Les mois passent et le drame de Crépol (Nord-Drôme) enflamme toujours la classe politique et il suscite encore beaucoup de commentaires à Romans-sur-Isère. Seize mois après cette nuit du 19 novembre 2023, où le jeune Thomas Perotto avait trouvé la mort, les victimes tentent de se reconstruire en évitant le brouhaha incessant autour de cette affaire.
(…) l’auteur du coup de couteau n’a toujours pas été formellement identifié. Il faut dire que l’enquête est fastidieuse : les faits se sont déroulés de nuit, devant la petite salle des fêtes de Crépol à peine éclairée ; la scène de crime a été complètement dégradée par les mouvements des 400 personnes présentes ; et pour identifier l’auteur du coup de couteau, les témoignages, dont on connaît les limites, ne suffisent pas à incriminer une personne. Il faut aux enquêteurs des preuves tangibles.
Toujours est-il qu’à Romans-sur-Isère, et surtout au quartier de La Monnaie, on est pressé que l’enquête se termine et qu’elle révèle le nom du meurtrier de Thomas. Que la vérité éclate enfin. Les langues se délient peu à peu, toujours en off. D’abord, sans qu’il soit possible de le vérifier, des jeunes racontent que, très rapidement après les faits, le couteau qui a tué Thomas Perotto aurait été jeté dans l’Isère.
Ensuite, les mères des mis en examen implorent leur fils de dénoncer le meurtrier pour éviter qu’ils ne soient condamnés pour des faits qu’ils n’auraient pas commis. (…)
Seulement, les jeunes impliqués dans ce drame préfèrent attendre que les gendarmes trouvent le coupable plutôt que de dénoncer. Ils ne veulent pas passer pour des « poukaves ». (…)
« On sait comment ça marche à La Monnaie : on ne balance pas, c’est un principe, résume un éducateur aguerri. Un mec qui balance est aussitôt banni du quartier. Maintenant, s’agissant de cette affaire, si les jeunes acceptent de prendre 15 ans de prison alors qu’ils ne sont pas les auteurs du coup de couteau, force à eux… » (…)
(Merci à Lionel et Géraldine.)
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