A corrida politique : un spectacle en vacances!

Christian Vanneste
Président du RPF, député honoraire

Manuel Valls, Minsitre de l’Intérieur, dans une manade camarguaise pour montrer son savoir faire avec les taureaux, et prouver qu’il ne craignait pas le taureau FN, puissant dans la Région. La corrida, c’est aussi un spectacle, comme la politique. Il serait temps que le peuple prenne conscience que dans cette affaire, le taureau, c’est lui, et que la « com », c’est comme la muleta, un moyen de le manoeuvrer.

  • Les vacances parisiennes de l’exécutif, c’est comme les « Vacances Romaines » : d’abord l’histoire d’un amour impossible, ici entre un Président et un peuple français avec lequel il a totalement manqué le rendez-vous, mais surtout, c’est du cinéma. L’année dernière, le gouvernement, sûr d’avoir conquis le coeur des Français après un double succès électoral, qui, pour la première fois dans l’histoire de la Vème République avait donné tous les pouvoirs à la gauche, s’était égayé dans la nature. La rentrée avait fait sentir le mécontentement populaire. Cette fois, le mot d’ordre est : pas loin, pas longtemps, et disponibles en cas d’urgence . D’ailleurs, le Président reste à Paris, ou à Versailles, ce qui est tout comme. Il sera à la Lanterne, sans doute histoire d’y voir plus clair.

Profitant de la lamentable situation de l’UMP, empêtrée dans l’affrontement des ambitions rivales, qui comme l’a avoué Rachida Dati, sont devenues sa seule raison d’être, et obligée d’avouer sa gestion désastreuse en tendant la sébile aux militants qui lui restent et aux députés, qui se font d’ailleurs prier, l’exécutif multiplie les « présences sur le terrain » et les exercices de communication. Puisque rien ne permet d’entrevoir le début du commencement d’une politique cohérente fondée sur des réformes structurelles, puisque, sur aucun plan, les résultats ne sont au rendez-vous, alors on fait du cinéma. A défaut d’améliorer les conditions de vie des Français, de faire baisser le chômage, de redynamiser l’économie ou encore d’améliorer la sécurité, le scénario du film consiste à montrer un pouvoir proche des gens, attentif à leurs problèmes, une version en images de l’Etat social-démocrate, maternant tous les Français, parmi lesquels en priorité, ceux qui, plus égaux que les autres, ont bien voté l’année dernière, à Clichy ou ailleurs. Les annonces dérisoires n’ont pas d’importance. Hollande sait très bien que l’amélioration économique éventuelle n’aura rien à voir avec ses mesurettes, et encore moins avec sa frénésie fiscale. Elle viendra, peut-être, des Etats-Unis, grâce à la planche à billets et au gaz de schiste. La croissance, même venue d’ailleurs, illusoire et éphémère, c’est comme l’argent, çà n’a pas d’odeur, même pour les ministres écolos.

Cette totale absorption de la politique par la communication est bien sûr un signe de notre époque où les politiques ont moins de pouvoir, au niveau des Etats nationaux et où les maîtres sont les médias, heureusement, eux aussi, compensés par Internet. Le basculement en préparation depuis longtemps a été visible en 2003. En pleine canicule, le Ministre de la Santé, en tenue décontractée, devant un séjour de vacances varois, qui n’avait rien de sordide, restait apparemment serein face à l’hécatombe de personnes âgées dans le pays. Dans les jours qui suivaient, on a eu beau voir le calamiteux Maire du Palais de Jacques Chirac servir, devant les caméras, un verre d’eau à une vieille dame dans une maison de retraite, le mal était fait. Depuis, c’est l’inverse. Communiquer, être présent, même si le message est inexistant ou la présence inutile : tel est le mot d’ordre. Celui qui a, le premier, compris la nécessité de cette inversion et qui l’a appliquée avec talent sinon avec génie, c’est Sarkozy, d’un commissariat à l’autre, d’Argenteuil à La Courneuve et de la racaille au kärcher. C’est cette omniprésence qui l’a amené à l’Elysée, même si, une fois dans les murs, cette stratégie a totalement entravé le déploiement d’une politique cohérente et efficace. Alors les Ministres de gauche font donc de la communication et de la présence. Comme c’est utile qu’un Ministre des Transports soit présent sur une aire d’autoroute un jour de chassé-croisé ! Non, mais çà fait une télé ! Le maître Nicolas a un apprenti qui pourrait bien le dépasser, et qui, d’ailleurs le battrait de cinq points aux présidentielles d’après les sondages actuels : c’est Manuel Valls, au pied de la Tour Eiffel pour rassurer les touristes chinois, Manuel à sa troisième rupture du jeûne pour exprimer sa solidarité avec les musulmans, Valls, dans une manade camarguaise pour montrer son savoir faire avec les taureaux, et prouver qu’il ne craignait pas le taureau FN, puissant dans la Région. La corrida, c’est aussi un spectacle, comme la politique. Il serait temps que le peuple prenne conscience que dans cette affaire, le taureau, c’est lui, et que la « com », c’est comme la muleta, un moyen de le manoeuvrer.

Christian Vanneste, 3 août 2013

 

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