Sept terrains valaisans retenus pour accueillir les Gitans, dont deux de l'armée. Reste à convaincre les communes.

En Suisse, une cinquantaine de terrains, propriété de l'armée, pourraient être utilisés comme aires de stationnement ou sites de transit pour les gens du voyage. Parmi eux, deux parcelles se trouvent en Valais. Le canton confirme être en négociation avec les deux communes concernées. Mais ce n'est pas tout. Cinq autres emplacements valaisans, n'ayant rien à voir avec la Grande Muette, sont aussi susceptibles d'accueillir des gitans, indique le groupe de travail qui s'est penché sur ce dossier délicat.

Le dernier mot reviendra aux communes sur lesquelles se situent ces terrains. Reste à découvrir combien des sept sites envisagés, tous situés dans le Valais central et le Haut-Valais, seront effectivement dévolus aux gens du voyage?

L'armée n'en veut plus

Il y a quelques jours, le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) s'est dit prêt à mettre à disposition des cantons des terrains qui pourront être utilisés comme aires de stationnement pour les gens du voyage. Armasuisse Immobilier a proposé à ce jour environ cinquante sites, dont certains sont appelés à disparaître dans le cadre de la réforme de l'armée.

En effet, plusieurs aérodromes, jusqu'à une douzaine de places d'armes et toute l'infrastructure de combat sont condamnés, selon la réforme mise en consultation récemment par le Conseil fédéral, qui vise à faire passer l'effectif de l'armée de 180
000 à 100
000 hommes. On ne saura pas avant la fin de l'année de quels sites il s'agit, selon le DDPS.

Porte-parole du DDPS, Karin Suini indique que c'est sur la base du rapport sur la situation des gens du voyage en Suisse, que le Conseil fédéral a chargé le Département de la défense d'informer les cantons au sujet des biens-fonds du parc à disposition (immeubles excédentaires du DDPS) qui pourraient convenir comme places de stationnement ou de transit.
"Et, si possible, de les vendre aux cantons ou aux communes en vue de cette affectation."

Le besoin en aires de séjour (pour l'hiver) n'est couvert qu'à moitié dans notre pays, même si le nombre de sites a augmenté en dix ans de 11 à 14.

Quant aux aires de transit (occupées l'été), elles ont reculé de 51 à 43, ce qui ne permet d'offrir qu'une place à six personnes sur dix. Les grands sites romands et tessinois ne sont en outre quasiment pas utilisés par les gens du voyage suisses. Ces derniers préfèrent une ambiance plus intime et évitent le contact avec les grands groupes étrangers.

Négociations serrées

Du côté du Département valaisan de la formation et de la sécurité (DFS), on est forcément au courant de ces propositions de l'armée. En effet, des discussions annuelles ont lieu avec chaque canton afin de discuter du parc immobilier disponible. Et le thème des gens du voyage fait partie de l'ordre du jour, selon le DDPS.

Jean-Michel Cina, chef du Département de l'économie, de l'énergie et du territoire (DEET), confirme que
"l'analyse menée dans le cadre du groupe de travail nommé par le Conseil d'Etat a identifié sept sites propices à l'accueil des gens du voyage répartis dans le Valais central et le Haut-Valais. Il est vrai que deux des sites retenus appartiennent à l'armée suisse et des négociations pour leur reprise semble être possible dans le cadre de la réforme de l'armée."

Des négociations avec les communes concernées pour les deux terrains mentionnés sont actuellement en cours. Raison pour laquelle le canton se refuse à communiquer le nom de ces communes.