islam. Il fallait le faire.

Il y a quelques années, Sophie Coignard, dans l’hebdomadaire français ‘Le Point’, écrivait (extraits ; liens en bas de page) : « La reconduction de François Fillon à Matignon est une défaite des francs-maçons, dont beaucoup soutenaient ouvertement Jean-Louis Borloo, qui, en tant que chef du Parti radical, incarne la tradition fraternelle au sein de la République. Telle est l'analyse à laquelle se livre un personnage politique français de tout premier plan sur le récent remaniement ministériel. Voici son raisonnement : "Il suffit de regarder qui soutenait Borloo : Claude Guéant, le secrétaire général de l'Élysée, pour une fois d'accord avec Henri Guaino, mais aussi le patron d'EDF, Henri Proglio, qui nie être initié, mais cela fait rire tout Paris". Notre observateur averti ne souhaite évidemment pas apparaître à visage découvert. "Ce que je vous dis est une évidence pour quiconque s'intéresse aux jeux d'influence au sommet. Mais je n'ai pas envie de passer pour un paranoïaque, s'amuse-t-il. Et puis, les frères sont les premiers à avancer masqués, non ? Dans tous les cénacles, la "main invisible" des francs-maçons anime les conversations. Pourquoi ? Parce qu'elle obéit à une combinaison magique : réseau d'influence plus secret d'appartenance. Le cocktail parfait ! D'ailleurs, comme pour illustrer ces propos, quelques jours après sa sortie du gouvernement, Jean-Louis Borloo organise dans les Salons de l'Aveyron, à Paris, un "dîner républicain" de 800 personnes. Traditionnellement, ce banquet réunit des frères et leurs amis défenseurs de la laïcité pour commémorer la loi de séparation des Églises et de l'État. Là, c'est la fête à Jean-Louis ! Les familiers des loges ne manquent pas autour des tables ».

Sophie Coignard : « Ceux qui l'assument et ceux qui le taisent. Alain Bauer, ancien grand maître du Grand Orient aujourd'hui conseiller officieux de Nicolas Sarkozy pour les questions de sécurité, Xavier Bertrand, ministre du Travail, Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche, Serge Lepeltier, premier vice-président du Parti radical valoisien, Patrick Ollier, tout nouveau ministre chargé des Relations avec le Parlement, Gérard Larcher, président du Sénat… François Fillon, qui n'est pas franc-maçon, est resté Premier ministre. Preuve que les frères ont perdu la main ? Certainement pas. Mais on ne gagne pas à tous les coups… Les initiés sont d'ailleurs aussi nombreux qu'avant autour de la table du conseil des ministres. Est-ce un problème ? Ce n'en serait pas un si ces hauts responsables, garants de l'intérêt général, ne niaient pas, pour la plupart, leur appartenance avec la dernière énergie. Ils ne sont pas les seuls. Dans la police, dans la magistrature, dans l'Éducation nationale, dans les banques et compagnies d'assurances mutualistes, à EDF, à La Poste, personne n'a jamais franchi le seuil d'un temple, si l'on s'en tient aux déclarations officielles. De cette omerta nourrie par les initiés eux-mêmes résulte un étrange paradoxe : dès qu'une nomination ou une décision semblent inexplicables, chacun, parmi les profanes, songe à la franc-maçonnerie. Comment en serait-il autrement ? Un député important de la majorité reçoit un jeune élu prometteur dans son bureau de l'Assemblée nationale. "Alors, tu es où, toi ?", lui demande-t-il tout de go. Son interlocuteur mettra un moment à traduire ce "où ?", qui signifie "dans quelle obédience ?" ».

