"La liberté artistique a ses limites" a souligné le chanteur du groupe allemand Die Toten Hosen
Deux rappeurs allemands qui ont suscité la controverse en se comparant à des prisonniers d'Auschwitz dans une chanson publiée l'année dernière ont été réprimandés jeudi sur une scène à Berlin alors qu’ils recevaient un Echo Award pour leur album "Jung, brutal, gut aussehend 3”.
Peu de temps avant l'annonce de leur victoire, un chanteur punk rock recevant son propre prix a profité de l’occasion pour critiquer le duo de rappeurs pour les paroles.
« La liberté artistique a ses limites », a souligné le chanteur Campino du groupe allemand de punk rock Die Toten Hosen. Cette ligne est franchie "lorsqu'il s'agit d'insultes misogynes, homophobes, extrémistes de droite et antisémites", a-t-il déclaré.
Les rappeurs Kollegah et Farid Bang, tous deux musulmans, se sont excusés pour les paroles lorsqu'ils sont montés sur scène et ont insisté sur le fait qu'ils s'étaient efforcés de prendre leurs distances avec "toutes les formes d'antisémitisme et de haine contre les minorités".
Malgré les tentatives des organisateurs des Echo Awards de défendre leur décision d'honorer les deux artistes, citant l'expression artistique, la nomination du duo a déclenché un tollé.
Les paroles de la chanson ne sont non seulement grossières et indignes, mais elles donnent l'impression aux survivants de l'Holocauste de "les mépriser eux et leurs parents assassinés", a déclaré un représentant du Comité international d'Auschwitz.
Le président du Conseil central des Juifs d'Allemagne, Josef Schuster, a également fustigé le duo, déclarant que "tandis que nous exigeons des immigrés d’accepter nos valeurs, la violence et l'intolérance sont célébrées dans ces types de chansons".
Un autre artiste allemand a qualifié de « macabre et honteux » que les rappeurs allemands soient honorés le même jour que la journée de la Shoah.
La survivante de l'Holocauste et musicienne Esther Bejarano, âgée de 93 ans, connue pour s'être associée à un groupe de hip-hop pour combattre l'intolérance, s'est jointe à la critique.
Farid Bang, l’un des deux rappeurs controversé, a présenté ses excuses sur Facebook indiquant qu’il n’avait pas l’intention d’offenser qui que ce soit et a suggéré d'enregistrer une chanson avec Bejarano et de faire don de la recette à une œuvre caritative.
Nos remerciements à Alain Jean-Mairet
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