Le Centre islam célèbre dix ans d’islamisation de la Suisse

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Ce mardi 6 mai, le Centre suisse islam et société (CSIS) fête sa décennie d’actions en faveur des musulmans. Cet office de propagande a de quoi se féliciter: l’entrisme est en plein essor. Dix ans de réussite!

Alors que les Iraniennes et beaucoup d’entre nous luttent pour que l’islam retourne dans les mosquées, le Centre suisse Islam et société (CSIS) veut absolument l’en faire sortir. Son action? Militer pour la présence de musulmans visibles et actifs dans toute la société, avec leurs prières, leurs foulards, la couverture de leurs femmes, leurs interdictions alimentaires, leur halal. Le Centre soutient, voire suscite d’incessantes revendications au travail, à l’école, dans le travail social, les entreprises, les hôpitaux, l’armée, la recherche, l’espace public.

Amir Dziri, co-directeur du CSIS :  «Plus on interdit de vêtements, plus on met en doute la promesse de l’État de garantir la liberté individuelle des citoyens.»

Mallory Schneuwly Purdie : Le burkini «permet aux musulmanes de vivre des prescriptions en matière de pudeur, de se respecter selon des normes (…) est-ce que le simple fait de vouloir le vivre dans l’espace public fait de ce vêtement un vêtement religieux?». «Ce discours rejoint des positions sexistes et racialisantes».

Alors que des mouvements partout en Europe tentent de freiner cet entrisme, la Suisse le finance avec une formidable générosité. Les sponsors? L’université de Fribourg (c’est son siège),  le Secrétariat d’Etat à la formation, le Service des migrations, l’Office fédéral des assurances sociales, les services d’intégration et de lutte contre le racisme et les discriminations, des projets-pilotes, le Fonds national de la recherche, des soutiens cantonaux et quelques autres. 

L’islam est pour le CSIS une remarquable religion qui doit être reconnue et diffusée. L’une de ses dernières idées est d’enseigner l’islam aux élèves musulmans dans nos écoles. Cette nouveauté s’ajouterait à l’enseignement obligatoire des cultures religieuses. Une étude préalable est en cours avec la contribution financière de la Police fédérale (FedPol).

Comme tout ce qui est islamique doit être disséqué, le Centre vient d’inviter un «spécialiste du droit musulman». Titre de son cours : "Banque islamique et éthique économique". Un droit à l’origine de tant de souffrances!

Légende : Il m'a fallu 3 ans pour faire disparaître l'islam haineux de la Mosquée de Lausanne. Sur l'image, l'imam du lieu Al Rifai.

N’essayez surtout pas de faire observer aux leaders du CSIS que dans l’immense sphère musulmane, au nom  de l’islam, on pratique allègrement l’apartheid des femmes, la condamnation des homosexuels, l’interdiction des religions autres que l’islam, qu’on persécute ou/et tue des chrétiens, qu’on met en œuvre tant d’injonctions effrayantes de la Tradition (Coran et hadiths). Un monde où des gouvernances calamiteuses provoquent le plus souvent absence de liberté, pauvreté, éducation défaillante, corruption, etc.

Ces réalités bizarrement n’intéressent pas le CSIS et pas non plus les soutiens des «Palestiniens» qui s’affirment tellement soucieux des droits humains. Une étude du Piew Center de 2013 indiquait pourtant que les habitants de ces Territoires étaient parmi les plus attachés aux pires châtiments de la charia comparés à de nombreux pays musulmans. D’innombrables Occidentaux n’ont donc aucun problème à manifester main dans la main avec ceux qui acceptent les yeux fermés les injustices commises au nom de leur religion. 

Aujourd'hui, les musulmans les plus radicaux sont taxés d’islamistes pour signifier que les autres, bien plus nombreux, seraient de bons musulmans bien modérés! C'est ce que veut nous faire avaler le CSIS dont les interlocuteurs religieux prouvent paradoxalement souvent le contraire. J’ai aussi constaté depuis 12 ans à quel point littéralisme et conservatisme sont présents. Une des confirmations a été la découverte de la haine paroxystique d’Abu Ramadan, prêcheur de Bienne, à l’égard des non musulmans et le constat que de nombreuses mosquées l’avaient invité  à donner des sermons et conférences. Hani Ramadan entre autres l’a beaucoup côtoyé. À défaut d’Abu, l’Association des musulmans de Fribourg a toujours Hani : elle l’a encore invité le 16 mars dernier. L’AMEUG de l’uni de Genève l’a aussi pour ami.

