Interview ahurissante par Rochebin du ministre hongrois des Affaires étrangères, Szijjártó

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Tous les arguments en faveur d'une prolongation du conflit ne feront qu'augmenter le nombre des victimes, a déclaré Péter Szijjártó. Le ministre hongrois des Affaires étrangères et du Commerce a accordé une interview à la chaîne française La Chaîne Info, où il a été interrogé sur les relations entre la Hongrie et la Russie, la guerre en Ukraine et l'immigration clandestine.

 

La paix a sauvé des vies

Péter Szijjártó: La Hongrie condamne clairement la guerre.

Étant donné que la Hongrie est adjacente à l'Ukraine, la guerre a de graves conséquences économiques pour le pays, mais le fait que des Hongrois meurent dans cette guerre est encore plus important. Il existe une importante communauté hongroise en Ukraine, dont les membres, étant citoyens ukrainiens, sont enrôlés dans l'armée ukrainienne, et nombre d'entre eux meurent au front.

La guerre - a-t-il poursuivi - fait donc de nombreuses victimes hongroises, c'est pourquoi la Hongrie est du côté de la paix et veut un cessez-le-feu le plus tôt possible.

Péter Szijjártó, ministre hongrois des Affaires étrangères a déclaré que son pays veut sauver des vies, ce qui ne peut se faire qu'avec la paix. Or, si les livraisons d'armes continuent et que la guerre s'éternise, il y aura de plus en plus de morts, ce qu'il faut éviter à tout prix.

En ce qui concerne les livraisons d'armes à l'Ukraine, l'homme politique hongrois a souligné que la Hongrie est peut-être le seul État membre de l'OTAN et de l'UE qui ne livre pas d'armes. Du point de vue hongrois, les livraisons d'armes prolongent la guerre. Plus la guerre dure, plus il y aura de morts, donc la communauté internationale devrait travailler à la paix plutôt qu'aux livraisons d'armes, car la solution n'est pas attendue sur le champ de bataille. Il a ajouté que la tâche la plus importante de la communauté internationale devrait être de sauver des vies.

Rochebin a ensuite mentionné qu'en ne soutenant pas militairement l'Ukraine, la Hongrie faisait le jeu de la Russie. À cet égard, Péter Szijjártó a souligné que les dirigeants hongrois débattent régulièrement à Bruxelles contre les critiques selon lesquelles la Hongrie joue sur une partition russe.

Péter Szijjártó a déclaré que si la guerre prend fin et que les participants s'assoient à la table des négociations, des milliers, voire des dizaines de milliers de vies peuvent être sauvées grâce à l'accord de paix, et rien ne peut être plus important que cela.

Szijjártó a souligné que la Hongrie, en tant que pays voisin, a accueilli plus d'un million de réfugiés ukrainiens et a été témoin direct des souffrances causées par la guerre.

Il a ajouté que la position hongroise contre la guerre n'a rien à voir avec la Russie ou l'Ukraine. La Hongrie aimerait voir ce changement significatif dans la politique internationale, car la stratégie politique actuelle de la communauté internationale ne conduit pas à la paix à court terme et est très préjudiciable aux Hongrois.

 

La politique des sanctions a échoué

Rochebin a ensuite interrogé Szijjártó sur les sanctions et les relations économiques russo-hongroises.

Péter Szijjártó a souligné deux choses à cet égard. La première est que, du point de vue de la Hongrie, la politique de sanctions a échoué. En effet. contrairement aux attentes, les sanctions n'ont pas mis la Russie à genoux: au contraire, elles ont plus nui à l'économie européenne qu'à celle de la Russie. Selon lui, la politique de sanctions doit être arrêtée, car elle ne contribue pas à amener la paix.

L'autre chose que Péter Szijjártó a soulignée à propos des relations russo-hongroises est la coopération énergétique entre les deux pays. Selon lui, l'approvisionnement énergétique n'est pas une question idéologique ou politique, mais une question de sécurité et de simple physique. Si la Hongrie arrête les importations énergétiques russes, il sera impossible d'assurer l'approvisionnement énergétique du pays.

À cet égard, Péter Szijjártó a relevé qu'il est extrêmement hypocrite d'exiger de la Hongrie qu'elle coupe les sources énergétiques russes, car cela n'est simplement pas possible, puisque l'infrastructure nécessaire pour remplacer les vecteurs énergétiques russes n'est pas disponible pour le moment. Le gouvernement hongrois ne limitera pas sa propre population et ne l'obligera pas à arrêter de se chauffer, ni ne demandera aux entreprises d'arrêter de produire.

