Hong Kong se prépare à une escalade de la violence, alors qu’une grève à l’échelle de la ville était programmée ce lundi 5 août 2019. Depuis juin, des manifestations monstres d’opposants hongkongais à la domination de la Chine se multiplient (voir Présentdes 3 et 31 juillet). Elles ont commencé en réaction à une loi sur les extraditions présentée par le chef du pouvoir exécutif Carrie Lam. Selon le projet, toute personne accusée de « crime grave », acceptation large dans le langage politique chinois, risquait d’être extradée en Chine et soumise à un système juridique autoritaire et peu scrupuleux des droits des personnes. Pour les opposants, une telle loi ne pouvait que porter atteinte aux spécificités de la région administrative et favoriser un accroissement de l’ingérence de Pékin. Bien que retiré, le texte n’en a pas moins provoqué une révolte populaire contre les dirigeants de la région administrative spéciale. La révolte, qui semble toucher la majorité des habitants de Hong Kong, s’est ensuite muée en défense de la souveraineté incomplète d’une ville où les libertés spécifiques sont régulièrement mises à mal par les autorités chinoises, tant concernant le processus électoral que les libertés individuelles. Ces atteintes aux droits des habitants de Hong Kong avaient déjà entraîné la « révolution des parapluies » en septembre et octobre 2014, laquelle tient son nom de l’utilisation de parapluies par les manifestants favorables à la démocratie afin de se protéger des gaz lacrymogènes. Depuis cinq ans, la tension entre le pouvoir autoritaire de Pékin et l’aspiration à la démocratie de Hong Kong n’a jamais cessé d’être vivace, ce qui conduit à la situation violente actuelle.
Le nationalisme comme acteur politique majeur ?
Ainsi, dimanche 4 août, l’agence de presse officielle chinoise, voix du pouvoir issu du parti communiste, indiquait que « le gouvernement central ne restera pas les bras croisés et ne laissera pas la situation se poursuivre ». Dimanche, mais déjà samedi, des milliers de manifestants ont en effet de nouveau défilé dans plusieurs quartiers de Hong Kong. Ils ont été dispersés à coups de gaz lacrymogènes. Il s’agit du neuvième week-end de contestations et de manifestations dans la ville, avec des défilés qui se terminent maintenant par des affrontements violents entre groupes radicalisés et policiers. Plus le mouvement se prolonge, plus les manifestants réclament de réformes démocratiques et plus le pouvoir chinois augmente la répression, si bien que plusieurs dizaines de manifestants inculpés risquent une peine de dix ans de prison. La situation semble d’autant plus inextricable que la garnison militaire chinoise de Hong Kong a aussi menacé d’intervenir contre les manifestants et que la cause des premières manifestations n’est plus qu’un symbole : celui de l’oppression que Pékin veut exercer sur Hong Kong. Ce qui va se passer dans les prochaines semaines ne sera pas sans conséquences pour la région administrative spéciale. Il est aussi possible que la situation entraîne des changements importants pour la Chine et la région. Quelle en serait la cause finalement ? Le fait de se sentir Hongkongais et non pas Chinois. Un nationalisme.•
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