Plusieurs intellectuels analysent la rhétorique du sociologue Michel Wieviorka, soucieux de se présenter comme l’antidote du poison qu’il a abondamment sécrété dans l’université à travers les différents courants de l’« islamo-gauchisme ».
Face aux enquêtes qui dévoilent la banalisation de la censure et de l’intolérance dans le monde universitaire ainsi que l’emprise croissante de l’idéologie décoloniale, identitaire ou racialiste sur les sujets de recherche et dans l’enseignement supérieur, les réactions défensives sont de deux types. Soit accuser ceux qui critiquent la « cancel culture » d’être eux-mêmes des censeurs, les seuls et vrais censeurs, voire des « maccarthystes ». Soit adopter la posture de l’esprit « modéré » et « nuancé » récusant les « excès » de certains décoloniaux comme des anti-décoloniaux.
Le sociologue Michel Wieviorka joue, lui, sur les deux tableaux : alors qu’il pratique depuis longtemps la complaisance ou la connivence avec les milieux « islamo-gauchistes » et décoloniaux, il dénonce le « néomaccarthysme » des critiques du décolonialisme tout en s’efforçant d’incarner la position du juste milieu, se plaçant au-dessus de la mêlée.
Or, il est clair que les mouvements qui ont contribué à dégrader la qualité du travail des universitaires et à y instaurer un climat néostalinien ont largement bénéficié de son implication, faisant de lui une illustration remarquable de cet « islamo-gauchisme » dont il récuse ou minimise la présence à l’Université, au mépris de l’évidence. En voici quelques exemples. […]
Signatures :
Isabelle BARBÉRIS, maître de conférences en arts du spectacle, Université Paris 7 Denis Diderot
Florence BERGEAUD-BLACKER, anthropologue, CNRS
Jean-François BRAUNSTEIN, philosophe, Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Jean-Marie BROHM, sociologue, professeur émérite des Universités
Daniel DAYAN, sociologue et sémiologue, CNRS
Michel FICHANT, philosophe, Sorbonne Université
Nathalie HEINICH, sociologue, CNRS
Pierre JOURDE, professeur émérite de littérature française, écrivain
Laurent LOTY, historien des idées, CNRS
Gérard RABINOVITCH, philosophe, CNRS
Pierre-André TAGUIEFF, philosophe et politiste, CNRS
Véronique TAQUIN, professeur de Lettres, classes préparatoires
Pierre-Henri TAVOILLOT, philosophe, Sorbonne Université
Pierre VERMEREN, historien, Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Yves Charles ZARKA, philosophe, professeur émérite à l’Université de Paris
Extrait de: Source et auteur
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