"Nous accueillons pour le moment les messages modérés des talibans comme positifs"
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a préconisé samedi, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue russe Vladimir Poutine, d'adopter une approche "progressive" à l'égard des talibans qui ont pris le pouvoir en Afghanistan au lieu de leur poser des "conditions dures".
"Il faut garder les canaux de dialogue ouverts avec les talibans et poursuivre un engagement progressif au lieu d'une approche basée sur des conditions dures", a déclaré M. Erdogan, selon un communiqué de la présidence turque.
Le chef de l’État turc a aussi salué les pourparlers entre les talibans et d'anciens hauts responsables afghans, les considérant comme "prometteurs".
"Nous accueillons pour le moment les messages modérés des talibans comme positifs, mais le processus à venir sera façonné non par leurs paroles mais par leurs actes", a souligné M. Erdogan.
"Les présidents se sont mis d'accord pour le renforcement de la coopération bilatérale au sujet de l'Afghanistan", a de son côté déclaré le Kremlin dans un communiqué.
Selon Moscou, les deux leaders ont affirmé la nécessité d'assurer "la stabilité et la paix civile dans le pays" en mettant l'accent sur "la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue".
La Turquie, qui dispose de quelques centaines de militaires en Afghanistan, participe à la sécurisation de l'aéroport de Kaboul avec les États-Unis.
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Albert Coroz: Pendant ce temps, les talibans font du porte-à-porte pour assassiner les pro-gouvernementaux, les Américains et tous ceux qui ont participé de près ou de loin à aider la coalition.
Fox News: Une mère américaine bloquée en Afghanistan par les talibans décrit une violence horrible et supplie Biden de résoudre la crise de l'évacuation.
Son frère, un ancien traducteur militaire et contractant. dit qu'au moins deux de ses collègues ont été tués par des talibans au cours des deux derniers jours.
Une mère américaine prise au piège dans l'Afghanistan contrôlé par les talibans craint de ne jamais revoir ses enfants et se cache avec des membres de sa famille et des alliés afghans - elle n'arrive pas à rejoindre l'aéroport de Kaboul tenu par les États-Unis pour avoir une chance d'être évacuée, a-t-elle déclaré samedi.
"J'ai vraiment perdu tout espoir, abandonné l'espoir d'aller à l'aéroport", a déclaré à Fox News cette femme, dont l'identité n'est pas révélée en raison de craintes pour sa sécurité. "Ce n'est tout simplement pas possible de passer à travers tous ces gens".
Elle a dit qu'il n'y avait pas moins de 20 points de contrôle des talibans entre chez elle et l'aéroport - et qu'elle fait partie du nombre incertain de citoyens américains piégés derrière les lignes ennemies.
Elle a été fouettée par des talibans en tentant de passer, dit-elle. Une autre fois, un homme qui se trouvait près d'elle a reçu une balle dans la tête, laissant sa femme et son bébé en larmes. Depuis lors, elle se cache.
> Les talibans font du porte-à-porte en Afghanistan et pendent les gens qui ont travaillé avec nous
"Nous sommes effondrés", dit-elle. "Nous avons peur pour nos vies. Je ne sais pas si je vais revoir mes enfants."
Elle dit que la situation est désastreuse, voire sans espoir. Elle préférerait se suicider plutôt que de laisser les talibans de la capturer. Et bien que les talibans aient assuré que les Américains seraient autorisés à passer par les points de contrôle entourant l'aéroport, elle a dit qu'elle craignait de montrer son passeport américain à des hommes armés qui pourraient être membres d'autres groupes terroristes, dont ISIS et Al-Qaïda.
"Ils sont étiquetés comme talibans, mais qui le sait vraiment ? "Ils n'ont pas d'uniforme sur eux, un uniforme militaire correct ou des forces de l'ordre, où vous pouvez les reconnaître. Ils sont tous armés."
En larmes, elle a lancé ce message pour le président :
"S'il vous plaît, M. le Président, faites-nous évacuer. Nous avons besoin d'aide."
La Maison Blanche n'a pas répondu à cet appel pour le moment.
