L’armée israélienne va intervenir à Gaza et au Liban

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Michel Garroté -- Le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, a déclaré, lundi 13 août 2018, que la prochaine confrontation entre Israël et le groupe terroriste Hamas à Gaza est inévitable. "La question n'est pas de savoir si oui ou non mais quand, a-t-il ajouté.
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Le ministre israélien a organisé lundi une réunion avec le chef d'état-major de l'armée israélienne et le coordinateur des activités gouvernementales le long de la Bande de Gaza et dans les territoires disputés de Judée-Samarie. "Je suis certain que nous ferons tout ce qu'il faut et de la meilleure manière qu'il soit. Nous menons une politique sécuritaire fiable et puissante. Nous sommes prêts et nous savons quoi faire et à quel moment le faire", a-t-il précisé.
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D'autre part, l'armée israélienne se prépare à une nouvelle guerre contre le groupe terroriste Hezbollah, allié stratégique de l'Iran au Liban. L'armée israélienne utilisera d'inédites technologies et tactiques lors d’exercices militaires effectués dans le nord du pays. Plusieurs unités de l'armée dont la brigade d'infanterie Golani ont déjà pris part aux exercices.
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"Nos unités ont fait d'incroyables progrès. Si vous regardez dans un périmètre de 150 km autour de nous, vous ne trouverez pas d'armée aussi forte que la nôtre", a déclaré le chef de l'état major de l'armée Gadi Eizenkot. Le Hezbollah a considérablement renforcé ses capacités militaires, avec un arsenal de 120.000 roquettes et missiles à courte et moyenne portée, ainsi que plusieurs centaines de missiles à longue portée capables de frapper la métropole de Tel Aviv.
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Michel Garroté pour lesobservateurs.ch
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Comment Israël se protège des attentats ?

    
Michel Garroté -  Je suis d'accord avec le journaliste israélien Ron Ben-Yishaï lorsqu'il écrit que face au terrorisme, il faut cessez de sanctifier les droits de l’homme. Peu préparé à affronter le djihadisme, l’Occident doit muscler ses méthodes pour faire face à une situation d’urgence, estime Ron Ben-Yishaï. Les libertés individuelles comptent moins que le caractère sacré de la vie.
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La nuit de terreur qui a frappé Nice dans la nuit du 14 au 15 juillet et qui a coûté la vie à au moins 84 personnes souligne que le monde occidental n’est pas encore parvenu à s’adapter au djihad du XXIe siècle. Or, tous les régimes démocratiques occidentaux sont désormais la cible potentielle de frappes concentrées de la part de l’islamisme djihadiste. La seule manière de lutter contre la menace mortelle ce terrorisme est de lever une coalition mondiale, conclut Ron Ben-Yishaï (voir source en bas de page).
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Israël vit entouré d’une jungle peuplée de prédateurs. En Israël, vaincre le terrorisme, c’est continuer de vivre le plus normalement possible. Face à la menace terroriste, la société civile israélienne développe une grande faculté de résilience. Même au plus fort des attentats, les terrasses des cafés et restaurants restent bondées.
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L'État hébreu est régulièrement visé par des attaques à la voiture-bélier et autres (voir source en bas de page). Un mode opératoire fatal et imprévisible. Nice a été frappée par un attentat jeudi 14 juillet. Au volant d'un camion réfrigéré, un homme a foncé sur les passants présents pour les célébrations. Sa course meurtrière a fait au moins 84 morts et plus de 200 blessés. Si c'est un poids lourd que le terroriste a utilisé pour commettre son acte criminel, le mode opératoire est celui de "la voiture-bélier".
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Elles peuvent être utilisées pour pulvériser les devantures de magasins lors de braquages mais aussi parfois pour perpétrer des attentats. Ce modus operandi fait écho aux propos tenus en 2014 par Abou Mohammed al-Adnani, le porte-parole de Daesh : "Si vous pouvez tuer un incroyant américain ou européen, en particulier les méchants et sales Français, tuez-le de n'importe quelle manière : frappez sa tête avec une pierre, égorgez-le avec un couteau, écrasez-le avec votre voiture". Israël connaît depuis déjà plusieurs années les attaques à la voiture-bélier. Dans le cadre du conflit israélo-palestinien, l'État hébreu a essuyé de nombreuses agressions de ce type. En 2008, un bulldozer s'en prenait aux piétons, un tracteur en 2014, mais généralement il ne s'agit que de banales voitures.
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D'après l'ambassade d'Israël en France, près de 45 attaques de véhicules ont été conduites depuis septembre 2015. Cette forme d'attentat est presque indétectable, mais peut être redoutablement meurtrière. Face à leur multiplication, Israël a mis en place une batterie de mesures. Déjà, lors des grands rassemblements, des zones peuvent être complètement interdites aux véhicules. Ceux qui resteraient parce qu'ils ont été garés dans le périmètre sont évacués le cas échéant. En outre, pour éviter toute incursion, des blocs de béton sont parfois disposés pour bloquer l'accès à d'éventuels véhicules. Dans la vie quotidienne, des lieux sensibles ont aussi été renforcés pour maximiser la sécurité contre les voiture-béliers.
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Ainsi, devant certaines stations de bus, des bornes anti-bélier ont été installées. Elles consistent en des piliers métalliques scellés dans le sol. Leur robustesse permet de stopper l'arrivée d'un véhicule qui aurait l'intention d'entrer en collision avec les usagers attendant à l'arrêt de bus. Si au fil des mois ces dispositifs semblent avoir réduit le nombre d'attaques, elles demeurent malgré tout. Leur caractère imprévisible les rend particulièrement difficiles à éviter (voir source en bas de page).
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Depuis sa création, l’Etat hébreu a su s’adapter en permanence à la menace terroriste (voir source en bas de page). Grâce à un modèle dynamique dont les clefs de voûte sont le renseignement, et l’implication de la société civile. Au lendemain du carnage de Nice comme dans la foulée des attentats du 13 novembre, le scénario se répète : « l'exemple israélien », où la menace terroriste fait partie de la vie quotidienne, est mis en avant. Les experts militaires sollicités sur les plateaux de télévision à Tel-Aviv ont beau se montrer modestes, voire éviter toute référence à un « modèle israélien de lutte antiterroriste », il n'empêche.
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L'Etat hébreu, dont la population a connu sept guerres et deux Intifada depuis sa création, est bel et bien devenu un cas d'école, dans sa façon de gérer une situation d'insécurité permanente. Une expertise dans la mire des décideurs européens. Signe qui ne trompe pas : dans la foulée des attentats du 13 novembre, le maire de Cannes, David Lisnard, a fait appel aux services d'un ancien brigadier général de l'armée israélienne, Nitzan Nuriel, pour aider les autorités locales et les équipes d'intervention d'urgence à se préparer à une éventuelle attaque lors du Festival phare de la Croisette (voir source en bas de page).
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Introduction, adaptation et mise en page de Michel Garroté
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Sources :
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rtl.fr, 15 juillet 2016
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http://www.courrierinternational.com/article/vu-disrael-face-au-terrorisme-cessez-de-sanctifier-les-droits-de-lhomme
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http://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/0211133881117-comment-israel-est-devenu-la-reference-dans-la-lutte-antiterroriste-2014900.php
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