L’avocat valaisan quitte, à la fin de l’année, son poste de préposé cantonal à la protection des données et à la transparence, après neuf ans de service. Son style, franc du collier, sans langue de bois, a souvent heurté ou déplu. Mais il l’assume
Le film date de 1987, mais l’affiche trône toujours fièrement dans le bureau de Sébastien Fanti. Le très médiatique avocat sédunois espère être comme les héros du long métrage de Brian De Palma: incorruptible. A la fin de l’année, il quittera son poste de préposé valaisan à la protection des données et à la transparence, qu’il aura occupé pendant neuf ans. Son successeur, l’avocat vaudois Lauris Loat, a été élu le 17 novembre par le parlement valaisan. Apprécié par certains, décrié par d’autres, Sébastien Fanti n’aura laissé personne indifférent. A l’heure du départ, il se livre à une interview vérité. Sans langue de bois [...]
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Conseiller national valaisan censuré par Facebook : l'expertise de Sébastien Fanti
A-t-on censuré un politicien valaisan en raison de ses positions contre la loi Covid ? Jean-Luc Addor se pose sérieusement la question. En milieu de semaine, sa page Facebook officielle de conseiller national a été bloquée, comme Rhône FM le révélait ce jeudi.
L'élu UDC a reçu une notification du réseau social américain : "En raison d'infractions répétées de nos standards, vous ne pouvez plus gérer vos pages existantes temporairement". Jean-Luc Addor dénonce une censure manifeste.
"Dans le cadre du Covid, le filtre algorithmique mis en place est extrêmement fin" Sébastien Fanti, avocat
Si les faits sont avérés, comment expliquer une telle action de la part de Facebook ? "Il faut bien comprendre que tout fonctionne sur la base d'algorithmes", explique l'avocat Sébastien Fanti, préposé cantonal à la protection des données et à la transparence. "Dans le cadre du Covid, le filtre algorithmique mis en place est extrêmement fin. A chaque fois que l'on constate qu'une publication génère de nombreuses réactions, positives ou négatives, et que des gens annoncent un contenu qui ne serait pas conforme à la politique de Facebook en la matière, par prudence Facebook va intervenir en désactivant la publication."
"On peut censurer quelqu'un relativement facilement" Sébastien Fanti, avocat
Les fameux algorithmes décident automatiquement de telle ou telle sanction. Mais peut-on les manipuler ? Sébastien Fanti répond par l'affirmative : "On peut censurer quelqu'un dans toutes les matières relativement facilement. Quelqu'un qui connait les algorithmes, quelqu'un qui sait comment procéder, pourrait créer un dommage considérable chez un concurrent, une partie adverse, un politique. Mais également chez quelqu'un qu'il déteste tout simplement. Ce sont des cas qui malheureusement se produisent très souvent aujourd'hui. Il y a des stratégies mises en place pour, soit faire taire certains, soit donner plus d'impact à la parole d'autres personnes".
Facebook se substitue-t-il aux tribunaux suisses ?
C'est la question qui revient : qui décide de quoi ? "Cette affaire pose tout le problème de savoir comment agir contre une entreprise de ce type", explique Sébastien Fanti. "Comment s'opposer à une décision que l'on juge injuste ? Cela devrait interpeller tous les politiques, tous les citoyens." Sébastien Fanti l'affirme : "A défaut de tribunal compétent dans notre pays, nous sommes soumis à un pouvoir d'appréciation d'une entreprise privée que certains considéreront comme arbitraire et d'autres pas. Une entrepris privée qui s'est désormais substituée aux tribunaux."
Une fois censuré, que peut donc faire l'auteur des contenus que Facebook juge litigieux ? Selon Me Fanti, trois possibilités s'offrent à lui.
1. Contester la sanction. L'auteur du Post peut contacter Facebook en dénonçant cette censure qu'il juge injuste. "Je ne suis pas d'accord, il faut que vous réévaluiez la situation !"
2. Adresser un courrier à Facebook en expliquant pourquoi l'auteur considère que son droit à la liberté d'expression est violé.
3. Contacter directement le siège de Facebook en Irlande.
Mais Sébastien Fanti le dit clairement : "Les délais sont longs. Aussi bien pour Facebook que pour Instagram, nous avons beaucoup de difficultés à obtenir des réponses. Si vous écrivez au support, en général ce sont des réponses automatiques. Ils ne se pressent pas pour vous répondre. Il faut être très insistant, sinon vous n'arriverez à rien".
Et vous, qu'en pensez vous ?