J'ai dénoncé le défilé de Frères musulmans, dont certains gratinés, d’une des plus grandes mosquées romandes, le Complexe culturel des musulmans de Lausanne (CCML) et révélé la haine professée par la Mosquée de Lausanne mollement et faussement analysé par le CSIS. Sans oublier l’interminable saga de la Grande Mosquée du Petit-Saconnex.

L’un des apôtres d’Allah est-il assassiné par un déséquilibré - par exemple le jeune homme de la mosquée du Gard -, le meurtre suscite manifestations, réclamations, accusations sans fin. L’un des nôtres, voire plusieurs, sont-ils assassinés par un musulman? La communauté des modérés reste muette.

Pour moi, ce que nous montrent l’ensemble des régimes islamiques a de quoi susciter une solide méfiance. Elle se traduit pour le CSIS par une expression qui le ravit: «racisme systémique». C’est ce que nous enseigne sa vaste «étude de référence» (financée par les racistes), formidable exercice de victimologie développé au fil d’une liste interminable de nos préjugés et discriminations infligés sans raison et sans excuse aux adeptes d’Allah.

Légende : Une des obsessions du Centre: l'autorisation du port du voile

Notons que pour la première fois, quelques journalistes - dont la chroniqueuse du Temps Marie Hélène Miauton et le rédacteur en chef du Peuple Raphaël Pomey – ont critiqué ce travail d’intoxication.

Cette étude confirme que les professeurs et chercheurs de cet acabit rejoignent la culture woke. Ils protègent une minorité pure et innocente, victime du pouvoir blanc. Celle-ci mérite donc reconnaissance et réparations. Les autorités cassent leur tirelire avec joie.

Avis du CSIS : Les patrons, les chargés des ressources humaines, les collègues qui n’ont pas envie que l’islam s’épanouisse sur leur lieu de travail sont racistes.

Si le CSIS ne constate aucune radicalisation dans les mosquées, il affirme en revanche qu'elles luttent avec constance contre la radicalisation. Et il en attend les fruits: la reconnaissance et l’augmentation des financements de cette activité.

Pour l’heure, le plus grand succès du Centre, qui cherche des emplois religieusement rémunérés, est l’aumônerie. Aucun hôpital ne peut plus s’en passer et cette activité est de plus en plus financée par les cantons. Quant à l’armée, elle a engagé sa première aumônière musulmane, une nouvelle qui a enchanté les médias. Mais pas moi qui l'ai croisée ici ou là lors de mes recherches.

De tous côtés, le retour dans l’espace public de la religion par la plus réactionnaire et expansionniste d’entre elles, efface notre société séculière.

Je souhaite donc au CSIS un anniversaire qui augure une limitation drastique de sa capacité de nuisance.

Un Centre islam et société ambigu

Ci-dessus : L'équipe du centre. A droite son co-directeur et fondateur, Hansjörg Schmid

Par Mireille Vallette

Texte paru dans la lubrique "Opinion" du Temps, le 17 novembre 2017, versions papier et électronique.

Le Centre suisse islam et société (CSIS) de l’Université de Fribourg propose de multiples formations pour les acteurs des mosquées et encourage leur présence dans les institutions profanes. Mais est-ce bien le rôle de l’Etat? interroge l’essayiste Mireille Vallette.

Jusqu’où favoriser l’islam et ses propagateurs au nom de l’intégration? Le Centre suisse islam et société (CSIS) de Fribourg donne ses réponses. Elles mériteraient pour le moins un débat.

Le CSIS propose de multiples formations pour les acteurs des mosquées et encourage leur présence dans les institutions profanes. Ses partis-pris oscillent entre orthodoxie et modernisme.

Le Centre ne semble voir aucun radicalisme en Suisse. Qu’elles soient albanaises, turques ou bosniaques, toutes les associations islamiques manifestent un formidable dynamisme, offrent de multiples activités qu’il importe de renforcer. Le CSIS ignore la discrimination sexuelle de ces lieux dans les prières, cours de religion, débats, conférences ou encore l’obligation du foulard et l’intense endoctrinement des enfants.

Dans un rapport sur les besoins en formation continue, il énumère un nombre saisissant d'activités à mettre en œuvre, financées par les pouvoirs publics. Et le rapport annuel 2016 montre un processus en plein essor.

Dans les mosquées, les enseignants de religion et de langues, les imams, les animateurs de groupes de jeunes, les animatrices de groupes de femmes, etc. profitent de formations telles que communication, pédagogie, didactique des langues et de l'enseignement de l'islam, gestion de conflits ou management associatif.

Est-ce le rôle de l’Etat de financer des méthodes modernes d’enseignement de l’arabe, de l’islam, des manières plus dynamiques d’animer les activités des mosquées?

