Nous sommes nombreux à nous souvenir avec précision de ce que nous faisions à l'heure où l'obscurantisme le plus crasse s'en est pris au monde libre. En ce 11 septembre 2001, l'islamisme donnait sa pleine mesure et démontrait aux bonnes âmes ce que la religion de paix et d'amour version Ben Laden était capable de faire aux mécréants que nous sommes. Aujourd'hui, 16 ans plus tard, la bien mal nommée Commission fédérale contre le racisme tient un colloque public à l'Université de Fribourg consacré à la réalité de l'islam en Suisse.
Le constat est sans appel. Les actes hostiles à l'égard des musulmans sont à la hausse dans notre pays. Les organisateurs de ce raout islamophile n'y vont pas par quatre chemins, qui constatent que "depuis des années, les musulmans font les frais de ce type de propagande, qui exacerbe les émotions, sème la méfiance et génère de l'exclusion sociale". Ils évoquent bien sûr les réseaux sociaux, évidemment coupables de relayer les messages haineux émanant de ces fronts étroits insensibles à l'enrichissement culturel que les disciples d'Allah nous proposent.
Bien évidemment, il ne sera point question des appels à la haine que certains imams relaient régulièrement dans ces mosquées qui se transforment implacablement en centres de formation pour jihadistes. On n'entendra pas plus parler de ces terroristes partis faire le jihad après s'être radicalisés à l'écoute des guides de la foi ou simplement en consultant les sites idoines sur internet. Non, le musulman ne peut être que victime puisqu'autre, l'altérité étant par définition positive et enrichissante. Pas le moindre écho au sujet des vidéos régulièrement transmises sur le Net montrant les atrocités des égorgeurs qui s'apprêtent à profiter de notre naïveté pour revenir chez nous poursuivre leur combat suite à leur défaite sur leur terrain. Pour la présidente de la commission en question, Martine Brunschwig-Graf, le rejet dont seraient victimes les disciples d'Allah "est nourri par des faits qui n'ont rien à voir avec les musulmans en tant que tels, mais avec des événements internationaux". Des faits qui n'ont rien à voir avec les musulmans en tant que tels mais régulièrement perpétrés aux cris d'Allah Akbar, ce qui suppose une porosité certaine entre islam et terrorisme.
En fait de colloque, l'événement du jour vise une fois de plus à exonérer l'islam de toute responsabilité dans les horreurs qui endeuillent la planète un peu partout. Il s'agit d'une magistrale entreprise de propagande financée par les contribuables, ce qui allège d'autant le budget que l'Arabie saoudite consacre à la diffusion de la haine de l'Occident en Occident. A l'heure où les polices suisses mettent régulièrement à jour les conspirations islamistes en gestation plus ou moins avancée sur notre sol, la bien-pensance stipendiée par l'impôt s'agite en vue de présenter les auteurs comme victimes de ceux qu'ils massacrent avec enthousiasme. Si tant est que les membres de la commission aient eu quelque honneur, ils l'ont perdu ce jour, qui n'ont rien trouvé à redire aux propos d'Abu Ramadan appelant Allah à détruire les ennemis de l'islam, les Juifs, les Chrétiens, les Hindous, les Russes et les Chiites. Non, pour Martine Brunschwig-Graf et ses amis, pareil message ne pose aucun problème, seules les réactions hostiles de ceux qu'Allah est appelé à détruire doivent être flétries sur l'autel du vivre-ensemble.
Mustafa Kemal parlait de l'islam en ces mots : "Cette théologie absurde d'un bédouin immoral, est un cadavre putréfié qui empoisonne nos vies". Pour empoisonner nos vies, il a vu juste mais il est à craindre que le cadavre ne soit plus vivant que jamais.
Yvan Perrin