Le 2 janvier dernier, le Niger, pays de plus de 23 millions d’habitants s’étendant sur environ 1,2 million de kilomètres carrés, a connu l’un des pires massacres de son histoire. Une horreur terroriste, due aux djihadistes musulmans, survenant tandis que le pays est en plein processus électoral. En effet, les Nigériens, ont été appelés aux urnes le dimanche 27 décembre 2020 pour le premier tour de l’élection présidentielle. Le deuxième est prévu le 20 février.
Cet attentat vient assombrir une période qui semblait positive : pour la première fois dans l’histoire de ce pays pauvre du Sahel, sans cesse marqué par des coups d’Etat et la récurrence des attaques djihadistes, un président élu est censé succéder à un autre président élu. Le premier tour a été salué comme une réussite : sur les 7,4 millions d’inscrits sur les listes électorales, 5,2 millions se sont déplacés pour voter, soit près de 70 %. D’ailleurs, l’actuel président, Mahamadou Issoufou, qui ne se représentait pas, ayant rempli les deux mandats autorisés par la Constitution, le disait lors de son allocution du 31 décembre : « Cette nouvelle page de l’histoire démocratique de notre pays est un succès. » Il semble qu’une fois de plus les djihadistes musulmans ne l’entendent pas de cette oreille.
Non encore revendiqué à ce jour, l’attentat perpétré samedi est le fait de terroristes qui se déplaçaient à l’aide d’une centaine de motos. La colonne s’est séparée en deux pour attaquer deux villages de l’ouest du pays : Tchombangou, environ 70 morts, et Zaroumadareye, environ 30 morts. Ces chiffres ont été donnés par le maire de Tondikiwindi, la commune qui administre les deux villages situés à 120 kilomètres de la capitale Niamey, dans la région de Tillabéri, frontalière tant du Mali que du Burkina Faso, zone de forte présence djihadiste musulmane. Surnommée « la région des trois frontières », la zone est souvent victime d’attaques terroristes, comme celle de sinistre mémoire perpétrée le 9 août 2020 dans le parc animalier de Kouré, toujours à proximité de Tillabéri, revendiquée par l’Etat islamique et qui avait tué huit personnes dont six travailleurs humanitaires français.
L’attaque terroriste serait un raid de vengeance après la mort de deux éclaireurs djihadistes, tués par les groupes d’autodéfense des villages. Le chef présumé du groupe islamiste terroriste, Maï Touwo, est connu des services de renseignement : il serait né dans un village voisin et appartiendrait à la même ethnie que les personnes massacrées. Décidément, l’Afrique est loin d’être entrée dans l’histoire. Pour l’heure, les survivants se sont massivement enfuis vers le sud et la ville de Mangaizé. •
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