A l'extérieur, l'aumônerie dans les prisons, les hôpitaux, les foyers pour réfugiés représente un bassin d'emplois prometteur. Mais avant d’officier, les futurs aumôniers ont aussi besoin de multiples formations. Plus généralement, tous les secteurs à forte minorité musulmane (écoles, Centres de loisirs, aide sociale, etc.) auront besoin d’experts musulmans.

Le CSIS favorise aussi la prise en charge des réfugiés (enseignement de la langue d’origine, formations, services administratifs divers) par les mosquées. Peut-on les considérer comme un moyen d’intégration des immigrés musulmans alors que selon deux livres récents, le radicalisme -salafisme et Frères musulmans- les imprègnent en réalité profondément?* N'est-ce pas aux services profanes de l’État d’assumer cette tâche?

Le CSIS forme aussi des professionnels en contact avec des musulmans (policiers, soignants, enseignants, etc.). Il se veut le moteur d’un islam moderne. Mais il invite son public à accepter les revendications religieuses. Il annonçait son premier séminaire par la photo d'une musulmane avec ordinateur et foulard. Deux collaboratrices portent le couvre-chef islamique. Mallory Schneuwly Purdie, spécialiste de la formation, se félicite de la décision du Tribunal fédéral d'autoriser le foulard des fillettes à l'école. Elle pense que la religion n'est pas une affaire privée. Halal à l’école ou congés pour le ramadan, par exemple, sont «des aménagements» qui peuvent favoriser le vivre ensemble. Une membre du Conseil consultatif du CSIS se déclare favorable aux salles de prières dans des établissements scolaires.

D’un organisme de niveau universitaire, on attendrait quelques recherches scientifiques: sur la fabrication du Coran et la production des hadiths passées au filtre de l’archéologie, de l’épigraphie, de la linguistique, et l’organisation débats contradictoires. Récemment, le CSIS a choisi d’être la caisse de résonance de la victimisation des adeptes du prophète. Son colloque consacré à «l’hostilité envers les musulmans» a réuni une quinzaine d’intervenants: tous ont défendu le même point de vue et dénoncé l’islamophobie. Association suisse vigilance islam a envoyé au Centre une pétition munie de près de 800 signatures qui demande l’organisation de colloques critiques.

Question textes, le Centre ne distingue pas science et foi conformément à l’orthodoxie islamique. Ses étudiants planchent sur les «disciplines scientifiques de l’islam», soit l’exégèse du Coran, ou sur la «science des hadiths».

La Suisse doit-elle engager des moyens financiers aussi élevés pour renforcer une religion et ses pratiques, et les faire infuser dans ses institutions profanes?

*A lire: «La Suisse, plaque tournante islamiste» (en allemand) de Saïda Keller Messahli  et «Le radicalisme dans les mosquées suisses» de Mireille Vallette.

Mireille Vallette, essayiste et journaliste

 

Les Fribourgeois seront obligés d’accepter et de financer le Centre Islam et Société

La population fribourgeoise ne votera pas sur le Centre Suisse Islam et Société (CSIS) de l'Université de Fribourg. Le Grand Conseil a déclaré vendredi la nullité de l'initiative constitutionnelle déposée par l'UDC, pour cause de violation de la Constitution fédérale.

Dans une atmosphère tendue, les députés ont voté le décret d'invalidité par 63 voix contre 18 (tous UDC sauf 1 PLR) et 1 abstention. L'initiative déposée l'été dernier avait recueilli environ 9000 signatures, un tiers de plus que les 6000 nécessaires.

Mais début 2016, le Conseil d'Etat a annoncé qu'il recommandait au parlement cantonal de l'invalider, se fiant à deux avis de droit négatifs. La commission parlementaire s'est prononcée dans le même sens par huit voix contre deux oppositions (issues de députés UDC).

Experts sceptiques

Car le texte est contraire à la Constitution fédérale, ont jugé deux experts en droit constitutionnel, Pascal Mahon de l'Université de Neuchâtel et Benjamin Schindler de l'Université de St-Gall. Selon eux, il est discriminatoire, étant basé sur une différence confessionnelle et orienté contre les personnes d'une seule religion.

Les initiants dénonçaient une éventuelle future formation d'imams. Et selon eux, l'Etat n'a pas à financer une formation théologique concernant une religion qui ne bénéficie pas du statut de droit public.

Il est soutenu financièrement par divers partenaires, parmi lesquels le Secrétariat d’Etat pour la migration dans le domaine de la formation continue, le Service de lutte contre le racisme, ou encore la Fondation Mercator Suisse.

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