Les activistes du climat vaudois, la souris dont Le Matin fait une montagne.

Yvan Perrin
Ancien Conseiller national

Les activistes du climat vaudois, la souris dont Le Matin fait une montagne.

Même s'il reste orange, le Matin Dimanche est manifestement passé au vert. La semaine dernière, le lecteur a eu droit au panégyrique de Greta Thunberg. Aujourd'hui, c'est Juliette qui jouit des honneurs matinaux. Pour celles et ceux dont la politique vaudoise ne serait pas le seul centre d'intérêt, rappelons que Juliette est la jeune candidate au Conseil d'Etat choisie par le hasard au sein d'un collectif d'activistes climatiques. Les membres dont on ne connait que le prénom nous arrivent pour la plupart de ces fameuses assoces, ces groupuscules réunissant pour l'essentiel des jeunes présentant une vive allergie au travail et qui occupent leur temps à se chercher une cause. Ce faisant, ils ont ainsi pondu un programme de 37 pages portant le titre suivant: "Visions, objectifs, principes et mesures pour un climat, des écosystèmes et un futur réellement durables". Morceaux choisis.

"La prétention du collectif de la Grève du Climat Vaud est de proposer une ​vision               transdisciplinaire et, bien que nous soyons en contact réguliers avec des scientifiques et  expert·e·s de différents domaines, nous sommes conscient·e·s d’être limité·e·s par les connaissances auxquelles nous avons accès".

On notera l'écriture inclusive si nocive pour les yeux ainsi que les termes "prétentions" et "limités", parfait résumé de l'équipe, à la fois prétentieuse et limitée.

"Tous les milieux naturels et les espaces de verdure, publics ou privés, se situant sur le canton deviennent des sanctuaires de biodiversité et des puits de carbone, et sont traités comme tels".

En clair, le canton de Vaud est mis en jachère, adieu légumes, fruits, lait, viande, vins et fromages. Pourtant, quelques lignes plus haut, on lit ceci:

"Les produits vitaux (fruits et légumes, eau, savon, chaleur, etc.) sont produits et distribués dans le canton, selon les principes de l’ESS (Économie Sociale et Solidaire)".

En pratique, selon la matrice originelle, à savoir le communisme, l'ESS signifiera pénurie pour les pauvres Vaudois qui n'auront aucune peine à distribuer selon les principes exigés dans la mesure où il n'y aura rien à distribuer. On notera tout-de-même avec réconfort que les activistes placent le savon dans la catégorie "produits vitaux". Les images de certaines manifestations climatiques n'en donnaient guère l'impression. Pour rester dans le registre rouge, on relève également ces mots:

"L'espace public, les transports publics et les boîtes aux lettres ne peuvent servir qu’à but idéel, soit pour l’information culturelle, aux initiatives communautaires et à l’éducation, et non à la promotion de la surconsommation ou d’une quelconque autre activité climaticide (pas de publicité)".

"Pénalisation de la désinformation volontaire et continue contre l’intérêt général de faits scientifiquement prouvés".

Faire taire toute personne qui ne partagerait pas entièrement leurs vues, voici ce que ces dictateurs en puissance réclament.

"Changer les ambitions de carrière de la population. ○ Valorisation et subvention des métiers pro-climat ○ Cursus du futur durable ○ Quota de travailleu.r.ses “assurance qualité climat” dans chaque entreprise ○ Introduction d’un revenu de transition écologique".

"Soutien massif à l’agriculture régénérative et à petite échelle ainsi qu’au développement de nouvelles exploitations en coopératives, selon les valeurs et principes de l'économie sociale et solidaire (ESS), au niveau" (…) "Logistique, grâce à la mise en commun de matériel, graines, engrais naturels, etc".

On reste toujours dans la nostalgie de l'Union soviétique avec le retour de ces si productifs kolkhoses qui faisaient la misère des exploitants et la famine du peuple. Mais au sujet de l'agriculture, nos pubères experts vont plus loin.

" Conversion des animaux (vaches, poules, cochons, chèvres, etc.) en collaborateur·trice·s avec un ratio charges / bénéfices équivalent aux humains et la liberté de se déplacer. ○ Pour remplacer les machines ○ En symbiose avec les pratiques agro-écologiques ○ Pour repeupler le canton de troupeaux libres de se déplacer"

On souhaite d'ores et déjà bonne chance aux agriculteurs qui passeront bien du temps à courir après leurs bêtes occupées à repeupler le canton de troupeaux libres de se déplacer. On aurait pu imaginer que nos ingénieurs agronomes avaient un peu abusé de La petite Maison dans la Prairie, mais non, Charles Ingalls plantant des piquets dans chaque générique afin d'éviter précisément les troupeaux libres de se déplacer.

"La restauration collective (cantines, crèches, entreprises, etc.) réduit progressivement la          proportion de viande et de produits d’origine animale et se fournit dans le canton. ○ Le menu principal devient végétarien, avec toujours une option végane, dès 1.9.2019 ■ Y compris pour les produits laitiers ; des alternatives à base végétale sont proposées ○ 2 midis végétariens par semaine, dès le 1.9.2020 ○ 2 midis végétariens + 1 midi végane par semaine, dès le 1.9.2021 ○ 2 midis végétariens + 2 midis véganes par semaine, dès le 1.9.2022 ○ La semaine est comptée sur 5 jours. Si l’enseigne propose sur 7 jours, les jours vég* sont adaptés en conséquence".

