Mardi, les policiers ont délogé les occupants (de jeunes migrants venus du Mali, du Burkina Faso ou encore de Côte d’Ivoire) d’une trentaine de tentes dans le Ve arrondissement, leur proposant un départ pour Besançon. Des opérations habituelles, assure la préfecture, qui dément tout lien avec l’imminence des JO alors que les associations dénoncent un “nettoyage social” de la capitale.
A quelques mètres, dans la pénombre, un bus attend, la porte ouverte. Les services de la préfecture proposent une solution de relogement à Besançon (Doubs), mais peu de migrants semblent intéressés par une aventure dans l’Est de la France.
“On a des recours [juridiques] ici, pourquoi vous voulez nous envoyer à Besançon ?”, répond avec anxiété un homme en émergeant de sa toile de tente, avant d’emporter ses affaires dans un baluchon de fortune. “Vous allez nous abandonner, on veut un vrai endroit“, lance un autre. “Il n’y a plus de places à Paris“, martèle une fonctionnaire des services de la préfecture. […]
Les autorités maintiennent que ces évacuations, confiées à la police, n’ont aucun lien avec l’organisation des Jeux cet été à Paris. […] Sur le terrain, le ressenti est tout autre. “En un an, tous les squats où on intervenait et où il y avait plus d’une centaine de personnes ont été évacués. Ils expulsent tellement que pendant les Jeux, il n’y aura plus rien à voir“, assure Paul Alauzy, coordinateur de Médecins du monde et membre du collectif Le Revers de la médaille. “Il y a eu quasiment une expulsion toutes les semaines, avance Elias, bénévole de l’association Utopia 56. Ici, on est sur un lieu passant, devant une université, donc ils veulent faire place nette.” […]
Assis sur un rebord en béton, Assane (dont le prénom a été modifié) a le regard dans le vide. “Je ne sais pas où aller, je ne connais pas d’autres endroits, mais j’ai rendez-vous avec l’avocat le 25“, confie ce Burkinabé, arrivé en France il y a deux mois. Les services de la préfecture d’Ile-de-France sur place mardi matin tentent bien de vanter les mérites de Besançon : “C’est à deux heures de Paris et les trains ne sont pas si chers que ça.” Il faut, en réalité, plutôt compter trois heures, et les prix varient de 20 à 80 euros.
“Ce n’est pas si terrible d’aller en province, ni de faire un aller-retour Besançon-Paris, surtout pour des gens qui ont déjà traversé de nombreux pays“, juge une fonctionnaire rencontrée par franceinfo sur place. […]
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Ce serait OK si Bezançon était au centre de l’Afrique, mais là ça ne sert à rien à part brasser de l’air.