Décidément l’Église Protestante de Genève se veut la championne du progressisme le plus échevelé. Après l’annonce fracassante d’une journée d’étude consacrée à «démasculiniser Dieu » dans la Tribune de Genève du 4 octobre voici que 20 Minutes nous apprend ce vendredi 6 qu’il y a un problème de vandalisme sur une fresque du Temple de Plainpalais représentant le Christ entouré de ses disciples. Le 14 juin dernier, jour de la Grève féministe, un groupe de femmes réunies dans le Temple ont maculé la fresque de peinture rose et violette au prétexte qu’aucune femme n’étaient représentée dans le tableau. Un apôtre s’est retrouvé affublé de seins, une main cachant l’entrejambe d’un autre. A en juger par la photographie accompagnant l’article de 20 Minutes, les dégâts sont considérables, témoignant d’une fureur destructrice iconoclaste. Les dégradations semblent avoir été dissimulées au public, elles fuitent plus de quatre mois après dans la presse. Les explications des responsables de l’EPG sont pour le moins embarrassées. Non seulement plainte ne sera pas déposée mais les commentaires officiels vont dans le sens de la culture de l’excuse et de la mansuétude à l’égard de cette nième provocation nihiliste.

Il faut dire que dans cette histoire, l’EPG n’a que ce qu’elle mérite. Cela fait des années que les instances dirigeantes ont encouragé dans l’Église des minorités agissantes qui ne veulent au fond que la dissolution du message chrétien traditionnel dans un esprit du temps caractérisé par le wokisme, la théorie du genre et le décolonialisme. Au point d’avoir récemment officialisé au Consistoire la représentation du groupe LGBTQIA qui occupe le Temple de Plainpalais. Dans quel but, on se le demande…

A l’évidence ce coup d’éclat supplémentaire ne va pas manquer de décourager les bonnes volontés qui persistent à soutenir cette Église,  fort à la peine sur le plan financier.  Plus largement une question se pose : Combien de temps encore les Églises romandes (celle de Genève n’est pas un cas unique) pourront-elles continuer de faire le grand écart entre des dérives qui n’ont plus rien de réformé et des paroisses et des pasteurs qui, Dieu merci, font leur travail et le font bien ?

Charles d’Espeville, 06.10.2023