Plus une société dérive de la vérité, plus elle haïra ceux qui parlent vrai.
Georges Orwell
Le 18 octobre 2018, l’Université de Genève a organisé une matinée « de réflexion et de débat » intitulée « Initiative des "Juges étrangers" - La Suisse en rupture avec la communauté internationale ? » (informations et programme ici + vidéo 4 h 38 ici).
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Cenator :Le débat se déroule dans un auditoire de l’UNIGE, occupé principalement par des étudiants. La modératrice, Romaine Jean (journaliste à la RTS), occupe le siège central du bureau ad hoc et sera entourée des différents intervenants conviés au fil de la matinée.
Ce décor est censé donner une aura de respectabilité et d’objectivité aux interventions qui s’y dérouleront.
Mais ce beau décor ne suffit pas. Il s’avère que sur les 12 intervenants, 10 sont opposés à l’initiative et seuls 2 en sont partisans : les UDC Roger Köppel (premières interventions à 1:35:30 puis 1:48:10) et Yves Nidegger (premières interventions à 3:22:15 puis 3:30:45). Et encore sont-ils tous deux désavantagés. Koeppel, un piètre orateur en français, il parle mal la langue, son sens de l’humour passe mal en Suisse romande. Nidegger n’intervient que très tard dans la matinée, les gens commencent déjà à déserter la salle, et chez ceux qui restent la concentration a forcément baissé. Et tous deux doivent batailler dur pour avoir leur temps de parole et ne pas être interrompus.
Quant à Romaine Jean, l’animatrice de cette corrida, elle ne dissimule pas son parti pris, demandant par exemple « Pourquoi l’UDC veut-elle mettre en danger la Suisse ? »
Ce genre de débat déséquilibré dessert les initiants plus qu’autre chose. L’UDC ne devrait jamais accepter de débattre dans des conditions pareilles.
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Déroulement de la matinée :
INTRODUCTION par
Frédéric Esposito au nom du Global Studies Institute de l’Université de Genève (0:00:40),
Jean-Marc Triscone (0:02:15), vice-recteur de l’Université, qui donne « sa vision » (« … repli sur soi … »),
René Schwok (0:07:00), professeur, directeur du GSI.
PREMIÈRE PARTIE : « Droits populaires contre droits internationaux : une question aussi vieille que la Suisse ». Exposés de :
Nicolas Levrat (0:15:40), professeur au GSI et à la faculté de droit de l’UniGe. Précédemment directeur de l’Institut européen (IEUG, 2007-2013) et directeur du GSI (2013-2015).
Cet enseignant est nettement opposé à l’initiative, et ses étudiants sont dans la salle (certains étudiants ont un niveau déplorable et certains ne maîtrisent même pas le français)
Denis Masmejean (0:35:10), journaliste et auteur du livre « Démocratie directe contre droit international »,
Liliane Maury-Pasquier (0:51:50), conseillère aux Etats socialiste et présidente de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.
Avec toutes ses fonctions, bien que socialiste, elle ne doit pas avoir des fins de mois difficiles.Et le parcours du combattant qu’il lui a fallu pour cela aurait pu, en d’autres temps et sous d’autres cieux,la mener jusqu’au Politburo.
DEUXIÈME PARTIE (1:34:05) : « Et si la Suisse rompait ses engagements internationaux ? ». Débat entre :
Roger Köppel (1:36:15, etc.), conseiller national UDC Zurich.
Cristina Gaggini (1:50:40, etc.) : directrice romande d’economiesuisse. Prédit de graves dégâts à l’économie si l’initiative passe. Le peuple n’aurait pas plus de droits. L’initiative contre l’immigration de masse était inutile. La preuve : « Avez-vous vu des plombiers polonais ? Moi pas ! »
Argument malhonnête : nous n’avons peut-être pas vu de plombiers polonais, mais nous avons vu 80'000 immigrants s’installer chaque année en Suisse, alors que nos autorités ne nous en prédisaient que 4'000 à 8'000 et que c’est seulement sur la base de cette promesse que la libre circulation des personnes a été acceptée en votation populaire.
