Vendredi 13 septembre 2013 a eu lieu « La Nuit des médias suisses » à Interlaken. Quand à savoir si la nuit était noire ou rouge certaines réactions ne laissent guère de doute.
Ueli Maurer, Président de la Confédération, le vilain UDC y est intervenu comme invité. Le spectacle était garanti. Les journalistes et les patrons des médias en ont pris pour leur grade. En fait, même pas, car U. Maurer a simplement dit 2-3 choses clairement établies et reconnues très largement, même par des sondages effectués sur demande des journalistes eux-mêmes.
Quel a été l’effet de la tenue de ces propos ? Applaudissements polis, puisqu’il est Président de la Confédération ? Erreur, il a été hué ! Pour avoir dit quelques vérités simples et fortes, et qui sont par ailleurs à la base d’un discrédit grandissant des médias.
Imaginez que l’orateur ait été socialiste. Il aurait été applaudi avant de prononcer le moindre mot.
Un invité allemand invité, entendant les propos de U. Maurer, a laissé tomber : « Chez nous, après un tel discours, un président devrait démissionner”…Mais pour qui se prennent les médias ?
Ueli Maurer, Président de la Confédération, le vilain UDC - nous ne relèverons pas tous les termes les plus négatifs et dégradants dont il a été affublé depuis le début de sa carrière politique- y est intervenu comme invité. Le spectacle était garanti. Les journalistes et les patrons des médias en ont pris pour leur grade. En fait, même pas, car U. Maurer a simplement dit 2-3 choses clairement établies et reconnues très largement, même par des sondages effectués sur demande des journalistes eux-mêmes.
Qu’a-t-il dit U. Maurer ? Que des évidences. Les suivantes : que les journaux proposaient trop de contenus similaires (qui en doutent une seule seconde ?) ; que nous manquions de débats d’idées dans les médias ; que la diversité d’opinions fait défaut (que celui qui n’est pas d’accord proteste immédiatement en nous donnant des exemples).
Ensuite il a osé : « Les journaux se préoccupent plus d’eux-mêmes que de leurs lecteurs »; ça évidemment c’est plutôt impertinent ! Et pourtant être fixé sur l’audience ne veut pas encore dire que l’on se préoccupe vraiment des lecteurs, par exemple précisément de leurs désirs à eux, de la diversité des opinions, du pluralisme, de la qualité.
Quel a été l’effet de la tenue de ces propos ? Applaudissements polis, puisqu’il est Président de la Confédération ? Erreur, il a été hué ! Pour avoir dit quelques vérités simples et fortes, et qui sont par ailleurs à la base d’un discrédit grandissant des médias. En agissant ainsi ces gens des médias en disent long sur eux-mêmes, sans qu’ils ne s’en rendent compte tant ils sont dans leur bulle.
Imaginez que l’orateur ait été socialiste. Il aurait été applaudi avant de prononcer le moindre mot.
U. Maurer semble, en plus, avoir traité, dans un autre cadre, un journaliste de « singe ». La question se pose : s’agit-il d’une réalité nouvelle ou d’une insulte ? On pourrait mettre en balance cette appellation non contrôlée avec les innombrables insultes et propos injurieux dont U. Maurer a déjà fait l’objet. Si les journalistes pensent encore être des divas, il faudra qu’ils se demandent auprès de qui ils le sont encore. De là à les qualifier de singes, cela pourrait faire l’objet d’une émission du genre « ça se discute ».
Il y a eu mieux lors de cette Nuit : un invité allemand invité, entendant les propos de U. Maurer, a laissé tomber : « Chez nous, après un tel discours, un président devrait démissionner » ( les citations sont tirées du journal Le Temps, 15 septembre 2013) . Je n’arrive pas à y croire. Mais pour qui se prennent les médias ? Le président de la Confédération aurait dû démissionner parce qu’il a critiqué les médias et en plus sur des aspects attestés et fondés mais que d’autres n’osent pas critiquer ouvertement, sans doute par peur de ne plus trouver leur place quasi quotidiennement dans ces mêmes médias. Voilà où en est le monde médiatique qui se dit pourtant pluraliste, ouvert au débat et foncièrement démocratique.
