USA : 4 raisons de se réjouir de l’accession de Kavanaugh à la Cour suprême

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Par Drieu Godefridi.

Vu d’Europe, le fracas autour de la nomination d’un juge à la Cour suprême des États-Unis a pu paraître surréaliste. Pourtant, il s’agit d’un événement dont il ne faut pas mésestimer la portée historique au sens strict. Voici pourquoi.

La Rule of Law triomphe de la « rule of the mob »

À chacune des étapes de la procédure de nomination du juge Kavanaugh, des activistes de gauche et d’extrême gauche se sont manifestés pour tenter d’influencer, enrayer et même arrêter les procédures constitutionnelles. Ainsi vit-on, lors des premières auditions parlementaires du juge Kavanaugh, des dizaines d’activistes hurler avec l’intention revendiquée d’interrompre, non seulement les débats, mais la procédure.

Lors des auditions de la commission parlementaire faisant suite aux accusations proférées à l’encontre du juge, ce sont des centaines d’activistes qui investirent les couloirs du Congrès pour apostropher des sénateurs républicains, souvent de façon agressive et menaçante. Le jour même de la confirmation par le Sénat, on entendit des militantes extrémistes dans les travées hurler — littéralement — à la mort lors que des sénateurs se contentaient d’accomplir leur devoir constitutionnel : voter. Ces agissements s’inscrivent dans la tendance plus large de la gauche américaine de s’en prendre verbalement et même physiquement à des élus et militants républicains, partout dans le pays.

Lorsque les Antifas se réunissent, par exemple pour empêcher un intellectuel républicain de prendre la parole, ce sont des centaines, parfois des milliers de miliciens violents qui se livrent à des déprédations de toutes sortes, causant coups et blessures. Il n’existe, à droite, aucun équivalent à cette milice extrémiste. Telle est la « rule of the mob » — c’est-à-dire la loi du lynchage — dont triomphe la confirmation du juge Kavanaugh.

La présomption d’innocence et non la présomption de culpabilité

Ne pouvant défaire Kavanaugh sur ses « mérites » — c’est-à-dire comme juriste et sur la foi de sa carrière — les Démocrates résolurent de porter contre lui des accusations de nature sexuelle. On assista ainsi au spectacle incongru d’une femme venant accuser le juge sans préciser la date des faits — même l’année, elle n’était pas certaine — ni leur lieu, ni comment elle s’y était rendue, ni comment elles les avait quittés.

Tous les témoins des faits cités par l’accusatrice la démentirent aussitôt. En dépit de cette absence totale du moindre commencement de preuve, une commission parlementaire se réunit, devant laquelle le juge dut se défendre. Aussitôt, d’autres femmes se manifestèrent, avec des accusations encore plus manifestement fantaisistes et ordurières (gang rape, droguer des mineures pour les violer et autres horreurs). Le juge Kavanaugh se vit ainsi traîner dans la boue par toute la presse de gauche. Quand il put triompher des premières accusations, les Démocrates exigèrent une enquête complémentaire du FBI.

Quand celle-ci leur fut accordée et que le FBI confirma qu’il n’existait pas la moindre preuve matérielle contre Kavanaugh, les Démocrates expliquèrent que le doute devait conduire à écarter le juge. Ce qui revenait à entériner la présomption de culpabilité. Si la parole d’une femme, aussi déréalisée soit-elle, sans la moindre preuve et contredite par tous les éléments matériels, suffit à condamner un homme, le règne de l’arbitraire devient total. En refusant de céder, les Républicains ont restauré la présomption d’innocence.

La droite à l’offensive

Certes, la droite américaine possède de toute éternité une vigueur qui fait défaut à la plupart des vieux partis de droite en Europe occidentale. Autant ceux-ci sont culturellement soumis à la gauche, autant la droite américaine s’inspire de valeurs — la liberté — et références — la Constitution — qui lui sont propres. Pour autant, la droite américaine en est progressivement venue à intégrer que la gauche incarne le camp du bien et que si l’on peut entraver et freiner la progression de ses idées, on ne peut pas réellement ni crédiblement les arrêter.

Avec l’accession de Trump au pouvoir, tout cela change. Trump est un pragmatique, ce n’est pas un idéologue. Mais c’est un tempérament aussi libre et autonome qu’il est possible de l’être, qui considère que la gauche est l’adversaire et qu’il n’existe aucune raison de déférer à des valeurs et marottes dont les effets pratiques sont catastrophiques. Les Républicains de Trump considèrent les Démocrates comme les Démocrates ont de toute éternité considéré les Républicains : des adversaires à combattre pour l’emporter. Ce pragmatisme offensif est l’occasion d’une renaissance idéologique, avec une droite qui renoue avec ses propres valeurs, et qui rejette intégralement l’égalitarisme mortifère qui, aux États-Unis comme en Europe, fonde la gauche.

Le retour à la Constitution des États-Unis

La valeur qui fonde la Constitution des États-Unis est la liberté et non l’égalité matérielle chérie par les socialistes de tous les pays, et de toutes les époques. Un juge conservateur, aux États-Unis, est un juge qui applique la Constitution, alors qu’un juge de gauche vise à l’actualiser, en l’interprétant dans un sens égalitariste. Ce retour à la Constitution est donc un retour à la liberté, qui aura des conséquences dans tous les compartiments de l’activité des citoyens américains.

Depuis des décennies, la Cour suprême des États-Unis est dominée par la gauche, qui a le dernier mot sur les grandes questions de société : liberté, immigration, impôt, droit du travail, avortement, Sécurité sociale, écologie. La nomination du juge Kavanaugh marque le renversement de cette insolente domination. Elle aura des conséquences culturelles profondes, déterminantes, dont les effets se feront sentir jusqu’en Europe.

Initialement publié par le magazine flamand « Doorbraak »

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