Ingrate Greta et masochistes adultes
Dans son éditorial de la Weltwoche, Roger Koeppel revient sur la déclaration la plus marquante de l’année, qui nous vient de l’activiste du climat Greta Thunberg dans un réquisitoire prononcé d’une voix tremblante en amont du sommet des Nations Unies sur le climat à New York: «Comment osez-vous? [. . .] Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos paroles creuses ». C’était le cri primal, violent et dérangeant d’un adolescent. Le fait que ce discours de haine ait été mondialement plébiscité est inquiétant. Les personnes que Greta venait d’offenser étaient ravies, fascinées d’avoir été victimes de la charge féroce de cette jeune fille. Comme des masochistes gémissant de plaisir sous le fouet, ils semblaient pour ainsi dire comblés par ces amères tirades. En réalité, cette ingratitude n’était que l’expression d’une pensée subversive, révolutionnaire et autiste, une mentalité de la table rase.
Icône de l’ingratitude
Éditorial
Pourquoi Greta Thunberg nous rappelle l’importance d’être reconnaissant.
La déclaration la plus marquante de l’année nous vient de l’activiste du climat Greta Thunberg dans un réquisitoire prononcé d’une voix tremblante en amont du sommet des Nations Unies sur le climat à New York le 23 septembre dernier. La jeune Suédoise de seize ans, qui bouillonnait de colère, a lu ces phrases qui ont bien vite marqué à jamais la conscience collective d’un public mondial: «Comment osez-vous? [. . .] Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos paroles creuses». Ce discours incendiaire s’adressait aux adultes réunis en plénière. À cause de leur inaction en matière de politique climatique, ils seraient sur le point d’anéantir la planète. La jeune icône Greta a dénoncé la génération de ses parents au nom de tous. C’était le cri primal, violent et dérangeant, d’un ado qui reproche en fait à ses géniteurs de lui avoir volé sa vie.
Père de quatre enfants, le discours de Greta m’a agacé non pas parce je rejette les prémisses politiques et les conclusions de l’apocalypse verte. Je les récuse, mais ce n’était pas la raison de mon irritation. Ce qui m’a d’abord agacé, c’était l’ingratitude totalement égocentrée et égoïste de cette jeune fille qui a réprimandé sans mesure la génération de ses aînés. Greta n’a pas semblé penser une seule seconde que le monde dans lequel elle a eu la chance de grandir dans des conditions d’ailleurs privilégiées était l’œuvre de ces générations et des générations précédentes contre lesquelles elle se déchaînait maintenant avec tant de haine. Bien sûr, Greta n’est qu’une adolescente, et l’une des particularités des adolescents est leur égocentrisme et leur égoïsme. Or la virulence et l’hostilité de son intervention n’avait néanmoins rien d’extraordinaire. Plutôt dans l’air du temps. Nous vivons à une époque ingrate et Greta est l’icône de cette ingratitude.
Le fait que ce discours de haine ait été mondialement plébiscité était inquiétant. Les personnes que Greta venait d’offenser étaient ravies, fascinées d’avoir été victimes de la charge féroce de cette jeune fille. Comme des masochistes gémissant de plaisir sous le fouet, ils semblaient pour ainsi dire comblés par ces amères tirades. Pour commencer, je n’ai rien contre la protection de l’environnement ou contre les protestations de la jeunesse. Je peux même, dans une certaine mesure, comprendre les récriminations de Greta. Frappé par le dépérissement des forêts, je m’étais rendu en Europe de l’Est pour savoir où en était la fin du monde en observant la blancheur des arbres morts. Je peux comprendre tout cela, mais ce qui me semble étrange, carrément inquiétant, c’est l’idolâtrie collective à l’égard de cette jeune fille qui fait de ses préoccupations pour l’environnement une déclaration de guerre à la génération de ses géniteurs.
L’exemple de l’icône d’ingratitude Greta rappelle à quel point la vertu de la gratitude est importante et vite oubliée. Je ne parle pas tout simplement ici de savoir dire gentiment merci pour un cadeau ou un service rendu. Il ne s’agit pas non plus du type de gratitude que l’on ressent après l’heureuse issue d’une transaction ou d’un achat qui s’avère profitable pour les deux parties. La gratitude est quelque chose de plus profond, d’existentiel, c’est une attitude, une philosophie de vie sans laquelle une société ne peut perdurer, survivre. Le sociologue allemand Georg Simmel a présenté d’une jolie formule la gratitude comme étant «la mémoire morale de l’humanité». Il voulait dire par là que toute «socialisation» était fondée sur «la survivance des relations au-delà du moment où elles ont vu le jour». Simmel a écrit que la gratitude était un «affect lyrique». «Circulant en permanence dans la société», la gratitude devient l’un de ses «liants les plus puissants».
