Bosnie-Herzégovine. Les autorités craignent l’arrivée de 100 000 migrants

Après la Hongrie et la Grèce, la Bosnie-Herzégovine confirme redouter l’arrivée de 100 000 migrants à ses frontières avec le retour du printemps.

100 000 migrants : les propos de Viktor Orbán confirmés

La menace d’une arrivée massive de migrants en Europe occidentale dans les prochaines semaines évoquée récemment par le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a été confirmée par le ministre bosniaque de la sécurité, Fahrudin Radončić. Ce dernier a affirmé il y a quelques jours, comme le rapporte un quotidien autrichien, que près de 100 000 migrants pourraient se rendre depuis la Grèce vers les États d’Europe de l’ouest via la Croatie avec l’arrivée du printemps. Des prévisions qui font aussi échos à celles du gouvernement grec, lequel a annoncé au mois de décembre dernier s’attendre à un afflux potentiel de 100 000 migrants supplémentaires au cours de l’année 2020 sur ses îles en provenance de Turquie.

Mais, selon Fahrudin Radončić, la frontière bosniaque serait incapable de supporter une telle pression : « Notre frontière est très perméable. Nous n’avons pas assez de fonctionnaires ni de ressources matérielles », a-t-il déclaré, tout en demandant un appui de la part de l’Union européenne.

Des camps de migrants surpeuplés en Bosnie

La Bosnie-Herzégovine est donc à court de moyens. Le ministre de la sécurité précise ainsi que dans son pays il « manque au moins 1200 gardes-frontières ». À l’heure actuelle, compte tenu des effectifs disponibles, un policier bosniaque doit surveiller en moyenne 25 kilomètres de frontière. Dans ses conditions, surveiller les 650 kilomètres de frontière avec la Serbie et le Monténégro est une tâche « impossible » d’après Fahrudin Radončić.

Par ailleurs, dans les camps de migrants déjà mis en place en Bosnie, la situation devient intenable avec des capacités d’accueil totalement saturées et des conditions de vie déplorables. Avec l’arrivée de nouveaux individus, on se dirige donc tout droit vers une catastrophe humanitaire. En décembre 2019, le camp de migrants de Vucjak, situé près de la frontière croate, a été fermé en raison de son état d’insalubrité et les migrants qui y stationnaient ont été transférés par les autorités bosniaques dans une autre zone près de Sarajevo.

Selon l’OIM (Organisation internationale pour les Migrations) et les autorités bosniaques, quelques 24 000 migrants sont entrés en Bosnie-Herzégovine en 2019, la plupart en provenance d’Afghanistan, d’Irak, du Maroc et du Pakistan.

AK

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