Samuel Bon: «Empêcher la migration avec une aide à court terme est illusoire»

Sibilla Bondolfi

La Suisse veut consacrer une partie de son aide publique au développement à combattre la migration irrégulière et la fuite. Nous avons discuté de la nouvelle stratégie suisse de coopération internationale (stratégie CI) avec le PDG de Swisscontact, une organisation d’aide au développement proche des milieux économiques suisses.

swissinfo.ch: Une augmentation des investissements dans l’aide au développement permet-elle de diminuer la migration ou risque-t-elle plutôt d’avoir l’effet contraire parce que davantage de personnes peuvent financer leur fuite?

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La migration ne cessera-t-elle complètement que lorsque le niveau de vie sera le même dans tous les pays?

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La coopération au développement n’a donc pas pour objectif d’empêcher la migration. La question doit plutôt être posée ainsi: comment faire pour que la migration profite autant que possible aux deux parties? La migration est une question complexe qui a de nombreuses dimensions. Il y a un problème quand on a l’impression que la collaboration au développement devrait empêcher la migration. La véritable question est plutôt de savoir comment gérer la migration dans le respect de la dignité humaine et de manière profitable au niveau économique?

Est-ce là une légère critique à l’égard de la Confédération?

Non, ce n’est pas une critique contre la Confédération, au contraire: je suis convaincu qu’elle apporte une contribution importante. Elle s’engage pour améliorer les conditions de vie des gens dans leurs pays d’origine.

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article complet: https://www.swissinfo.ch/

 

 

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Samuel Bon est depuis 2011 PDG de l’organisation de coopération au développement Swisscontact. Théologien de formation, il avait travaillé auparavant dans différents pays pour le Comité international de la Croix-Rouge.

Sibilla Bondolfi  Docteure en droit. A travaillé comme journaliste notamment pour la NZZ, K-Tipp, Saldo, Plädoyer et le Zürcher Oberländer.

 

Aide au développement: «salaires princiers» versés par la Suisse à des partenaires au Zimbabwe

Abus Des salaires trop élevés auraient été versés par la Suisse à des partenaires locaux au Zimbabwe. Des dysfonctionnements ont été pointés du doigt au sein de la Direction du développement et de la coopération.

La Direction du développement et de la coopération (DDC) aurait versé des «salaires princiers» à des partenaires locaux au Zimbabwe dans le cadre de projets d’entraide. Un organe de révision interne au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a pointé des dysfonctionnements.

L’affaire concerne les directeurs de deux coopératives. Ils auraient perçu des indemnités journalières allant jusqu’à 1050 dollars. Leur salaire mensuel se situait entre 4000 et 10’000 dollars, bien au-dessus du niveau des autres chefs de projet à l’ambassade d’Harare. Les petits agriculteurs impliqués n’étaient pas au courant, même s’ils faisaient partie des comités de gestion.

[...]Interpellé, le DFAE rappelle que «la DDC s’engage à toujours négocier les tarifs les plus avantageux en fonction des conditions locales et à appliquer le principe du coût-bénéfice». Les nouveaux projets dans ce pays seront si nécessaire mis en adjudication publique.

La nouvelle orientation de la stratégie de coopération internationale pour les années 2021-2024 prévoit une aide au développement plus ciblée. En Afrique australe, il n’y aura plus que deux pays prioritaires, le Zimbabwe et la Zambie, au lieu de seize.

ATS
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Image: la taille de la Suisse par rapport à celle de l'Afrique