Il a ajouté que les Hongrois paient le prix fort pour la guerre, malgré le fait que cette guerre n'est pas la leur, donc les accusations ci-dessus sont fausses et presque insultantes.

Selon le ministre hongrois, pour l'instant la question n'est pas de savoir si la Hongrie continuera à voir Vladimir Poutine comme un partenaire une fois la guerre terminée, la vraie question est plutôt de savoir comment parvenir à la paix, et pour cela la communication est essentielle. Selon Szijjártó, les canaux de communication avec Moscou doivent rester ouverts, car l'issue de la guerre ne doit pas se décider sur le champ de bataille, mais à la table des négociations.

 

Présidence tournante

Dans l'interview, la présidence hongroise de l'UE prévue en 2024 a également été évoquée, et à cet égard, Péter Szijjártó a rappelé que l'Union européenne a établi des règles claires sur la présidence tournante.

Les politiciens allemands accusent souvent la Hongrie de violer les valeurs de l'État de droit, mais en fait c'est précisément cette critique qui va à l'encontre des traités fondateurs de l'UE, car la proposition de révoquer le droit légal d'un État membre à exercer la présidence en raison de désaccords politiques est tout sauf démocratique.

 

C'est à nous de décider qui nous laissons entrer dans notre pays

Concernant la vague d'immigration en cours depuis 2015 et les quotas migratoires, Szijjártó a souligné que, selon lui, la migration illégale massive n'aidera aucun des États de l'Union européenne. Les personnes qui traversent illégalement les frontières, affluent dans les pays, occupent les espaces publics et menacent les citoyens n'apportent de solution à aucun défi européen.

Le ministre hongrois des Affaires étrangères a souligné que la Hongrie souhaitait préserver son droit souverain de décider à qui elle autorise ou non l'entrée sur son territoire.

Le journaliste a relevé que la Hongrie appartient manifestement à la droite du spectre politique européen, où certains pays sont plus indulgents envers la Russie et d'autres clairement anti-russes. À propos des prochaines élections européennes et de la question de savoir si la droite réussira à y gagner du terrain, Péter Szijjártó a souligné que la droite a obtenu le meilleur résultat de tous les partis européens lors des dernières élections législatives et il est convaincu que cela pourra se répéter l'année prochaine pour les élections au Parlement européen. Selon lui, le plus important est de réussir à créer une majorité pro-paix au Parlement européen, ajoutant qu'il serait bon que le Parlement européen travaille à rétablir la paix en Ukraine.

 

Accusations ridicules

Rochebin a ensuite posé des questions sur la victoire du gouvernement hongrois aux élections législatives, qui, selon de nombreux observateurs européens, a été obtenue grâce à l'appui des médias contrôlés par le Premier ministre Orbán.

Le ministre a qualifié cela d'accusation ridicule, ajoutant que ceux qui ont une telle opinion sur le système électoral hongrois sont du côté de l'opposition vaincue et remettent en question la légitimité des élections hongroises, ce qui revient à remettre en question la volonté du peuple hongrois. Péter Szijjártó a déclaré que le peuple hongrois a le droit souverain de décider de l'avenir de son pays et n'acceptera pas que quiconque remette ce droit en question.

 

traduction libre: Albert Coroz

3 commentaires

  1. Posté par Anton le

    Eh les Suisses, ne pourriez-vous pas rapatrier chez vous votre citoyen (sic) Rochebin (resic) ? Car il commence vraiment “à nous les briser menu” chez nous. Merci infiniment d’avance.

  2. Posté par maury le

    Les journalistes mainstream sont de plus en plus ridicules et agressifs vis à vis de ceux qui déplaisent à leur pravda( tiens un mot russe!) le politiquement correct du jour les rends idiots et impopulaires vivement que tous les gens sincères et avertis les envoient au chômage!et boycottent ce nid de vipères sans cervelle ni scrupules

  3. Posté par pierre frankenhauser le

    Lorsque Viktor Orban prendra sa retraite politique, j’espère que c’est Szijjártó qui lui succédera à la tête du pays.

Et vous, qu'en pensez vous ?

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