"Préparation de plans d'urgence en cas de pénuries alimentaires, sécheresses intenses, mauvaises récoltes, etc. (voir certains éléments du Plan Wahlen)".

"Distribution gratuite de vitamine B12 dans les pharmacies".

Manifestement, les rédacteurs du texte sont prévoyants puisqu'ils anticipent les effets de leurs préceptes, pénuries alimentaires et carences en vitamine B12 provoquées par ce régime végane tant bientôt obligatoire. Le programme est loin d'être épuisé, il y aura encore quelques billets sur le sujet. Concluons avec le Matin Dimanche qui, sentencieux, fait savoir que "les grévistes du climat sont assez sérieux pour qu'on les prenne au sérieux. Ils sont engagés de façon plus impliquée que la plupart des politiciens "classiques". Ils ne lâcheront rien. Ils sont terriblement déterminés".

Ils sont déterminés à ne rien lâcher ! On le croit volontiers. Pour lâcher, il faut avoir attrapé et jusqu'ici, seul le Matin Dimanche s'est fait prendre.

Yvan Perrin, 26.1.2020

 

7 commentaires

  1. Posté par toyet le

    Une jurisprudence qui va nous servir lorsque nous bloquerons les frontaliers pollueurs à la douane française, je compte sur les patriotes.

  2. Posté par leone le

    On est en plein délire climatique, conséquence de ce jugement délirant de Lausanne et des témoignages hallucinés d’un certain Prix Nobel bisounours sénile.

  3. Posté par Fanfouet le

    Ils sont attendrissants, ces petits biquets ! Ils voudraient donc nous forcer à manger végétarien puis végane, quitte à devoir engraisser la chimie bâloise en étant obligés de bouffer des produits de synthèse pour compenser les carences provoquées par leur sectarisme imbécile.
    Quant à leur idée de petites exploitations agricoles, régénératives, je retrouve ma jeunesse (22 ans en 68…) avec les allumés qui partaient sur le Larzac faire du fromage de chèvre sans aucune connaissances agricoles, vivotant (crevotant ?) quelques années avant d’arrêter, vidés, épuisés, malfoutus à force de privations et d’alimentation déséquilibrée…

  4. Posté par LaurentW le

    Merci M. Perrin, vous m’avez fait rire et mis de bonne humeur, votre commentaire est l’antidote parfait à tant de prétention et de bêtise. Continuez svp à écrire vos billets, ils sont excellents et mettent du baume au cœur meurtri de ceux qui voient la Suisse sombrer jour après jour dans l’ignorance et le collectivisme.

  5. Posté par Chris le

    Des fachos. Il est temps de les traiter comme tels. Et de boycotter ces journaux fachos verts. Même et surtout leurs sites web. Les assécher et les faire crever.

  6. Posté par antoine le

    ”Retour du communisme, l’ESS (Économie Sociale et Solidaire) signifiera pénurie pour les pauvres Vaudois”
    Communisme = UTOPIE vérifiée !
    ”Faire taire toute personne qui ne partagerait pas entièrement leurs vues, voici ce que ces dictateurs en puissance réclament.”
    Retour de la DICTATURE ! NON merci !
    Nous vivons dans des pays libres et voulons les rester !

  7. Posté par Anna le

    Jeunes et assez limités dans leur réflexion : car comment peut-on considérer comme “naturel” ou “sain”, un régime dont on sait d’emblée qu’il va induire des carences ? Carences qu’il faudrait donc compléter par des “vitamines” industrielles (les compléments B12).
    Mais à qui profite le crime ? Et si la mode végane avait derrière elle les industriels de l’agriculture intensive, ceux qui il y a quelques décennies ont inondé le marché de leurs margarines végétales, dont ils nous disaient qu’elles étaient tellement plus saines que le beurre ou le saindoux ? Maintenant on sait qu’au contraire, ce sont ces margarines qui sont toxiques. Car ces graisses rendues artificiellement solides par l’hydrogénation forment les fameux “acides gras trans” si toxiques. Combien victimes ? Nul ne le sait et nul ne cherche à la savoir, on passe vite et discrètement à autre chose. Mias la grosse industrie alimentaire intensive a peut-être bien du trouver d’autres débouchés aux produits de son agriculture industrielle. Pourquoi pas les protéines végétales que l’on vend aux véganes, ces gens naïfs qui pensent faire du bien à la planète et à leurs santé avec leur véganisme contre nature, tout comme leurs parents qui se sont empoisonnés avec les margarines hydrogénées contre nature. En plus la production de ces poudres de protéines végétales “véganes” occasionne une perte de substances énorme, c’est un gaspillage alimentaire incroyable. C’est une hypothèse, je sais, mais la vitesse avec laquelle ce véganisme s’est répandu, grâce à un marketing intensif, me fait penser qu’il doit y avoir de très gros intérêts économiques derrière tout cela. L’argent est toujours le nerf de la guerre.

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