Correspondant permanent aux Etats-Unis – Un virus politique. Non pas une sale petite bête phagocytée de l’extérieur par une institution partisane pour la transformer en outil de guerre contre le camp adverse, mais un corps microscopique ayant par lui-même une conscience politique et donc capable, quand il décide de frapper, de procéder froidement à des choix.Voilà ce que nous annonce en bonne place le New York Times dans un article qui se veut documenté et précis sur la terrible pandémie. Pour le quotidien de la référence globaliste, il n’y a aucun doute : le Covid-19 possède une intelligence qui dépasse tout entendement humain puisque loin de tuer au hasard, il choisit avec soin ses victimes. Imaginez un moustique qui, au lieu de piquer dès qu’un bout de chair fraîche apparaît, s’offrirait le luxe d’opérer, sur de mystérieux critères, une sélection parmi les cous, les bras et les jambes qui se présentent à lui. Ahurissant, non ? Le NYT suggère le même scénario pour le Covid-19, mais en plus sophistiqué.
Tout le monde s’en est rendu compte : le New York Times n’est pas un journal qui avance ses informations à la légère. Chacune se voit soigneusement décortiquée et vérifiée. Quant aux exclusivités, elles passent toutes au peigne fin. Aussi, lorsque l’un de ses rédacteurs en chef a saisi au vol la rumeur selon laquelle le Covid-19 n’était vraiment pas un virus ordinaire, il mit sur ce sujet alléchant ses plus fins limiers. Ceux-ci procédèrent par ordre et commencèrent par se procurer deux cartes des 3 143 counties – l’équivalent des cantons français – qui recouvrent le territoire des Etats-Unis : l’une avec les counties remportés en novembre 2016 par Hillary Clinton et l’autre avec ceux remportés lors du même vote par Donald Trump. Une carte de gauche ; une carte de droite. Le countyreprésente ici la base territoriale de toute recherche de dimension nationale, qu’elle soit politique, économique, sociale ou autre. C’est le mètre-étalon du fédéralisme américain.
Des taches rouges ou bleues
Sur ces deux cartes éminemment politiques, nos deux limiers ont superposé la carte des 3 143 counties, avec pour chacun le nombre des contaminés et des décès provoqués officiellement par le Covid-19. Ainsi, un chiffre émergea sur des taches soit bleues pour la gauche (Hillary Clinton), soit rouges pour la droite (Donald Trump). Il fut facile ensuite de rassembler les counties où le virus avait concentré ses efforts les plus féroces et ceux où il avait décidé d’épargner la plupart de ses victimes potentielles. On fit des calculs. L’hypothèse qu’avait caressée le rédacteur en chef se révéla exacte : dans les counties remportés par Trump en 2016, on ne trouve à ce jour que 27 % des infections et 21 % des décès dus au Covid-19. Ce qui permet au New York Times de claironner que les counties ravagés par la pandémie sont peuplés de démocrates et que les counties qu’elle a seulement frôlés sont habités par des républicains. Conclusion de granit qui incita le journal à déraper sur son péché mignon : l’intoxication.
On peut faire dire à une information ce que l’on veut, à condition d’adapter l’éclairage sous lequel on la montre. Le titre de l’article, « Le Coronavirus est le plus mortel là où vivent les démocrates » déclenche aussitôt chez le lecteur un réflexe essentiellement accusateur. Si le virus tue les démocrates comme des moutons à l’abattoir, c’est qu’une main coupable a tout entrepris pour fournir à la pandémie une masse d’individus prêts à être sacrifiés. Et à qui profite le crime, sinon au pouvoir en place ? Il lui a suffi d’épingler sur chaque démocrate une affichette avec un symbole convenu d’avance pour qu’aussitôt le Covid-19 remplisse son office. En ces temps de politisation extrême, l’imagination déborde. Un titre accrocheur sert d’étincelle. Et pourquoi alors ne pas concevoir un virus programmé pour atteindre un objectif précis ? Science-fiction ? Le NYT ne va pas jusque-là.
La vérité est plus simple. Il l’avoue à regret. Les démocrates ont cru bon d’obéir scrupuleusement aux ordres et se sont ainsi privés d’exercices physiques et d’aération extérieure. Baignant chez eux dans une atmosphère saturée, à demi asphyxiés sous leurs masques, ils ont empêché leur organisme de développer une immunité naturelle. Les républicains, en reprenant leur vie normale plus tôt, en s’accrochant plus et en s’inquiétant moins, furent atteints dans de plus faibles proportions par la pandémie. Evidence complémentaire : les démocrates peuplent massivement les grandes villes, viviers de virus, tandis que les républicains habitent pour la plupart à la campagne. •
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