TROISIÈME PARTIE : « Enjeux de l’initiative pour Genève ». Exposé de :
Pierre Maudet (2:58:45), conseiller d’Etat, Genève. Fait la morale : cette initiative est une insulte à la démocratie directe, c’est une initiative lâche (3:05:40, 3:06:30).
Plaidoyer contre l’initiative, sans aucun contradicteur.
QUATRIÈME PARTIE (3:29:55) :
Réponses aux questions de Romaine Jean et du public par :
Yves Nidegger (conseiller national UDC, Genève),
Carlo Sommaruga (conseiller national socialiste, Genève). Citation : « Cette initiative introduit des rigidités idéologiques »
(c’est l’hôpital socialiste qui se moque de la charité !)
Les questions des étudiants montrent à quel point ils sont endoctrinés. Exemples :
(4:24:45) Où est-ce que vous voulez en venir avec cette initiative est-ce que c’est juste pour décrédibiliser la Suisse ?
(4:25:00) Le peuple suisse est-il vraiment toujours intelligent ? On est quand même dans un pays qui a voté contre les minarets, alors qu’il n’y a pas de minarets en Suisse.
(4:26:29) Une Française, membre de Foraus, fait un parallèle entre l’UDC et l’ex-Front national : tous deux cherchent à se dédiaboliser.
(4:28:30) Une coopération juridique internationale digne de ce nom serait-elle encore possible pour la Suisse, notamment dans le domaine du terrorisme ?
Une dernière remarque : lorsque les étudiants se présentaient avant de poser une question, ils annonçaient la faculté fréquentée. Nous avons appris ainsi qu’il existait une filière nommée « Etudes européennes ». Il aurait été intéressant de connaître TOUTES les filières existantes dans ces écoles et facultés pour des jeunes occupant souvent par la suite des postes (parfois bidons) dans des administrations ou des organisations internationales… Contribuables, vous avez raté une bonne occasion de rire... ou de pleurer.
Cenator, 5.11.2018
Ca tient ce raisonnement ” Le peuple suisse est-il vraiment toujours intelligent ? On est quand même dans un pays qui a voté contre les minarets, alors qu’il n’y a pas de minarets en Suisse.” et c’est étudiant à l’université?
On n’apprend plus à l’uni à distinguer la cause et l’effet???
[Pubblicato da Tirano / Lombardia Retica / Nord Italia]
« La Suisse en rupture avec la communauté internationale ? »
Il serait bon pour une fois de rappeler que la soi-disant « communauté internationale » ne s’embarrasse pas, elle, des traités internationaux quand il y va pour elle d’assurer sa suprématie :
« QUAND LA SUISSE ÉTAIT BOMBARDÉE PAR LES AMÉRICAINS !
https://www.jeune-nation.com/wp-content/uploads/2018/11/P-51-Mustang-%C3%A0-St-Gall.jpg
Depuis quelque temps, la Suisse, cette démocratie-modèle, est régulièrement prise à partie d’une façon pour le moins inamicale et voire même parfois franchement haineuse. A priori, c’est pour des motifs politiques.
Dans ce but, certains événements regrettables de la Seconde Guerre Mondiale sont mis en avant, sans qu’on ait l’honnêteté de faire état des circonstances difficiles dans lesquelles la Confédération Helvétique devait maintenir sa neutralité et sa souveraineté, non seulement par rapport aux pays de l’Axe, spécialement l’Allemagne, mais aussi par rapport aux Alliés.
En premier lieu les États-Unis, à la pointe des critiques accusatoires, devraient accepter qu’on leur rappelle à quel point ils se sont permis de violer la neutralité Suisse durant des années. À partir de 1943 les bombardiers américains survolaient ce pays neutre, parfois en formation de combat, en vol vers leurs cibles sur le Reich.
