Les propositions d’un think tank américain pour déstabiliser la Russie

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Dans un rapport intitulé Overextending and Unbalancing Russia, publié en avril dernier, la RAND Corporation, institution américaine de conseil et de recherche pour le compte de l’armée américaine, détaille différentes «options» que «les Etats-Unis et leurs alliés pourraient utiliser» afin de «déstabiliser» la Russie. L’étude met en lumière des «options non violentes» permettant «d’affaiblir» l’économie russe, ses structures militaires mais également son gouvernement. Chacune d'entre elles est classée selon des critères d'effectivité et de risque. 

Dans un contexte où les Etats-Unis s’inquiètent constamment de l’ingérence russe, ce rapport détaille des options qui permettraient de susciter du mécontentement dans la société et ainsi diviser le pays. D’après le texte, la Russie souffre d’anxiétés «profondes» mais «exagérées» à propos d’un «changement de régime inspiré par l’Occident». Il y est expliqué comment les Etats-Unis pourraient faire afin de «créer le sentiment» que le gouvernement russe ne «défend pas l’intérêt public» et ainsi «encourager les manifestations nationales» susceptibles de rendre la Russie «moins encline à menacer les intérêts occidentaux à l’étranger».

Economie, géopolitique, défense et information

Dans le domaine économique tout d’abord, le rapport suggère d’augmenter la production d’énergie aux Etats-Unis ou d’imposer des sanctions commerciales et financières à la Russie afin de «dégrader» et de «mettre sous pression» son économie. Ce dernier point est néanmoins jugé très risqué par les chercheurs. Le document précise également qu’une possibilité serait d’encourager la «remigration» des Russes «jeunes et bien éduqués» afin qu’il serve de courroie de transmission des Etats-Unis directement dans le pays.

Sur le plan géopolitique, le rapport présente différentes options comme d’apporter une «aide plus importante» à l’Ukraine, d’augmenter «l’aide aux rebelles syriens» ou de «promouvoir le libéralisme en Biélorussie». Ces trois points sont également jugés «très risqués» par les experts pouvant déboucher sur «un conflit plus vaste».

Militairement, le rapport explique comment un repositionnement des bombardiers américains «à proximité des cibles stratégiques russes» pourrait «susciter des inquiétude» et ainsi déstabiliser le pays. Washington pourrait également commencer à «déployer des armes nucléaires supplémentaires» en Europe et en Asie, et ainsi forcer Moscou à investir massivement dans ses systèmes de défense. Néanmoins, ces stratégies risqueraient d’entraîner les Etats-Unis dans «une course aux armements» qui pourrait se retourner contre eux note le rapport.

Du point de vue de l’information, le document propose «d’encourager les manifestations et les résistances non violentes» et de «saper l’image de la Russie à l’étranger».

Le document, qui explore énormément de scénarios, pourrait participer à la dégradation encore plus importante des relations avec les deux pays, le texte se targuant de ne développer que des réponses «défensives» à une «agression de la Russie».

Lire aussi : Ingérence russe à l'approche des européennes : l'inévitable controverse en période préélectorale

 

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Un commentaire

  1. Posté par Nestor le

    La pire crainte de l’Empire US, c’est que l’Europe s’allie, voire inclue la Russie. Les matières premières russes + la puissance industrielle allemande est la hantise des USA.

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