Pologne-Hongrie
De notre correspondant permanent à Varsovie. – Plusieurs records ont été battus aux élections législatives polonaises de dimanche. Tout d’abord, si les résultats des sondages de sortie des urnes se confirment, le parti Droit et justice (PiS) de Jaroslaw Kaczynski devrait reconduire sa majorité absolue à la Diète. C’est la première fois depuis la chute du communisme en 1989-1990 qu’un parti politique renouvelle sa majorité absolue, de même que 2015 avait marqué la première fois où un parti politique, le PiS, obtenait la majorité absolue dans le cadre du scrutin à la proportionnelle en vigueur en Pologne. Une proportionnelle certes assortie d’un seuil de 5 % pour entrer à la Diète et d’une prime au vainqueur, notamment au moment de la redistribution des voix de ceux qui n’atteignent pas le seuil.
Mais, contrairement à 2015, il n’y aurait pas cette fois, selon les sondages de dimanche, de voix à redistribuer, et le PiS pourrait malgré tout compter sur 239 sièges sur 460 à la chambre basse du Parlement polonais. Il a aussi de fortes chances d’obtenir la majorité absolue au Sénat, dont les membres sont élus au scrutin majoritaire uninominal à un tour, malgré une opposition qui présentait un candidat unique contre celui du PiS dans chaque circonscription. La participation, à 61 %, est la plus élevée depuis les 62 % atteints aux premières élections partiellement libres de 1989, quand les communistes perdirent le pouvoir. Le PiS a donc engrangé un vote record tant en pourcentage (près de 44 % selon les sondages de sortie des urnes) qu’en nombre d’électeurs (environ 8 millions, dans un pays de 38 millions d’habitants, contre 6,2 millions aux européennes de mai et 5,7 millions aux législatives de 2015).
Malgré les dires de l’opposition
En quatre ans de pouvoir, malgré la stratégie de l’opposition consistant à organiser des manifestations de rue et à demander des sanctions de Bruxelles sous prétexte que les gouvernements du PiS porteraient atteinte à la démocratie et à l’Etat de droit, le PiS a donc gagné en popularité comme le montrent ces élections dont personne ne conteste l’honnêteté et la transparence. Il se trouve certes des voix, telle celle de Grzegorz Schetyna, le leader du parti libéral Plate-forme civique (PO), le plus gros parti d’opposition dont la coalition avec les libéraux-libertaires de Nowoczesna (Moderne) et les Verts est créditée d’un peu plus de 27 % des voix, pour prétendre que l’opposition était défavorisée dans la campagne en raison des tonalités très progouvernementales à la télévision publique. Mais c’est oublier que, en Pologne, ce sont les médias privés qui dominent le marché, aussi bien dans l’audiovisuel que dans la presse papier, et que ces médias sont très majoritairement hostiles au PiS et favorables à la gauche et aux libéraux.
Après quatre ans d’absence, la gauche fait pour sa part son retour au Parlement polonais, avec environ 12 % des voix.
Il y avait aussi dimanche des élections municipales et régionales en Hongrie, et le Fidesz de Viktor Orbán peut de son côté se targuer d’avoir largement remporté ces élections, même s’il perd la capitale et quelques grandes villes : sur les 23 plus grandes villes, le Fidesz en gouvernera désormais 13 contre 20 jusqu’ici. En Hongrie, l’opposition faisait front uni. Même le Jobbik, qui était avant un parti nationaliste, a confirmé son retournement de veste en s’alliant à la gauche et aux libéraux contre le Fidesz. •
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