À plusieurs reprises ils ont aussi mené des opérations offensives contre le territoire Suisse. Ainsi, le premier avril 1944, Schaffhausen a été la victime d’un intense raid Allié qui a causé des pertes humaines considérables et des destructions étendues. Wagons de passagers ou de marchandises, viaducs et gares ont subi des bombardements ou des mitraillages répétitifs comme à Chiasso et Bâle se traduisant par de nombreux morts et des dégâts matériels importants. Le seul 22 février 1945 a vu la mort de 18 Suisses auxquels se sont ajoutés 50 blessés, certains gravement: c’était lors de bombardements américains dans le nord du pays.
À la suite d’une nouvelle attaque aérienne américaine sur Bâle et Zurich le 5 mars 1945, laquelle, une fois de plus, provoqua de considérables pertes en vies humaines et des gros dégâts matériels, le gouvernement de Washington reçut une note de protestation vigoureuse pour se plaindre de ce que la neutralité de la Suisse était régulièrement bafouée, de ce que le nombre de violations de sa frontière était en constante augmentation et pour signifier que de tels bombardements étaient intolérables.
La situation était devenue à ce point tendue que Washington envoya le commandant de l’armée de l’air américaine en Europe en personne, le général Spaatz, et son chef d’état-major à Berne [la capitale de la Suisse] pour s’excuser et promettre des réformes.
Parmi les divers avions américains qui sont arrivés sur le territoire suisse, on ne trouve pas moins de 160 bombardiers géants quadrimoteurs B17 « forteresses volantes » et des B-24 « Liberators », soit parce que les équipages cherchaient à éviter d’être fait prisonnier en Allemagne, ou parce que c’étaient des déserteurs qui voulaient échapper au service militaire, ou parce qu’ils étaient contraints d’atterrir ou ont été abattus par la chasse suisse ou par la DCA.
Des avions militaires d’autres pays ont aussi à plusieurs reprises exécuté des opérations offensives contre la Suisse : sur une grande échelle, la Royale Air Force, et également, dans une mesure moindre mais qui reste considérable, la Luftwaffe, et même parfois des avions français.
Toutefois, aucune de ces nations en guerre n’a à ce point défié la neutralité Suisse et provoqué un tel niveau de destruction et de pertes en vies humaines que les bombardiers et chasseurs de l’armée de l’air des États-Unis.
Joachim Hoffmann
Titre original de l’article publié sur le site IHR : Wartime Bombings of Neutral Switzerland (Traduit par Francis Goumain)
En complément, quelques mots d’explication de l’historien Suisse René-Louis Berclaz :
Les bombardiers américains se sont « trompés » de cible vers la fin de la guerre pour faire pression sur la Suisse qui était obligée de commercer avec le Troisième Reich pour son ravitaillement. Des bombardiers US ont été abattus par la DCA suisse ou contraint de se poser par la chasse. C’était une forme de représailles… Les équipages étaient « internés » dans des hôtels de luxe des stations de sport d’hiver où ils menaient la belle vie. Ils pouvaient se promener, faire du ski, fréquenter les bars et les boîtes de nuit… Ceux qui en abusaient ou qui voulaient s’évader étaient alors internés dans des camps fermés. Un aviateur américain s’était plaint de sévices en affirmant que c’était pire que les camps allemands. Il a obtenu des excuses officielles de la Confédération… Il y a des livres sur le sujet écrits par des historiens suisses dans un style repentant.
Cenator, grand merci pour ce compte-rendu !
En effet, c’est totalement désolant à quel point l’endoctrinement général est puissant.
Et la Française qui est intervenue montre bien que son Front National, qui n’a pourtant pas grand-chose à voir avec notre U.D.C., est bel et bien diabolisé au même titre que notre pauvre U.D.C.
Et cet autre Français, le Pierre Maudet, il a encore droit à la parole, ce type qui depuis qu’il est jeune essaye de faire de la Suisse une vache à lait esclave de l’Union européenne…
Vous avez raison, aucun membre de l’U.D.C. ne devrait être présent lorsqu’il y a une telle inégalité de traitement. Ainsi les effaceurs de la Suisse seront en famille entre eux, et perdront en crédibilité. Et pendant ce temps, l’U.D.C. devrait clamer partout pourquoi elle n’est pas présente.