Sophie Coignard : « Un cadre supérieur bardé de diplômes est embauché dans un grand groupe de distribution d'eau. Au fil des jours, il comprend que ses collègues et ses supérieurs le prennent pour ce qu'il n'est pas : un frère. Doit-il jouer la comédie ? "Les premiers temps, je me suis contenté de ne pas les détromper, sans jamais mentir, raconte-t-il. Au bout de quelques mois, des relations d'estime mutuelle s'étaient installées, ce qui rendait mon silence coupable. Je me suis donc dévoilé, si j'ose dire : non, je n'en étais pas. À mon grand soulagement, cet aveu a été accueilli avec décontraction. Mais on m'a fait comprendre qu'il était utile et intéressant d'y entrer, pour instaurer un climat de confiance avec les clients et même en interne." A-t-il accepté ? Il assure que non. On n'est pas sûr de le croire sur parole. Ceux qui s'y sont frottés sont prompts, ensuite, à voir des réseaux fraternels partout. Les nouvelles normes qui s'imposent à l'habitat en matière d'environnement ? Une gentillesse faite aux prestataires par le ministère. La difficulté à fusionner les Caisses d'épargne et les Banques populaires ? Une guerre entre maçons d'obédiences différentes et aux intérêts disjoints. La nomination d'Henri Proglio comme PDG d'EDF, poste qu'il comptait cumuler avec son maintien à la tête de Veolia ? Une revanche des francs-macs. Les assauts contre Anne Lauvergeon pour lui faire quitter Areva ? Une guéguerre entre la maçonnerie et le corps des Mines, dont Mme Lauvergeon est un élément actif… Les millions versés par l'État à Bernard Tapie à l'issue de son combat contre le Crédit lyonnais ? Rien n'aurait été possible sans les frères ».

Sophie Coignard : « Dans cette longue – et coûteuse – saga de Tapie contre l'État, le mot "franc-maçon" n'est jamais prononcé, mais brûle toutes les lèvres. Dans son livre "Abus de pouvoir", François Bayrou lui consacre un chapitre violent dont certains passages doivent être lus entre les lignes. Le président du MoDem évoque ainsi la manière dont un amendement législatif a été introduit afin de permettre aux établissements publics administratifs d'avoir recours à l'arbitrage pour résoudre leurs conflits. Qui avait, dans le secret des cabinets, préparé ce texte ? Était-ce le cabinet du ministère de l'Intérieur, ceux de Nicolas Sarkozy et de Brice Hortefeux ? Ou Bercy, sous la double autorité du ministre de l'Économie, Thierry Breton, et du ministre du Budget, Jean-François Copé ? Les initiés compléteront d'eux-mêmes : tous francs-maçons ou très proches des loges. D'ailleurs, un initié, et pas le moindre, réagit lui aussi à l'arbitrage qui couvre Tapie de millions. Dans les colonnes de Libération, Jean-Michel Quillardet, un avocat qui était alors grand maître du Grand Orient, s'indigne. "Je voulais envoyer un signal : montrer que les francs-maçons ne sont pas tous dans les combines, explique-t-il. On sait que des membres de la GLNF ont joué un rôle dans cette affaire, à l'Élysée, à Bercy, mais aussi parmi les avocats d'affaires spécialisés dans les liquidations judiciaires, qui sont à la fois proches de Tapie et impliqués dans des transactions en Afrique". Il faut louer le courage de Jean-Michel Quillardet, à qui cet article n'a pas fait que des amis dans l'univers maçonnique, où la règle d'or consiste à se taire pour ne pas ternir l'image des obédiences et de leurs membres. Un raisonnement à courte vue : depuis le docteur Freud, chacun sait les ravages opérés par le silence et la violence que peut revêtir le retour du refoulé », concluait Sophie Coignard, dans ‘Le Point’ (liens en bas de page).

De son côté, Massimo Introvigne, dans ‘La Bussola’, écrivait (extraits ; liens en bas de page) : « Les initiales semblent être inoffensives: CIU, Cercles Inter Universitaires. Mais cette tranquille association d'universitaires français, cacherait en fait une super loge maçonnique, avec les mêmes initiales, mais un nom moins rassurant : Confraternité Initiatique Universelle. Si certains membres sont des professeurs universitaires intéressés par l'histoire de la Franc-Maçonnerie et par des questions philosophiques, d'autres sont très proches de la politique française. C'est ce que révèle l'enquête sur la couverture de l'hebdomadaire Le Point… qui dans le numéro du 26 Janvier 2012 a étudié l'entourage des principaux candidats à la présidentielle. Deux candidats mineurs à la présidence sont des francs-maçons déclarés: Jean-Luc Mélenchon, candidat de l'extrême gauche, fait partie du Grand Orient. S'il s'agit là de simples curiosités, il est intéressant de noter que Le Point, en tenant compte des plaintes et des démentis qu'il dit ne pas craindre, compte treize francs-maçons dans l'entourage immédiat de Nicolas Sarkozy, parmi lesquels les ministres des Finances, François Baroin, du Travail, Xavier Bertrand, de la Défense, Gérard Longuet, de l'Intérieur, Claude Guéant, de la Justice, Michel Mercier, des Sports, David Douillet, des Relations avec le Parlement, Patrick Ollier, de la Coopération internationale, Henri de Raincourt et de l'Education, Luc Chatel. Ces deux derniers ministères, dans l'histoire française ont presque toujours été confiés à des maçons, mais, comme nous le voyons, avec Sarkozy, c'est le gouvernement tout entier qui semble plutôt une grande Loge ».

