Routes de la Soie : la Suisse va devenir le quatrième partenaire européen de la Chine

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C’est l’aboutissement de longues tractations. Deux ans après la visite en Chine de l’ancien président de la Confédération, Johann Schneider-Ammann, le ministère suisse des Finances a annoncé que l’actuel président, Ueli Maurer, prévoyait de signer un mémorandum de coopération dans le cadre du projet de Nouvelles routes de la soie lors de sa visite à Pékin fin avril.

A cette occasion, il participera à la deuxième édition du Forum la Ceinture et la Route (Forum des Routes de la soie) et sera reçu par le président chinois Xi Jinping. La Suisse signera dans la foulée un protocole d’accord prévoyant une coopération sino-suisse en Asie centrale.

Selon le ministère suisse des Finances, également dirigé par Ueli Maurer, cet autre accord renforcera les liens commerciaux et économiques entre les pays et encouragera les investissements dans les petites entreprises d'infrastructure dans le cadre du projet plus vaste mené par la Chine.

A propos de l’accord de coopération qui doit être signé entre la Chine et la Confédération suisse dans le cadre des Nouvelles Routes de la soie, le ministère des Finances précise : «L'objectif du mémorandum est que les deux parties renforcent leur coopération en matière de commerce, d'investissement et de financement de projets sur des marchés tiers le long des routes empruntées par la BRI [acronyme de Belt and Road Initiative, le nom anglais des Routes de la soie], sur la base d'un catalogue de principes de base pour la coopération et conforme aux normes et à la législation internationales en vigueur dans les pays concernés.»

Nous sommes le seul pays continental à avoir un accord de libre-échange [...] c'est un avantage compétitif que nous avons justement face à l'Allemagne et à la France

Mais la Suisse, un pays qui tire une part importante de sa richesse de son commerce extérieur, voit aussi dans ce projet élargi de coopération un moyen de concurrencer les deux premières économies de l’Union européenne. Cité début avril par la Radio Télévision Suisse (RTS), Ignazio Cassis, ministre des Affaires étrangères, avait déclaré : «Nous avons joué un rôle de pionnier avec la Chine. Nous sommes le seul pays continental à avoir un accord de libre-échange, donc nous avons une relation privilégiée et nous entendons garder ce privilège puisque c'est un avantage compétitif que nous avons justement face à l'Allemagne et à la France.»

Rare exemple en Europe d'excédent commercial avec la Chine

Et en effet, la Suisse et la Chine ont signé en 2013 un accord de libre-échange entré en vigueur l’année suivante. Aujourd’hui, l’Empire du Milieu est le troisième partenaire économique de la Suisse après l’Union européenne et les Etats-Unis. Et fait notable, la Confédération a réussi à maintenir un équilibre commercial en sa faveur.

En 2017, selon les données de l’office fédéral des statistiques, la Confédération exporté vers la Chine pour 24 milliards de Francs suisses (21 milliards d’euros) alors qu’elle n’a importé que pour l’équivalent de 13 milliards (11,4 milliards d’euros). En 2018, selon les données de la direction française du Trésor, les exportations suisses auraient légèrement reculé et ses importations augmenté, mais le solde serait toujours positif avec un excédent d’environ 13,5 milliards d’euros. En comparaison, la France accuse un déficit commercial d'environ 30 milliards d'euros avec Pékin.

La Suisse va ainsi devenir le quatrième Etat de l'espace Schengen à adhérer à la BRI. En mars, l’Italie avait accepté de soutenir officiellement la coopération avec la Chine dans le cadre d’un projet prévoyant plusieurs milliards d’euros d’investissements, notamment pour la rénovation des ports de la Péninsule. La démarche de Rome avait alors été regardée avec méfiance par la France et l'Allemagne, suscitant même la franche réprobation des Etats-Unis. Mais plus discrètement, l'année dernière, le Portugal et la Grèce avaient déjà signé un mémorandum sur la coopération avec la Chine dans le cadre du projet la Ceinture et la Route.

Enfin, la Chine a entamé un partenariat important dans le cadre de l’enceinte de coopération dite 16+1 qui l’associe à 11 pays du centre ou de l’est de l’Union européenne et cinq pays des Balkans.

Lire aussi : La Chine sans œillères, par Bruno Guigue

 

Extrait de: Source et auteur

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Un commentaire

  1. Posté par Pierre-Alain Tissot le

    L’article de RT : “La Chine sans œillères”, une propagande éhontée !
    Une nouvelle visite suisse au dictateur chinois : une minable génuflexion supplémentaire devant le veau d’or chinois, pitoyable !
    Les Ouighours persécutés et les Tibétains occupés apprécieront.
    De même que les entreprises européennes concurrencées, délocalisées, rachetées par les Chinois.

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