La gratitude, tout particulièrement envers les générations précédentes, envers nos parents, nos grands-parents, nos ancêtres et tous ceux grâce auxquels nos ancêtres ont pu gagner leur vie, est pour Simmel le «terreau fertile des sentiments» sans lequel il ne peut y avoir de société, de vivre ensemble, de solidarité. La gratitude crée du lien, de la relation, elle est «raccordée» à ce qui était, à ce qui est, mais aussi à ce qui va advenir. On est reconnaissant à ses parents d’être en vie, sans y être soi-même pour quelque chose. Mais on est également reconnaissant pour toutes les réalisations et conquêtes des générations précédentes, sans les sacrifices, les achèvements et les connaissances desquelles notre vie serait encore plus difficile, voire adverse malgré toutes les souffrances et les problèmes non résolus. La gratitude est l’état d’esprit fondamental des personnes qui sont parvenues à se projeter au-delà d’elles-mêmes.
Dans la gratitude, on entend le respect et l’humilité envers ce qui est devenu. La gratitude, c’est avoir conscience que la vie est un cadeau et aussi une obligation d’en tirer le meilleur parti. En toute logique, la gratitude est nécessairement le rejet d’une pensée subversive, révolutionnaire, disons-le sans détour, autiste, d’une mentalité de la table rase qui veut araser tout ce qui se met en travers de la réalisation totale de soi. Les fans de Greta rendent hommage à cet autisme agressif, ce culte de la jeunesse qui dit vouloir éviter l’apocalypse, qui s’apprête aussi à bouleverser les rapports au Palais fédéral à Berne. Objectons à cela que la gratitude est modestie, au premier chef, la lucidité que mes préoccupations, mes opinions et mes espoirs personnels ne sont pas la mesure de toutes choses. «La gratitude», comme le disait déjà Cicéron, «n’est pas seulement la plus grande de toutes les vertus, mais aussi la mère de toutes les vertus». Celui qui est reconnaissant échappe à la prison de son moi. La gratitude, et non l’intérêt particulier, est le ciment de la cohésion sociale.
Roger Koeppel, 19.12.2019
Le monde de Greta
Bienvenue dans le monde de Greta. Ce monde qu’elle nous promet, le voilà :
Manger
Depuis longtemps, le régime végan est obligatoire sur toute la planète. Pour atteindre la justice alimentaire planétaire, une ration alimentaire est définie pour tous les habitants de la planète. Ceci est rendu possible par la généralisation des tickets de rationnement.
Il est aussi recommandé de fouiller les poubelles, au cas où des citoyens ecogaspilleurs y auraient laissé quelque chose.
Les dates limites inscrites sur les aliments en magasin sont interdites, afin de de générer aucune perte de nourriture. Heureusement, l’ordinaire peut être agrémenté par les insectes. Chaque année, lors de l’anniversaire de Greta, 200 gr de tofu sont offerts à chaque habitant de la planète.
Il va de soit que, à chaque milliard d’habitant en plus sur la planète, la ration individuelle est diminuée en conséquent.
Les toilettes
Pour économiser l’eau, les appartements ne seront plus reliés à l’égout. Tout doit être recyclé, dans les bacs à fleurs ou sur le potager collectif.
Logement
Par soucis d’égalité, le logement individuel à été supprimé, toutes les maisons individuelles rasées, et des tours construites à leur place. Ces logements sont gérés par des coopératives d’habitants, qui élisent leurs délégués selon leur degré d’engagement écologique. Inutile de préciser que la TV, ordinateurs et tous les gadgets électronique inutiles et gaspilleurs de Kilowatts sont interdits.
Pour construire des logements, ni le béton, gourmand en énergie, ni le bois ne sont utilisé. La terre mélangée de paille fera l’affaire. ( plus de bouse de vaches, il n’y a plus de vaches, inutiles usines à méthane )
Les loisirs
Il va de soi que les loisirs sont écoresponsables et obligatoires. Il s’agit de s’occuper des potagers collectifs, en plus des corvées écocollectives.
Les déplacements
Tout déplacement doit être soumis à l’éccocomité de quartier, qui, après évaluation énergétique et éthique du bien fondé de celui-ci, l’autorisera, ou pas. Seuls véhicules autorisés sont les cyclopousses, dont les conducteurs seront des citoyens condamnés pour meurtre de la planète, le seul crime contre l’humanité reconnu.
La mort
Comme tout un chacun doit mourir, il a fallu changer nos habitues. L’enterrement, gaspilleur d’espace est interdit, de même que l’incinération, énergivore.
Après consultation de chamanes, la méthode indienne des plaines est utilisée : On dispose des cadavres à l’air libre, permettant de nourrir bon nombre de vautours, loups et ours ( dont on salue le retour en masse ) , de rats, et autres renards.
Bienvenue dans le monde de Greta !
”Le fait que ce discours de haine ait été mondialement plébiscité est inquiétant.”
”Greta n’a pas semblé penser une seule seconde que le monde dans lequel elle a eu la chance de grandir dans des conditions d’ailleurs privilégiées était l’œuvre de ces générations et des générations précédentes contre lesquelles elle se déchaînait maintenant avec tant de haine”
Bravo sainte Greta pour ce message de haine !
Sa mentalité de la table rase qui veut araser tout ce qui se met en travers de la réalisation totale de soi va nous mener au désastre !
Ses propos apocalyptiques (qui se produiront pas !) ne sont que des menaces psychologiques: La peur et l’angoisse sont mauvaises conseillères …
Le pape Francisco devrait prendre des cours chez Koeppel.
Les parents de Greta n’auraient pas du l’enfanter.