Massimo Introvigne : « Et beaucoup de ces ministres sont proches de ce mystérieux CIU, qui n'est pas nécessairement d'accord avec la loge la plus nombreuse et la plus puissante en France, le Grand Orient. Quant à Sarkozy, il faut se rappeler de la relation très particulière entre le Président et l'ancien grand maître du Grand Orient Alain Bauer, et sa vieille habitude – curieux pour quelqu'un qui prétend ne pas être un franc-maçon – de signer de son nom suivi des trois points, comme font les «frères» – les lettres que, comme ministre de l'intérieur, il envoyait aux syndicats de police, où pratiquement depuis toujours, presque tous les officiers sont francs-maçons. Si François Hollande, le candidat socialiste auquel semblent aller les sympathies au Grand Orient, l'emporte, les choses point de vue maçonnique ne changeraient pas. Dans l'équipe qui gère la campagne de Hollande, Le Point a identifié dix francs-maçons, dont le président du Sénat, Jean-Pierre Bel, les anciens ministres Michel Sapin et Jean-Yves Le Drian, le maire de Lyon Gérard Collomb et le Directeur de la communication du candidat socialiste, Manuel Valls. Face à cette prolifération de ‘frères’, ceux qui en France se méfient des francs-maçons pourraient être tentés de voter pour le candidat centriste François Bayrou ou à droite pour que Marine Le Pen. Mais même ici, assure Le Point, les loges ont pris leurs précautions. Aux côtés de Bayrou, comme conseiller écouté, il y a l'ancien sénateur et membre de la Cour des comptes, Alain Lambert, qui est de la même loge où est née la mystérieuse CIU ».

Massimo Introvigne : « Du même milieu vient aussi Dominique Paillé, ancien porte-parole de l'UMP, parti de Sarkozy, qui ne fait pas partie de l'équipe, mais qui a fait de François Bayrou le vainqueur de l'élection présidentielle dans son roman Panique à l'Elysée, et il est très influent dans des milieux qui soutiennent le candidat centriste. Quant à Marine Le Pen , fait partie de son équipe l'avocat – qui apparaît souvent dans les grands médias français – Maître Gilbert Collard, initié dans la Grande Loge de France, puis transféré à la Grande Loge nationale française, l'obédience la plus « traditionalistes » – en termes maçonniques, bien sûr – qui a été le terreau de la mystérieuse CIU. Beaucoup d'eau a coulé sous les ponts depuis le Grand Orient en 1980 avait menacé d'expulser non seulement ceux qui étaient inscrits au Front national, dirigé alors par le père de Marine Le Pen, mais aussi ceux qui avaient accepté le soutien du parti d'extrême-droite, tels que l'ex-ministre Jean-Pierre Soisson, qui avait cherché des voix du Front national pour conserver le poste de président du Conseil général de la Bourgogne. Peut-être qu'ils n'en feront rien, mais le Grand Orient a sérieusement discuté l'idée d'inviter Marine Le Pen lors d'une réunion de «Loge Blanche» à huis clos afin d'exposer son programme aux ‘frères’, comme les autres candidats: une idée qui aurait été impensable il y a quelques années. Sans doute les obédiences françaises ne pensent-elles pas toutes de la même façon sur de nombreuses questions. Mais il y a des fils qui les unissent et, finalement, dans la politique française, la maçonnerie réussit toujours à compter plus que dans d'autres pays. S'il se peut que l'influence maçonnique dans les affaires politiques soit en crise ailleurs, les 150’000 maçons français sont déterminés à la garder comme une caractéristique spécifique de leur pays », concluait Massimo Introvigne dans ‘La Bussola’ (liens en bas de page).

Michel Garroté, 7 septembre 2015

http://www.lepoint.fr/politique/francs-macons-la-main-invisible-27-01-2011-130544_20.php

http://www.labussolaquotidiana.it/ita/articoli-lombra-dei-massoni-sulleliseo-4377.htm

http://benoit-et-moi.fr/2012-I/0455009fcb0e2340d/0455009fec0a04b02.html