Article paru dans le Magyar Nemzet le 6 juillet 2021.
Le rapporteur du tout dernier projet de résolution sur la Hongrie en cours d’examen au Parlement européen (PE) est un politicien maltais sous le coup d’une condamnation à deux ans de privation de liberté pour diffusion de contenus pornographiques. En 2014, Cyrus Engerer, du Parti travailliste de Malte,
a été reconnu coupable par une cour maltaise d’avoir, de façon préméditée, cherché en 2010 à faire de son ancien compagnon, Marvic Camilleri, la risée du public en diffusant sur Internet des enregistrements à caractère pornographique sur lesquels ce dernier est reconnaissable,
peut-on lire dans le reportage publié à l’époque par The Malta Independent, qui fait apparaître que la relation homosexuelle qui unissait les deux hommes a pris fin en décembre 2009, et que, quelques jours plus tard, les collègues de Marvic Camilleri ont reçu, joints à des e-mails d’un expéditeur inconnu, des enregistrements compromettants pour ce dernier. La victime a déclaré à la police soupçonner Cyrus Engerer qui cherchait à se venger de leur rupture.
La justice maltaise a en outre établi qu’Engerer avait menacé Camilleri de diffuser encore plus d’informations compromettantes s’il ne renonçait pas à sa plainte.
Cyrus Engerer s’était procuré ces enregistrements en s’introduisant dans l’appartement de Camilleri (dont il avait la clé), pour charger sur une clé USB, depuis l’ordinateur de son ex-amant, des enregistrements photo et vidéo obscènes de ce dernier sur lesquels lui-même ne figurait pas. Il avait en outre copié les adresses électroniques du supérieur de Camilleri et de ses collègues, et fait disparaître, avant de quitter l’appartement, toute trace de son passage.
« La véritable faute de Cyrus Engerer a été de voler, sur l’ordinateur de sa victime, des prises de vues privées avec l’intention d’en faire la risée de son supérieur et de ses collègues, de sorte qu’il perde son poste, ou tout du moins sa dignité. Ceux qui ne comprennent pas la gravité de cette faute devraient se poser des questions en ce qui concerne leurs propres valeurs. »
C’est ce qu’écrivait en 2014 sur cette affaire la journaliste maltaise Daphne Caruana Galizia.
La majorité de gauche libérale du Parlement européen se prépare à adopter jeudi une résolution condamnant la Hongrie pour ses lois anti-pédophilie. « Le Parlement européen condamne de la manière la plus ferme la Loi adoptée par le Parlement hongrois, qui constitue une violation claire des valeurs, des principes et du droit de l’Union », peut-on lire dans le texte, parvenu à notre connaissance, de la prise de position du PE qui doit être soumise au vote. Un texte qui doit être lu par Cyrus Engerer. L’eurodéputé socialiste y enjoint la Commission de suspendre le virement des sommes dues à la Hongrie au titre du fond de relance et des projets du budget pluriannuel 2021–2027 tant qu’elle n’aura pas la certitude que l’allocation de ces fonds ne contribuera pas à la mise en péril des plus élémentaires des droits de l’homme.
Quatre eurodéputés du Fidesz condamnent dans une vidéo commune ces attaques bruxelloises contre les lois destinées à protéger l’enfance. Balázs Hidvéghi affirme que le seul objectif de ces lois est de s’assurer que l’éducation des enfants reste soumise au droit inaliénable des parents, et que tout le reste de ce qu’on peut entendre à leur propos n’est que mensonge.
Tandis que la situation de la presse en Hongrie, Pologne et Slovénie (trois pays où il se trouve que la barre du gouvernement est tenue par des conservateurs) ne quitte plus l’ordre du jour des institutions de l’Union, l’assassinat de la journaliste maltaise Daphne Caruana Galizia mentionnée plus haut ou encore du journaliste slovaque Ján Kuciak ne génère pas un flux tendu de critiques à l’encontre de Malte et de la Slovaquie.
« Si une procédure d’état de droit est lancée contre la Hongrie, alors il faut procéder de même à l’encontre de Malte. Si aucune procédure n’est lancée contre Malte, alors, que la Hongrie en soit elle aussi épargnée »,
avait déclaré, répondant à nos questions, Antonio Tajani, ancien président du PE. Cette journaliste d’investigation maltaise, spécialisée dans la révélation d’affaires de corruption, a été tuée en octobre 2017 par une bombe cachée dans sa voiture. En faisant éclater de nombreux scandales de corruption et de blanchiment d’argent, en lien avec le crime organisé, Caruana Galizia avait troublé la quiétude de diverses personnalités politiques et gouvernementales de la haute société maltaise. L’enquête menée sur son assassinat a amené dans le collimateur des services de police de nombreux hommes politique de premier plan de la gauche maltaise, comme Joseph Muscat lui-même, à l’époque Premier ministre, à la tête d’un gouvernement dont ce scandale a provoqué la démission en janvier 2020 (affaire dont nous avons parlé ici).
Faites ce que je dis, pas ce que je fais. Comme nous l’évoquions récemment, un autre personnage central de la procédure d’état de droit en cours contre la Hongrie et la Pologne, le belge Didier Reynders, commissaire européen à la Justice, a un passé jonché de soupçons de corruption. « Avec un passé pareil, il ne devrait pas pouvoir occuper ce poste de commissaire à la Justice, il ne devrait pas faire la leçon à d’autres pays et, à mon avis, il ne devrait pas pouvoir représenter la Belgique au sein de la Commission européenne », a affirmé à son propos, répondant à nos questions, le journaliste d’investigation Philippe Engels, dont le livre intitulé Le clan Reynders, consacré à la révalation d’affaires de corruption, a été nominé en Belgique pour le prix du livre politique de l’année.
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Traduit du hongrois par le Visegrád Post
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C’est tout de même comique de voir ces donneurs de leçons, ces gourous du bonheur, se prendre les pieds dans le tapis, quasiment à chacune de leur démonstration.