Des talibans patrouillent à Kaboul, le jeudi 19 août 2021. Les talibans ont célébré le jour de l'indépendance de l'Afghanistan jeudi en déclarant qu'ils ont vaincu les États-Unis, mais leur régime va devoir affronter de nombreux défis, allant de l'administration d'un pays qui manque cruellement d'argent et de fonctionnaires jusqu’au risque de faire face à une opposition armée. (Photo AP/Rahmat Gul)
Samedi soir, elle se cachait avec sa tante, ancienne membre du parlement afghan, son oncle, ainsi qu'un nombre non divulgué de contractants et d'enfants.
Son frère, un ancien traducteur militaire et contractant qui se trouve maintenant au Royaume-Uni, a déclaré qu'au moins deux de ses collègues avaient été tués par des talibans au cours des deux derniers jours. Des sources ont dit à Fox News en début de semaine que trois commandants de l'armée nationale afghane capturés avaient été pendus par les talibans à Kaboul, alors que les militants cognaient aux portes, à la recherche de personnes ayant travaillé avec les forces américaines et de la coalition.
"Ils sont allés dans de nombreuses maisons pour en extraire des Afghans de haut rang, des membres des forces de l'ordre, des personnes ayant travaillé avec l'armée américaine ou l'OTAN", a-t-elle dit.
> Les talibans affirment qu'ils seront plus modérés, mais les meurtres continuent en Afghanistan
Dans un enregistrement audio de 27 secondes envoyé au bureau de la représentante de Virginie-Occidentale Carol Miller, on l'entend parler avec peine à travers ses larmes.
"D'heure en heure, c'est de plus en plus difficile", dit-elle, entre deux sanglots.
"Chaque fois qu'une voiture passe, j'ai l'impression qu'elle va s'arrêter à la porte et que les talibans vont entrer et nous tuer.
We just received this audio from an incredibly brave American in Kabul. She was attacked each time she tried to reach the airport. Despite the danger to herself, she wants us to share this. We must guarantee the safety of Americans and our allies before it is too late. pic.twitter.com/Oq6R7YuWuJ
— Rep. Carol Miller (@RepCarolMiller) August 21, 2021
"J'ai vraiment peur", a-t-elle pourvuivi. "S'il vous plaît, aidez-moi."
Dans un autre message, elle dit au bureau de Carol Miller qu'elle n'a "aucun espoir" de revoir ses enfants.
Son mari, qui se trouve en sécurité en Virginie avec leurs enfants, a dit à Fox News que le Département d'État n'a pas été d'un grand secours et qu'ils communiquent surtout avec le bureau de Miller.
Le bureau de la députée a confirmé que la femme était citoyenne américaine et a aidé Fox News à entrer en contact avec elle pour sensibiliser les gens à la grave menace qui pèse sur les Américains et leurs alliés afghans piégés derrière les lignes talibanes.
La famille a dit également qu'elle craignait que les talibans n'imposent un black-out de l'internet, ce qui aurait pour conséquence de fermer toutes les applications de communication ainsi que de dissimuler au reste du monde les activités des extrémistes .
À ce moment-là, le frère de la femme a ajouté que les talibans allaient "massacrer beaucoup de gens".
"C'est une situation catastrophique et mortelle", a dit à Fox News la femme piégée en Afghanistan. "Je suis terrifiée."
Le secrétaire d'État Antony Blinken a déclaré lors d'une conférence téléphonique avec des sénateurs américains vendredi soir que le Pentagone "explorait les options" pour savoir comment évacuer les citoyens américains, selon une source participant à l'entretien. Et l'armée a envoyé trois hélicoptères Chinook en dehors du périmètre de l'aéroport pour récupérer 169 Américains à un point de rendez-vous vendredi, selon les autorités, même après que les responsables aient dit qu'ils ne feraient pas de missions de sauvetage externes.
Pour les non-Américains, cependant, "ils devront trouver un moyen de se rendre à Kaboul", a dit M. Blinken. Il y a des dizaines de milliers d'alliés afghans qui ont travaillé avec les forces américaines au cours des deux dernières décennies.
Et même s'ils arrivent à Kaboul, la ville est remplie de talibans fermement décidés à les traquer et à les tuer.
"La cohue commence à des kilomètres de l'aéroport. Elle s'étend probablement sur deux ou trois kilomètres, avec des milliers de personnes serrées comme des allumettes."
Source et vidéos (en anglais): https://www.foxnews.com/world/american-mom-trapped-afghanistan-taliban-biden
Traduction Albert Coroz pour LesObservateurs.ch
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