Le panafricaniste Kémi Séba a-t-il inspiré Luigi Di Maio contre la «Françafrique» ?

post_thumb_default

 

La sortie du vice-président du Conseil italien Luigi di Maio à l'encontre de la France avait sidéré le Quai d'Orsay. Le 20 janvier dernier, le leader du Mouvement 5 Etoiles (M5S), antisystème et eurosceptique, avait accusé la France d'appauvrir l'Afrique tout en aggravant la crise migratoire. L’activiste panafricaniste Kémi Séba affirme dans un post Facebook être à l'origine de cette prise de position. «Secret bien gardé depuis des mois, nous pouvons désormais rendre public le fait qu'Urgences Panafricanistes [une ONG lancée par Kémi Séba] est à l'origine de l'attaque frontale du ministre Luigi Di Maio contre la Françafrique», a-t-il affirmé dans une publication datée du 22 janvier dernier.

Et Kémi Séba de poursuivre : «Nous avons donc été reçus à Rome au Parlement italien en septembre 2018 dans les bureaux du Mouvement 5 Etoiles, afin de leur fournir des dossiers sur la Françafrique, le Franc CFA.» 

D'après RFI, en date du 2 février, le M5S a confirmé «un franc échange de vues sur l'Europe et l'Afrique» sans pour autant confirmer une alliance plus formelle avec Kémi Séba.

Lire aussi : «La France a un très mauvais président» : entre Rome et Paris, les hostilités sont ouvertes

Le franc CFA, moyen de «coloniser des dizaines de pays africains» ?

Le 20 janvier, commentant la crise migratoire, Luigi Di Maio avait appelé l'Union européenne à prendre des sanctions contre la France. «L'UE devrait sanctionner la France et tous les pays qui, comme la France, appauvrissent l'Afrique et font partir [les migrants], parce que la place des Africains est en Afrique pas au fond de la Méditerranée», avait-il lancé. Et de poursuivre : «Si aujourd'hui il y a des gens qui partent, c'est parce que certains pays européens, la France en tête, n'ont jamais cessé de coloniser des dizaines de pays africains». Le lendemain, le directeur de cabinet de Nathalie Loiseau, la ministre chargée des Affaires européennes, convoquait l’ambassadeur d’Italie Teresa Castaldo, jugeant les propos «inacceptables».

En raison de son militantisme contre le franc CFA, monnaie sous contrôle de Paris en circulation dans de nombreuses ex-colonies françaises, Kémi Séba a connu de nombreux déboires. Il a ainsi été expulsé du Sénégal en septembre 2017 pour avoir brûlé un billet de 5 000 francs CFA. En août 2018, après la Guinée et le Sénégal, il est interdit d'entrée sur le territoire du Togo.

L'ex-leader de la Tribu Ka, groupuscule dissous en 2006 en France pour antisémitisme et incitation à la haine raciale, avait par ailleurs été condamné en avril 2009 à huit mois de prison avec sursis pour provocation à la haine raciale.

Lire aussi : Côte d'Ivoire : Ouattara exhorte la jeunesse à rester au pays et donne en exemple... des exilés

 

Extrait de: Source et auteur

Suisse shared items on The Old Reader (RSS)

Et vous, qu'en pensez vous ?

Poster un commentaire

Votre commentaire est susceptible d'être modéré, nous vous prions d'être patients.

* Ces champs sont obligatoires

Avertissement! Seuls les commentaires signés par leurs auteurs sont admis, sauf exceptions demandées auprès des Observateurs.ch pour des raisons personnelles ou professionnelles. Les commentaires sont en principe modérés. Toutefois, étant donné le nombre très considérable et en progression fulgurante des commentaires (259'163 commentaires retenus et 79'280 articles publiés, chiffres au 1 décembre 2020), un travail de modération complet et exhaustif est totalement impensable. Notre site invite, par conséquent, les commentateurs à ne pas transgresser les règles élémentaires en vigueur et à se conformer à la loi afin d’éviter tout recours en justice. Le site n’est pas responsable de propos condamnables par la loi et fournira, en cas de demande et dans la mesure du possible, les éléments nécessaires à l’identification des auteurs faisant l’objet d’une procédure judiciaire. Les commentaires n’engagent que leurs auteurs. Le site se réserve, par ailleurs, le droit de supprimer tout commentaire qu’il repérerait comme anonyme et invite plus généralement les commentateurs à s’en tenir à des propos acceptables et non condamnables.

Entrez les deux mots ci-dessous (séparés par un espace). Si vous n'arrivez pas à lire les mots vous pouvez afficher une nouvelle image.