“On veut faire peur au citoyen”

Bruno Pellaud, ancien directeur adjoint de l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA) et Florian Kasser, responsable de questions nucléaires à Greenpeace, réagissent aux déclarations fracassantes des médias suite à la découverte de césium dans le lac de Bienne.

Bruno Pellaud précise que la radioactivité mesurée est 100 fois inférieure à la norme autorisée, Florian Kasser juge inacceptable la présence de radioactivité.

Forum RTS 14.04.2013

2 commentaires

  1. Posté par Derek Doppler le

    Les Gauscistes c’est comme la radioactivité, ça tue insidieusement sur la durée.

  2. Posté par Bruno Pellaud le

    Faire peur, c’est naturellement le fonds de commerce de Greenpeace et de la radio romande. Il faut savoir que Greenpeace est mandaté par la gauche et les Verts de livrer chaque deux semaines aux médias une quelconque mauvaise nouvelle concernant le nucléaire. Les médias gobent sans poser de question – et ils en rajoutent même. A l’exemple de cette interview qui aurait pu rester sereine, puisque tout le monde semblait d’accord que ce niveau de radioactivité dans les sédiments du lac de Bienne était insignifiant; non, la bannière de Forum insinuait avec une rare malhonnêteté le danger de la baignade dans l’eau du lac.
    Alors comment travaille un journaliste militant de la bien-pensance gauchiste de l’émission Forum? Je vais vous le dire. Il s’annonce l’après-midi, désespéré, à la recherche d’un interlocuteur pour l’émission du soir. Très courtois, car peu de gens sont disponibles le dimanche. Donc, j’accepte de jouer le jeu, d’autant plus que le journaliste prévoit d’un ton onctueux que la discussion sera paisible puisque tout le monde est d’accord que ce césium des sédiments profonds ne représente en fait aucun risque.
    L’émission commence. Le représentant de Greenpeace s’exprime clairement; il a manifestement l’habitude. C’est faux, c’est tordu, mais c’est bien dit. Son seul objectif, étant de faire peur et de dénigrer tous les fonctionnaires fédéraux du domaine de la radioactivité. Les deux journalistes-militants de service trouvent que c’est trop mou. Ils attaquent l’un après l’autre et se joignent à Greenpeace pour mettre en doute l’intégrité de ces autorités fédérales, sans avoir rien compris au sujet. L’ancien chancelier allemand Helmut Schmidt l’avait bien dit: “Les journalistes partagent un lourd destin avec les politiciens – devoir parler aujourd’hui de choses qu’ils ne comprendront que demain”.
    Les règles d’un journalisme tant soit peu honnête sont pourtant claires. L’interview d’une seule personne exige une courtoisie initiale (puisque cette personne met gracieusement à disposition son temps), ce qui naturellement n’empêche pas le journaliste de jouer au contrepoids par la suite. Avec deux invités d’avis divergents, le journaliste d’information devrait en principe rester neutre en relevant peut-être des points de l’un et de l’autre. Non, pas pour un journaliste de la radio: il ne s’agit pas d’informer; il s’agit d’abord de soutenir les petits camarades de parti pour changer le monde ensemble.

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