J’ai prétendu dans un autre papier que la virulence des réactions des médias aux critiques dont ils font de plus en plus l’objet était sans doute le signe d’un chant du cygne, d’une perte de pouvoir et de prestige de plus en plus marquée, aussi face à l’ insupportable succès croissant des médias sur Internet et dont beaucoup ne tombent pas sous les critiques susmentionnées car eux luttent concrètement et quotidiennement contre ce conformisme, cette arrogance et cette croyance en une omniscience, croyance qui n’est en réalité qu’un vernis idéologique recouvrant les différentes formes de la bien-pensance actuelle de bien des médias.
Un autre point fondamental et très inquiétant réside dans cette entente tacite entre des éditeurs milliardaires (présents à la Nuit) et ce monde journalistique politiquement correct et toujours bien marqué à gauche. Le fait que ces journalistes-là donnent de temps en temps la parole à des personnes « de droite », ne peut tromper que les gogos qui ne suivent pas de près et sur la durée l’ensemble des activités de ce monde bien-pensant.
Un exemple maintenant plus personnel. Depuis que j’ai créé le journal sur internet Lesobservateurs.ch il y a plus d’une année et demie, je n’ai plus jamais été invité dans aucun média, ni écrit, ni audiovisuel ! Evidemment un pur hasard. Mais l’immense succès du site, totalement imprévu, constitue un signe indubitable : nos analyses et celle notamment de la situation médiatique suisse sont largement partagées et une vraie pluralité est massivement souhaitée.
La situation financière des sites internet est extrêmement difficile : aucune aide financière étatique pour cette participation réelle au pluralisme médiatique, face aux milliards perçus par le service dit « public « et une redevance exigée de force. Mais le public, les publics, ne sont pas idiots ni aveugles. Un vrai réveil se fait jour et les critiques envers les médias traditionnels ne pourront rester éternellement sans effets.
A propos de cette sorte de Grand Pacte tacite entre éditeurs milliardaires et journalistes, je me fais un plaisir de relever la réponse des premiers à ma demande réitérée d’un soutien financier de leur part à notre site, au nom précisément d’un pluralisme et d’une diversité plus marqués dont se prévalent en permanence ces éditeurs, du moins en théorie. Leur dernière réponse écrite que j’ai reçue en date du 23 avril 2013 vaut son pesant d’or :
« Nous sommes très heureux du succès de votre site ( vraiment ? NDR) et vous en félicitons. Toute initiative qui contribue à la diversité des opinions est naturellement bienvenue (mais voyons !). Par contre, les raisons pour lesquelles nous vous avions donné une réponse négative concernant une participation de notre part n’ont pas changé. Nous pensons qu’un tel mouvement ne serait pas bien compris par nos collaborateurs et ne serait pas positif pour l’indépendance nécessaire de votre projet »(lettre signée du patron de Tamedia, Pietro Supino).
Certes des éditeurs milliardaires peuvent penser cela, mais l’écrire ! Tant mieux pour nous.
Donc ces éditeurs, tout en prétendant se réjouir d’un pluralisme plus marqué, reconnaissent ouvertement que leurs collaborateurs, en revanche, n’apprécieraient pas un soutien à notre projet. Voilà qui est dit. Mais cela signifie aussi que le manque de pluralisme ne les gêne finalement pas, et qu’ils ne souhaitent pas mécontenter leurs journalistes de gauche qui leur permettent de continuer à engranger des millions. L’enrichissement serait-il plus important que la promotion du pluralisme et de la diversité médiatiques tant revendiqués ?
Autre propos hénaurme et avoué ; s’ils nous aidaient nous ne serions plus indépendants ! Il faudrait savoir : admettent-ils ainsi que dans leur univers ceux qui vivent de leur argent ne sont pas indépendants ? Etranges propos, mais quel que ce soit le sens voulu, il vaudrait mieux être encore plus clair et admettre que la promotion de cette fameuse diversité n’est que leurre et paroles de circonstances.
