Par Lionel Chanel.
C’est un pas de plus en direction de la servitude. Mercredi, trois militants pro-démocratie hongkongais, Joshua Wong, Agnes Chow et Ivan Lam, ont été condamnés à de la prison ferme pour leur participation aux manifestations de l’année dernière contre le projet de loi sur l’extradition. Ils ont écopé, respectivement, de treize mois et demi, dix et sept mois d’emprisonnement.
Un long processus de réduction des libertés à Hong Kong
Ce verdict s’inscrit dans un processus de longue durée qui voit à Hong Kong la démocratie disparaître peu à peu, malgré la résistance héroïque de ses nombreux et fervents défenseurs. Un processus commencé en 2003, lorsque Pékin fit part d’un projet de loi censé lutter contre la subversion, menaçant les libertés publiques — retiré sous la pression des manifestations.
En 2014, la « révolution des parapluies » se dirigeait contre le refus de Pékin d’abandonner l’idée de faire élire au suffrage universel l’exécutif hongkongais.
L’année suivante, le régime communiste n’hésita pas à faire embastiller cinq libraires qui avaient le tort de vendre des livres favorables à la démocratie.
L’année dernière, c’est un projet de loi sur l’extradition qui faisait planer une lourde menace sur l’État de droit.
Enfin, cette année, la Loi sur la sécurité nationale tend une nouvelle fois à réduire les libertés dont bénéficient les Hongkongais, notamment en matière d’indépendance de la justice et de liberté d’expression.
Droit naturel
Le régime communiste chinois renforce son autoritarisme, lequel se manifeste sous d’autres formes, depuis la surveillance orwellienne qu’il inflige à ses sujets au moyen de l’intelligence artificielle et de la reconnaissance faciale, jusqu’à la répression dont sont victimes les Ouïghours.
La fin de l’histoire, annoncée il y a une trentaine d’années par Francis Fukuyama, faite de l’adhésion des nations aux principes libéraux fondant la démocratie et l’économie de marché, ne semble donc pas au rendez-vous. L’emprisonnement des trois militants démocrates hongkongais confirme la tendance de la Chine à la dictature.
Et pourtant. Les valeurs pour lesquelles se battent les Hongkongais sont les valeurs libérales qui ont fondé l’Occident. Ces valeurs sont universelles. Le mouvement pro-démocratie lutte en effet pour le respect de l’État de droit, la séparation des pouvoirs, des élections libres, les libertés de mouvement et d’expression, pour une presse libre…
Ce n’est rien de moins que l’héritage des Lumières et des plus grands penseurs libéraux (Locke, Montesquieu, Tocqueville) qui est en jeu. Un signe ne trompe d’ailleurs pas. Dans les locaux du journal d’opposition hongkongais Apple Daily, trônent les bustes de Friedrich Hayek et Milton Friedman.
Le droit naturel stipule que tout individu a des droits consubstantiels à sa nature humaine, indépendamment de son origine ethnique, de sa religion ou de sa couleur de peau. La liberté ne vaut pas seulement pour les Français, les Américains ou les Autrichiens. Elle vaut pour tous les Hommes de la planète. Y compris les Hongkongais.
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