Pap Ndiaye a une conception bien à lui de la démocratie, qui vise à encourager la libre expression… dès lors qu’elle reste dans la sphère du politiquement correct.
Tout média qui s’écarterait de ce qu’il considère lui-même comme cantonné à des formes de pensée respectable serait à ranger sans conteste sous un seul vocable tombant tel un couperet : « d’extrême droite ». Et n’aurait, à ce titre, plus vraiment voix au chapitre dans les débats censés animer la démocratie.
CNews et Europe 1, des médias « d’extrême droite »
Le très contesté ministre de l’Éducation nationale, empêtré dans ses réformes peu convaincantes et une Éducation nationale qui se porte très mal, n’a d’autre souci – pour mieux détourner l’attention de son impéritie – que de se préoccuper de la manière dont se porte notre démocratie, apparemment en danger (face à la perte de monopole des idées de gauche, si caractéristiques des médias traditionnels au cours des dernières décennies).
Ne prenant que son courage à deux mains, il se lève donc contre les dangers qui nous menacent : un dangereux capitaine d’industrie « proche de l’extrême droite » serait en passe de transformer différents médias en parangons de l’intolérance et de la haine du même bord politique. Face à ces menaces, il se devait donc de réagir. Comme il l’avait d’ailleurs déjà fait récemment en sanctionnant deux professeurs de philosophie d’un syndicat minoritaire dont les positions peu complaisantes avec les politiques gouvernementales lui étaient apparues dangereuses, outrepassant selon lui la liberté d’expression.
En chantre de la bonne conscience de gauche et de tout ce qu’elle compte d’aficionados, il n’entend pas rester muet face à une telle intolérance.
Interrogé sur le mouvement de grève au JDD, face à la terrible menace à laquelle est confronté le journal, il se joint ainsi à sa manière aux propos qu’avait déjà tenus il n’y a pas si longtemps l’actuelle ministre de la Culture, pour dénoncer la manière dont les dits médias maltraitent l’information et risquent d’influencer de manière dangereuse les idées de certains Français fragiles et influençables, qui risquent bien de dériver vers de bien obscurs recoins de la perversion humaine.
Ne suit-il d’ailleurs pas en cela l’une des préoccupations du président qui, lui-même naguère, était prêt à considérer l’information comme un bien public – et donc à mettre à l’abri des dangereux fanatiques qui pourraient avoir l’heur de la pervertir par de fâcheuses (fascistes ?) analyses (tout comme ceux qui mettent en cause l’origine anthropique du réchauffement climatique sont considérés par certains à gauche comme de dangereux « climatosceptiques d’extrême droite ». Tout ce qui fâche a tendance à être affublé du même qualificatif, qui a pour mérite de classifier et décrédibiliser aussitôt).
D’autres encore – décidément particulièrement nombreux à gauche lorsqu’il s’agit de s’inquiéter des menaces que représente l’extrême droite, à l’heure où les émeutes de juin 2023 devraient retenir un peu plus l’attention du moment – s’inquiètent de ce que l’on accorde trop de place à la parole de « ceux qui sont dans la caricature et dans l’outrance » (dixit une Marine Tondelier qui a son idée sur ce qu’est le comble du libéralisme et du culte de l’individu, s’érigeant contre « la ségrégation et la ghettoïsation » dont seraient victimes les pauvres émeutiers de juin, maltraités par la société).
C’est bien connu, la véritable menace actuelle pour notre société, est bel et bien « l’extrême droite ».
Des réactions bien légitimes
Face à un ministre de l’Éducation nationale qui ne fait donc pas dans la dentelle et n’y va pas de main morte pour accuser certains médias et ses journalistes de représenter un danger pour la démocratie, les réactions – bien légitimes – ne se sont pas fait attendre.
Je n’ai hélas pas de lien à proposer ici, mais j’aurais aimé que vous puissiez entendre la réaction parfaitement légitime et sincère de Marc Menant (que je considère comme un honnête journaliste et historien, à la sensibilité de gauche non dissimulée), hier vers 19 h 30 sur cette chaîne que je ne saurais vous recommander (CNews), exprimant sa révolte contre de telles accusations. Car le ministre de l’Éducation nationale aurait apparemment également affublé les journalistes de cette chaîne du qualificatif (très grave) « d’antisémites ». Marc Menant, offusqué par de tels propos de la part d’un ministre qui se voudrait pourtant si vertueux, et endossant ce qualificatif pour lui-même (en tant que journaliste de la chaîne), s’est fait le devoir de nous faire savoir qu’il est lui-même fils de déporté, et à ce titre peu suspect de pouvoir être un antisémite notoire. Il a défendu également les 120 journalistes de la chaîne, qui exercent leur travail avec une certaine conscience professionnelle et ne méritent pas de telles accusations.
Je suis par la suite tombé sur le papier suivant, qui présente la manière dont Laurence Ferrari, journaliste connue de la chaîne, a à son tour réagi, laissant de côté toute langue de bois de manière à exprimer clairement ce qu’elle pense des propos scandaleux du ministre.
Je n’irai pas plus loin dans cet article et ne saurais mieux dire que ce que Laurence Ferrari énumère au nom des 280 journalistes des rédactions de CNews et Europe1. Je vous laisse vous faire votre propre idée sur cette attitude toujours aussi exaspérante de ces gens de gauche se présentant comme vertueux, toujours aussi prompts à évoquer la République en danger et à se présenter comme tolérants, là où il semble bien qu’ils ne font qu’encourager l’intolérance et la chasse à l’homme contre la liberté d’expression…
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