En fait, est-ce vraiment le Président de la Confédération qui mérite d’être hué ?
Uli Windisch, 21 septembre 2013
L’ Emission “Club” sur SFR 1 discute gentilement sur le discour très juste d’Ueli Maurer lors de l’autocélébration annuel de la presse Suisse à Interlaken . http://tvprogramm.srf.ch/details/27ae30f6-2388-47c5-ba72-58c89cf241e2
En résumé la presse Suisse est composée de trois groupes milliardaires (Ringier, tamedia, NZZ) sans oublier la RTS de Monsieurs de Weck et ils sont tous sûr d’offrir une presse de qualité correspondant aux besoins des Suisses, Suisses qui en ont donc en plus pour leur argent.
1. La “beinpensance” (pensée unique) de notre “grande presse” ne doit pas être analysée seulement ni d’abord en termes de gauche et de droite politiques. Elle est liée sans doute plus profondément à une loi journalistique d’airain: le lecteur n’est censé s’intéresser qu’à ce qui sort de l’ordinaire, à l’inhabituel. Les trains arrivant à l’heure n’intéresseraient personne, selon cette loi, alors que, dans la réalité, c’est à eux que les gens s’intéressent passionnément. Donc, le journaliste se croit obligé de dire et de montrer ce qui n’est pas conforme à cette pensée commune qui s’appelle le bon sens. Il se croit tenu d’étonner, de choquer, de battre en brèche les évidences et les valeurs communes. Il se trouve donc souvent en compagnie de la gauche politique, laquelle pratique la même stratégie, pour d’autres raisons. Mais cette gauche, si elle devient trop normale (pas au sens du président français!), sera aussi pourfendue par les journalistes qui la traiteront de caviar et de bobo.
2. Il n’est pas besoin des éditeurs pour imposer la bienpensance journalistique. Les journalistes s’en chargent eux-mêmes, non seulement à travers leur hiérarchie, mais aussi par le contrôle qu’ils exercent en permanence les uns sur les autres. Les journalistes pensent, écrivent, parlent et filment sous le regard invisible de leurs collègues. Celle ou celui qui cesserait de bêler deviendrait vite un mouton noir et recevrait les coups de sabot dus à n’importe quel trublion. Finalement, le seul moyen légitime de se distinguer, c’est d’aller plus loin que les autres dans la dénonciation, dans l’indignation, dans la fourniture de mauvaises nouvelles (puisque les bonnes ne sont pas des nouvelles). Ceux-là sont tolérés, jalousés aussi, mais forcément imités sans en avoir l’air. Si Vigousse a du succès, un petit vigousse se réveillera en chaque journaliste…
3. La prise en otage de l’opinion publique par le “service publique” et sa redevance obligatoire assure la pérennité du système. Non que le service public soit sans mérite. En soi, il est une excellente chose. Mais le fait qu’il bénéficie d’une subvention obligatoire le soustrait aux lois du marché: impossible de se désabonner. L’idéologie en cours prétend que la redevance obligatoire garantit la liberté de la presse. En fait, elle garantit sa bienpensance en la mettant à l’abri des critiques. Rien n’indispose davantage les journalistes que les critiques, ils se veulent les seuls détenteurs de l’esprit critique. Les voies de recours contre un article ou une émission obéissent à de telles conditions qu’elles découragent la plupart de les emprunter. Une critique, même polie, adressée à une rédaction se verra immanquablement repoussée (à moins, bien sûr, que la faute tombe sous le coup du code pénal). Face à toute critique concernant la qualité d’une émission ou d’un article, les responsables au mieux dévieront le tir en corner (théorie sur la liberté de la presse, le respect des opinions, etc.), ou encore ils auront beau jeu de répondre “C’est votre opinion, d’autres on aimé notre émission”, au pire (assez souvent), ils s’énerveront et passeront à l’insulte teintée d’ironie et de mépris.
