Santiago était paralysée le 21 octobre après trois jours d'émeutes qui ont fait 11 morts au Chili. Les étudiants ont appelé à de nouvelles manifestations et les quelque 7,6 millions d'habitants de la capitale chilienne ont vécu leur deuxième nuit consécutive sous couvre-feu, décrété entre 19h et 6h du matin, heure locale.
Auteur: RT France
L'état d'urgence, en vigueur depuis le 18 octobre dans la capitale, concerne dorénavant neuf autres des 16 régions du pays. Près de 10 000 policiers et soldats ont été déployés, une première depuis la fin de la dictature du général Augusto Pinochet (1973-1990).
«Chacun a le droit de manifester pacifiquement et solidairement, avec les raisons qui sont les siennes pour le faire. Mais personne ne peut menacer la sécurité d'un compatriote», a tweeté le président chilien Sebastian Piñera le 20 octobre.
Todos tienen derecho a manifestarse pacíficamente y solidarizo con razones que tienen para hacerlo. Pero nadie puede amenazar la seguridad de ningún compatriota. Solo unidos lograremos resguardar y conservar nuestra democracia. Cuidemos a nuestras familias, cuidemos nuestro país.
— Sebastian Piñera (@sebastianpinera) October 19, 2019
«Nous sommes en guerre contre un ennemi puissant, implacable, qui ne respecte rien ni personne et qui est prêt à faire usage de la violence et de la délinquance sans aucune limite», a-t-il déclaré le même jour à la presse.
Santé et éducation dans les mains du secteur privé
Sebastian Piñera a par ailleurs suspendu la hausse du prix des tickets de métro, dont le passage de 800 à 830 pesos avait mis le feu aux poudres. Désormais, les revendications se sont élargies à la lutte contre les conditions socioéconomiques et les inégalités dans un pays où l'accès à la santé et à l'éducation relève presque uniquement du secteur privé.
Le président a en outre demandé aux transporteurs privés d'aider à assurer les déplacements. Le 20 octobre, les prix des taxis et VTC se sont envolés à Santiago, où les transports publics, particulièrement pris pour cible par les émeutiers, sont quasiment paralysés et le métro fermé depuis le saccage de 78 stations, dont certaines ont été totalement détruites. Il y aurait pour plus de 300 millions de dollars de dégâts et le retour à la normal pourrait prendre des mois.
Les émeutes et pillages ont fait 11 morts durant le week-end à Santiago, dont cinq dans l'incendie d'une usine de vêtements et deux dans l'incendie d'un supermarché. Trois personnes ont également été grièvement blessées.
Auteur: RT France
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