Analyse de Bernard Lugan
La nouvelle hospitalisation du président Bouteflika intervient à un moment critique pour une Algérie frappée au cœur par l’effondrement du prix du pétrole. En effet, si la bombe sociale algérienne n’a pas encore explosé, c’est grâce à la manne pétrolière qui permet à l’Etat de subventionner pour 60 milliards de dollars par an la consommation des « classes défavorisées ». A cette somme, il convient d’ajouter 20% du budget de l’Etat qui est consacré au clientélisme. Un exemple: avec 6% de toutes les dotations ministérielles, le budget du ministère des Anciens combattants est supérieur à ceux de l’Agriculture (5%) et de la Justice (2%).
Avec un pétrole à 85 ou même à 80 dollars le baril, il va donc falloir tailler dans les subventions, ce qui va bousculer les équilibres sociaux et politiques.
Etat des lieux d’un pays qui risque d’exploser à tout moment.
En 2011-2012, si l’Algérie échappa au « printemps arabe », ce fut essentiellement parce que ses réserves de devises lui permirent d’acheter la paix sociale.