4. Dans un tel contexte, les journalistes qui, malgré tout, font de bons articles et de bonnes émissions, osent penser et dire autre chose que le bêlement général, méritent notre admiration et notre reconnaissance. Il y en a sur les blogs, mais aussi, heureusement, dans la grande presse, même à la RTS où, n’étant pas légions, ils sont les témoins éclatants d’un journalisme de qualité. Leur talent ne doit rien à la redevance, mais tout à leur intelligence et à leur conscience professionnelle.
Dans son discours Ueli Maurer se présente de manière inattendue: comme un intellectuel avide de dialogue critique, et déçu de n’en pas en avoir l’occasion; ça change du discours UDC/SVP habituel. Il a aussi montré un certain courage face à ces moutons hurlants (ou loups bêlants).
À noter ses exemples de ce qu’est la pensée unique actuelle (ma traduction):
– Le changement climatique est à attribuer à l’Homme.
– L’énergie nucléaire est mauvaise. Les énergies alternatives sont bonnes.
– L’immigration est un enrichissement, même si le flux migratoire net est aussi élevé qu’aujourd’hui.
– Les solution internationales sont toujours meilleures que les nationales.
– La Suisse a toujours tort. Les reproches qui sont fait à notre pays sont toujours justes.
– L’État a un meilleurs sens de la responsabilité que le citoyen.
Original à http://f.blick.ch/media/2441699-6305/Ansprache-des-Bundespraesidenten-Ueli-Maurer.pdf
Comment concrètement (et démocratiquement) remettre le curseur au milieu ?
Que des éditeurs fassent la presse qu’ils désirent n’est finalement que normal (ce sont eux qui financent) et ne me dérange pas. Je me contente de me laver les mains et les idées après les avoir lu.
Par contre, je suis outré par l’immense gâchis des médias “de service public”, je veux parler de la radio et de la télévision “officiels” qui vivent du recel du racket légal auquel se livre billag.
Objectivité et équilibre des opinions sont des mots qu’ils respectent toujours … malheureusement, ils en ont oublié le sens ! Il faut réagir !
Je comprends bien qu’un média comme “LesObservateurs” ne peut (en tant que concurrent) initier quelque action dans ce sens.
Par contre j’attends une action rapide et résolue des partis de droite qui semblent, pour le moment, détourner pudiquement le regard. Auraient-ils peur du retour de flamme que ne manquera pas de recracher l’ensemble de la presse dépendante ?
L’espoir fait vivre …
PS: Un grand merci à M. Ueli Maurer pour avoir le courage d’utiliser les mots qui conviennent pour qualifier la situation.
Uli Windisch, comment osez-vous critiquez les moutons, ces bêtes si adorables et symboles d’un nécessaire retour à la nature ? Ignorez-vous que lorsque nous bêlerons tous, nous serons enfin de bon sauvages ? C’est alors que, sur terre, helvétique, il n’y aura plus de méchants. Il restera peut-être bien quelques vilaines bêtes comme vous, mais sachez que, grâce à quelque alpestre camp de rééducation, nous vous ferons rentrer dans le troupeau. Vous aussi, vous bêlerez !
Entièrement d’accords avec cet article. Le Matin, le 20 minutes, l’Hebdo, le Temps, il n’y a dans la presse écrite romande, peut-être le Nouvelliste qui tend plus du centre que de gauche. La diversité, ils n’en ont cure et c’est pour ça que je n’ai qu’un seul regret: que votre webzine reste seulement sur la Toile et qu’il ne soit pas sur papier, juste pour contrer les bien-pensants et autres “journalistes-politiciens” donneurs de leçons.
Un seul exemple : l’édito du Matin par un “journaliste” sur le texte du GSSA, l’abrogation de l’obligation de servir, la votation de demain. Il était dit en gros : Ne craignez rien, votez oui, c’est bien mieux que de voter non. Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres : est-ce le rôle d’un “journaliste” de dire aux électeurs ce qu’il faut voter ? Aucun invité “pour”, aucun invité “contre”, juste l’avis du journaliste. Aucun débat. Un pur scandale.
Bonne continuation et bravo pour le succès de votre site.