VIDÉO - Lundi, une altercation entre trois individus à Marseille s’est soldée par deux blessés, dont un par arme à feu. Le Figaro a pu consulter la vidéo de l’agression.
Le chaos règne sur ces images. Lundi 7 août, aux alentours de 11h30 à Marseille, une altercation entre trois hommes s’est soldée par deux victimes, dont un policier qui se rendait à son service et un homme qui s’est pris un coup de feu à l’épaule. Le Figaro a pu consulter la vidéo de l’altercation qui dure près de quatre minutes.
Sur ces images visiblement filmées par un badaud, il est possible de voir deux hommes équipés d’un pantalon de travail orange, l’un accroupi sur un homme - en réalité un policier qui n’était pas en service - tentant de le maintenir, l’autre debout à côté, gesticulant. Rapidement, on entend un premier coup de feu, un deuxième. Puis des hurlements. Enfin, un troisième tir retentit. L’un des hommes en pantalon orange s’active à côté des deux hommes à terre, se baisse et ramasse l’arme. Il s’éloigne alors de la scène, crie aux passants d’appeler les pompiers, son téléphone dans la main gauche, l’arme dans la main droite. Puis disparaît du champ de la caméra.
Plusieurs secondes de la vidéo s’écoulent, mais le deuxième individu en pantalon orange, qui se trouvait accroupi sur le policier, continue de l’écraser de son poids. Il demande à des passants «de le maintenir». Les forces de l’ordre entrent ensuite en scène, arme au poing. «Je suis collègue, je suis collègue», crie l’homme maintenu à terre. «Elle est où ton arme», lui demande alors l’un des policiers sur place. «C’est son collègue qui l’a», rétorque alors l’agent hors-service, qui a réussi à se rasseoir. Ce qui lui servait de t-shirt n’est plus qu’un lambeau.
Une altercation après un refus de priorité
Une autre vidéo partagée sur les réseaux sociaux par Bruno Attal, le secrétaire général adjoint du syndicat France Police, permet de remonter un peu la scène, avant les tirs. On voit les deux individus habillés d’un pantalon de travail orange empoigner le policier hors service, le malmener pendant plusieurs longues secondes puis le plaquer contre le mur et essayer de le maintenir au sol.
D’après Matthieu Valet, porte-parole du Syndicat Indépendant des Commissaires de Police (SICP), l’altercation a débuté après que le policier en service a fait une réflexion aux deux individus qui lui refusaient la priorité. «Les assaillants ont étranglé et fracassé notre collègue à coups de pied dans la tête», écrit-il sur Twitter.
De son côté, la préfecture de police a commenté les faits hier dans un communiqué. Selon elle, le policier, qui regagnait son service à pied, a été violemment agressé par deux hommes circulant à bord d’un camion à la suite d’un différend lié à la circulation. Après avoir été frappé, il s’est retrouvé immobilisé et étranglé par l’un des deux hommes. Il a alors fait usage de son arme, le blessant à l’épaule. «Selon l'un des premiers témoignages recueillis, le policier avait indiqué sa qualité au cours de l'altercation», précise le communiqué.
L’un des occupants du camion, auteur des faits de violences qui s’était emparé de l’arme du policier, a été placé en garde à vue. Il a été rejoint par son collègue, l’homme blessé à l’épaule, après sa sortie de l’hôpital. Quant au policier, il est sorti de l’hôpital en fin d'après-midi hier.
Deux enquêtes ont été ouvertes par le parquet phocéen. La première, pour le chef de violences en réunion sur personne dépositaire de l'autorité publique et vol à l'encontre des occupants du fourgon, a été confiée à la sûreté départementale. La seconde, pour violence avec une personne dépositaire de l'autorité publique, sera menée conjointement par la sûreté départementale et l'IGPN.
Et vous, qu'en pensez vous ?